Une impérieuse solidarité de classe

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Le journal Haïti Liberté exprime toute sa solidarité avec les travailleurs-euses des industries de la sous-traitance,  prisonniers de la dépendance économique des multinationales, et qui revendiquent toujours et encore de meilleures conditions de travail et particulièrement un salaire décent.

Le prolétaire est celui qui ne possède ni capital ni moyens de production et est donc, pour avoir de quoi vivre ou  subvenir à ses besoins quotidiens, obligé de vendre sa force de travail à la classe antagoniste, elle qui dispose du capital et des moyens matériels de production.

C’est le cas typique des travailleurs des différentes administrations de l’Etat haïtien qui actuellement font l’expérience de la grève, un moyen pour eux d’exercer une pression politique sur les autorités haïtiennes de sorte qu’elles leur paient ce qui leur est dû.

Nous du journal, nous ne saurions trahir nos principes, ni rester indifférents ou faire semblant de ne pas entendre les cris des masses vivant dans des conditions infrahumaines. Nous ne pouvons en aucune circonstance faire le jeu de nos ennemis de classe. Ainsi nous apportons tout notre soutien à toutes les activités revendicatrices des employés de l’Etat contre le régime en place qui, de jour en jour, d’actions en actions, s’avère de plus en plus rejeté et honni par le peuple.

Beaucoup plus de grèves de ce type pourraient en fait alimenter les foyers critiques et contestataires contre le régime corrompu

Dans nos colonnes, il ne se passe pas une semaine sans que nous ne rapportions les revendications des grévistes, soit de la Direction générale des impôts (DGI), soit du ministère du Commerce et de l’Industrie, soit des hôpitaux, et tout récemment, soit encore des employés de la Délégation Départementale de l’Ouest qui ont manifesté le lundi 22 juillet au Champ de mars, devant le Palais National exigeant leur payement de 24 mois de salaires, sans oublier ceux du Centre de recherche et de livraison de documents d’identité qui n’ont jamais reçu aucun salaire depuis 26 mois. Ils ne veulent plus se résigner ni légitimer cette politique d’exploitation de l’homme par l’homme comme un fait accompli, voilà pourquoi nous sommes concernés et persuadés à les accompagner jusqu’au bout de leur résistance.

Nous les encourageons à tenir encore plus haut le flambeau de leur mobilisation contre le pouvoir anti-peuple et anti-démocratique. Beaucoup plus de grèves de ce type pourraient en fait alimenter les foyers critiques et contestataires contre le régime corrompu de façon à aiguiser davantage les contradictions et à maintenir une pression continue sur les  exploiteurs aussi bien que sur la conscience collective, de sorte que nous arrivions à doter la résistance du peuple d’un instrument de lutte collectif capable d’orienter les travailleurs avec comme priorité permanente l’unité de classe.

Il est clair, la stratégie des exploiteurs capitalistes n’a pas changé d’un iota. Elle reste fixée sur l’objectif ultime : la division du peuple et de la classe ouvrière en particulier, les intimidations et un profond mépris de la main d’œuvre ouvrière issue des masses populaires.

Nous encourageons les travailleurs à se mobiliser davantage et à se solidariser les uns envers les autres pour mettre en échec le plan de  leur liquidation. Tous les travailleurs ont en commun un seul ennemi : le patronnat.

La lutte est une lutte fondamentale de classe ; ce n’est pas sans aucune raison que les partis politiques traditionnels ne font aucun cas de ces ouvriers en difficultés,  issus de la classe prolétarienne. Car ce sont les sociétés bourgeoises capitalistes qui financent ces politiciens et qui, en réalité, contrôlent les opérations du gouvernement. Ces partis agissent au présent, projettent notamment l’avenir selon leur réalité de classe, à savoir qu’ils ne fonctionnent guère dans l’intérêt des aspirations et des revendications élémentaires des masses prolétariennes qui vise à améliorer leurs conditions de vie sociale.

La solidarité de classe est une nécessité historique, un impératif politique contre la classe antagoniste. Elle a toute son importance pour éviter tout amalgame, briser les cercles vicieux et situer la lutte sur le terrain de la lutte de classe. Toute la caractéristique de la résistance populaire réside non seulement dans le refus de la peur et l’exaltation exemplaire du courage et de la détermination,  mais à reconnaitre nos alliés naturels de classe : ouvriers, travailleurs sans salaires, paysans, intellectuels révolutionnaires et tous autres travailleurs-euses anti-impérialistes qui se consacrent à la lutte noble et digne  pour la libération nationale du pays.

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