La montée de l’insécurité que connait aujourd’hui le pays et qui, le jeudi 10 décembre dernier à l’occasion du Jour des droits humains, avait obligé la bourgeoisie à inviter la population à manifester pour dénoncer cet état des choses n’est pas un phénomène surprenant.
La réaction étonnante du gouvernement en place et de la société civile face à l’actuelle insécurité voudrait laisser croire que ce serait comme une flambée nouvelle, d’une ampleur qui a pris tout le beau monde par surprise.
Ils ne se sont jamais interrogés sur cette recrudescence de violence : résultat d’une politique antinationale, antipopulaire des classes possédantes. Ceux-là qui ont les grands moyens, détiennent des richesses mal acquises par le pillage des ressources nationales, le gaspillage, la dilapidation des biens de l’Etat, le détournement des deniers publics, l’enrichissement illicite et par-dessus tout l’exploitation des masses défavorisées, ce sont eux qui sont les causes principales de la montée de l’insécurité.
C’est une simple constatation, une évidence : un État reposant sur une oligarchie antinationale, pro-capitaliste ne saurait s’occuper de ce qui ne concerne pas ses propres intérêts de classe. L’inégalité qui sévit ne dépend pas d’une affaire de moralité ou de tendresse de cœur ; c’est un choix politique qui découle de la lutte des classes en vigueur. Et la mission de cette classe exploitante est d’affamer davantage les masses, de les réprimer de sorte qu’elle continue à appauvrir et à dominer éternellement la classe des pauvres.
C’est triste de constater que personne ne veut prendre en compte le projet de la lutte des classes, moteur de l’histoire et des transformations sociales. Malgré le mécontentement croissant et la détermination populaire, en particulier dans les milieux ouvriers, paysans et universitaires, cet inconvénient fait l’affaire des ennemis du peuple, les grands barons et caciques de la bourgeoisie ; voilà pourquoi l’inexorable détérioration des conditions de vie de l’écrasante majorité de la population haïtienne ne cesse de s’aggraver.
Tous les membres du Parti de Reginald Boulos MTV-Haïti ne sont guère de sa classe bourgeoise mais appartiennent bien au prolétariat qu’il combat depuis tant d’années.
Nous sommes à un carrefour où la majorité de ceux qui luttent ignorent le motif et l’objectif de leur combat. En d’autres termes qui sont les vrais et principaux adversaires des masses ! Il nous faut savoir que la lutte n’est pas un panier de quincaillerie, une sorte de méli-mélo politique. Les intérêts de Boulos par exemple et des alliés compradores de la classe dominante ne sauraient être identiques à ceux des misérables travailleurs et paysans qu’ils exploitent.
Ce qui dérange dans tout cela et nous conduit vers les ténèbres, c’est qu’il ne se fait aucune décantation, on n’observe aucun préjugé de classes de la part des ouvriers et paysans puisqu’ils restent à la traîne de leurs bourreaux, leurs ennemis de classe qui volent, pillent et exécutent les désirs de leurs grands patrons : les puissances capitalistes. Quel amalgame ! Tous les membres du Parti de Reginald Boulos MTV-Haïti ne sont guère de sa classe bourgeoise mais appartiennent bien au prolétariat qu’il combat depuis tant d’années.
N’est-ce pas la montée des ténèbres et de l’obscurantisme quand des exploités, des opprimés se solidarisent avec ceux qui les exploitent et les oppriment ? N’est-ce pas une anormalie, un déséquilibre ? Et aussi longtemps qu’une solution satisfaisante ne sera pas trouvée, notre situation ne cessera de s’aggraver. La seule façon de sortir de cette impasse est la consolidation de notre unité de classe.
Le contexte n’a pas changé quand le gouvernement de Jovenel Moise-Jouthe Joseph avec le feu vert d’une société civile sans repère, sans boussole, en cette époque des fêtes de fin d’année, n’a trouvé d’autres cadeaux pour présenter aux infortunés de Village de Dieu que la démolition de ce qu’ils appellent « maisons » sous prétexte de combattre l’insécurité. Pourtant, les maisons des Brant, des Woodly Ethéart n’ont jamais été touchées. Bizarre !
Quelle absurdité ! Et cela n’indigne personne. L’ironie, c’est que les policiers qui ont été déployés pour exécuter cette sale forfaiture aux ordres de leurs patrons n’ont même pas la capacité politique de comprendre qu’ils mènent le même train de vie des résidents des quartiers défavorisés et la majorité d’entre eux y vivent dans le même cauchemar de misère et d’exploitation de classe.
Il est temps de reconnaitre et de comprendre que l’accroissement de la corruption marche de pair avec la montée de la délinquance. Les virulentes diatribes obscurantistes du gouvernement s’efforçant de maintenir les mesures répressives s’accommodent bien des motivations insensées qui sous-tendent leur démarche à la fois rétrograde et réactionnaire.
En l’absence d’une alternative de changement social dans laquelle les grandes masses déshéritées pourraient se reconnaitre, et à défaut d’écoles, de santé, de travail et de pain, on leur sert de l’obscurantisme, de la banane pourrie pour toute nourriture et on durcit la répression dans les quartiers populaires désignés par eux repères de bandits.
On assiste à un pays agenouillé au pied des puissances impérialistes, sur fond de situation chaotique, catastrophique, et nul ne doit l’ignorer:
Entre-temps la vraie insécurité poursuit sa course avec les vrais chefs de gangs qui sont ceux qui cherchent à torturer les faits pour donner une autre coloration politique quelconque à la réalité quotidienne. Ce sont les élites du pays au niveau économique, politique et intellectuel qui veulent atteindre des objectifs qui leurs sont propres et qui sont contraires aux aspirations des masses populaires.
On assiste à un pays agenouillé au pied des puissances impérialistes, sur fond de situation chaotique, catastrophique, et nul ne doit l’ignorer: sans une rupture de classe avec cette bourgeoisie patripoche, on ne ferait que plonger davantage dans les ténèbres de l’obscurantisme et de l’exploitation à outrance des masses.
Une vraie descente aux enfers.