Stratégie réactionnaire pour intensifier l’insécurité !

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Aujourd’hui, dans le pays, tous les citoyens conscients et responsables doivent se lever pour exiger la fin de l’insécurité, cette guerre déclarée aux objectifs bien précis et bien définis pour défendre les intérêts des classes dirigeantes. Mais pour certains dirigeants politiques, notamment ceux au service des oligarques corrompus, la seule façon de mettre fin à cette guerre est de recourir à la force, c’est-à-dire de l’intensifier davantage pour protéger leurs intérêts. C’est pourquoi ils inventent toutes sortes de stratégies, que ce soit en renforçant l’arsenal militaire de la police et de l’armée, ou en faisant appel à des missions étrangères comme la MINUSTAH ou la mission kényane. Et comme tout cela n’est pas suffit, aujourd’hui, ils embauchent des mercenaires étrangers, notamment des américains. Malheureusement, tout cela ne mènera nullement sur le chemin de la paix.

Insistant sur la nécessité de mettre en œuvre tous les moyens disponibles pour parvenir à la paix, les membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) rejettent toute forme de négociation. Alors, quel type de paix veulent-ils. Une paix imposée par la force des armes, c’est-à-dire une paix d’après-guerre. N’est-ce pas une stratégie trouble pour ne jamais parvenir à cette paix ? En vérité, il peut y avoir une accalmie, quelque chose de temporaire, mais une paix durable n’est pas l’objectif recherché de ces personnes pourries par le cynisme, le mensonge et le vol, placées à la tête de l’État haïtien.

Ce que la population doit comprendre, c’est que le phénomène d’insécurité n’est pas tombé du ciel. Certains le considèrent comme un acte de banditisme, en réalité, cela va au-delà, au point de prendre aujourd’hui la forme d’une vraie révolte des laissés-pour-compte  dénonçant les conditions sociales et inhumaines dans lesquelles  vivent leurs compatriotes dans les quartiers populaires.

La véritable origine de l’insécurité actuelle est une insécurité sociale profondément ancrée dans le pays. On l’a laissée se développer sans contrôle jusqu’à  s’installer confortablement, et elle persistera longtemps encore si elle n’est pas correctement traitée. Le pire, c’est que l’impérialisme et ses alliés internes ont compris la menace que représentent pour eux les groupes armés. Cependant, au lieu de résoudre le conflit à sa source par un grand Congrès national, ils préfèrent remuer le couteau dans la plaie en les accusant de terroristes pour tenter de les discréditer. En fait, le système ne fait que les radicaliser davantage, car ce phénomène ne peut être résolu par des solutions cosmétiques ni par des mercenaires étrangers, visant à tromper l’opinion publique. Si nous ne nous attaquons pas le mal  par sa racine, nous ne trouverons jamais  sa véritable profondeur, encore moins la solution pour le combattre.

Car depuis 1806, une classe politique a emprunté la voie contre-révolutionnaire, détournant ainsi les idéaux progressistes de la Révolution de 1804 portés par Dessalines, au profit des anciens colonisateurs et les traites à la cause du nouvel État. Deux cents dix-neuf ans  de tromperie et de pillage, c’est ce qui nous ronge, nous affaiblit. C’est également cette même politique qui a échoué et qui ne peut plus se régénérer aujourd’hui. Nous ne pouvons pas non plus la déguiser aux couleurs de la vie pour tromper une nouvelle fois la société haïtienne. Or, tout ce que ces soi-disant leaders politiques ou acteurs trament sur la scène politique sur le dos du peuple – référendum, constitution, élection, rafistolage du Conseil Présidentiel, voire recours à la Cour de cassation – n’est rien d’autre qu’une escroquerie qui ne changera rien. Tout s’effondrera comme un château de cartes.

Au contraire, ils ne font qu’attiser le feu et attirer le glaive,  car le système a atteint ses limites, il ne peut plus être renouvelé. La paix, la justice et la démocratie ne nous seront apportées que par ceux qui sont issus des classes opprimées. Tout le tapage gouvernemental contre l’insécurité n’est que dilatoire, entre eux, ils refusent catégoriquement de se rencontrer, pour débattre et agir. A nous de prendre les choses en main avec des mesures nécessaires pour l’éradiquer.

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La véritable solution n’a rien à voir avec le recours à la force ou à la guerre civile, comme le prône la classe politique. Le « budget de guerre » du Conseiller Fritz Alphonse Jean est un budget contre les travailleurs et la jeunesse qui se retournera sans aucun doute contre les principaux responsables et les profiteurs de l’insécurité. La seule solution qui apporterait la paix et produirait des résultats est une solution pacifique, en clair, le dialogue peut nous aider à stopper le génocide, et sauver ce qui nous reste d’humanité dans le pays. Mais les ennemis du peuple ne l’ont pas vu de cet œil ; ils sont tous en profond désaccord avec tout projet de dialogue national.

Ce sont tous de véritables mercenaires ; la paix n’est pas dans leur intérêt. Comme ils l’ont démontré avec l’assassinat de Jovenel Moïse.  Depuis cet odieux lynchage politique et physique du Président, ils en profitent avec l’insécurité qui s’est aggravée, dans la mesure où  cette classe de privilégiés s’autorise davantage de corruption, de pillage de l’État et de transactions avec des pays étrangers. La logique du dialogue les ennuie ; elle est à l’opposé de leurs aspirations violentes. Ils ont le sentiment qu’il ne s’agirait pas d’un simple dialogue entre la petite bourgeoisie et la classe dirigeante, détentrice de toutes les richesses du pays sans la participation populaire, notamment de délégués des différents ghettos revendiquant non seulement leur part, mais aussi la création d’un État véritablement au service de toute la population.

Un État qui entend répondre aux intérêts de la classe ouvrière, des paysans pauvres et de  la jeunesse, où tous les problèmes  pourraient être abordés par de vrais patriotes conscients de leurs responsabilités devant l’histoire, la nation et le peuple tout entier.  Et que plus jamais Haïti, notre pays  ne revienne à cette situation.  C’est ce qui les panique et les pousse à préférer la guerre civile à la paix. Ils vont même jusqu’à créer leur propre groupe armé : « les brigadiers » pour aggraver la situation nationale. La stratégie suicidaire de cette classe est d’intensifier l’insécurité, voire la guerre civile de sorte que les impérialistes occidentaux continuent à s’occuper de notre avenir.

Cela leur permettra de s’enrichir beaucoup plus rapidement, que ce soit par la corruption, le mercenariat, la contrebande, la vente et l’achat d’armes clandestinement tout en semant la discorde, la zizanie au sein des masses populaires dans les ghettos et les bidonvilles.  Même leur allié naturel, l’OEA, par l’intermédiaire de son nouveau Secrétaire général, Albert Ramdin  suggère le dialogue, mais les irréductibles le rejettent d’emblée. Cela dit, ils ne livreront pas leur proie au peuple, car pour eux, l’insécurité vaut mieux que la paix ! Qu’ils ne se plaignent pas demain, lorsque le rouleau compresseur révolutionnaire du peuple viendra leur demander des comptes !

 

 

 

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