Scandale au plus haut sommet de l’UEH, faux diplôme du « recteur contesté »: Fritz Deshommes !

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Dans le cas où le recteur contesté Fritz Deshommes serait coupable, à quoi peut-on s'attendre?

Depuis plusieurs mois un murmure s’installe au sein de la plus grande université à Haïti. Le professeur Berg Plancher Hyacinthe a révélé dans un dossier long comme un bras que le recteur, contesté depuis même avant la date de son élection organisée dans le plus grand secret des dieux à la Maison de la Recherche le 17 mai 2016, serait en détention d’un faux diplôme de doctorat.

Cette histoire à retentissement et à rebondissement dignes d’une saga Harry Potter ne finit pas de nous étonner. Nous connaissons les accusations de mauvais gestionnaire et de corruption parmi les membres du Conseil Exécutif (CE/UEH) du rectorat ; mais là, il s’agit de la première fois dans toute l’histoire de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) qu’un recteur est accusé de détenir de faux diplôme.

Le dossier d’accusation nous est parvenu par Whatsapp et par mél avec la signature du professeur Berg P. Hyacinthe. Joint par téléphone, le professeur Hyacinthe nous a confirmé qu’il a bien rédigé ce dossier d’accusation que nous n’avons pas le droit de reproduire ici puisque l’auteur ne nous a pas autorisé de le faire. Toutefois, nous pouvons reproduire quelques phrases du dossier d’accusation. Dans la dernière phrase de cet extrait, monsieur Deshommes formule ses propos comme un aveu (en gras) :

« J’ai pris connaissance de votre correspondance responsive, en date du 30 juillet 2017 relative à la situation scandaleuse des faux diplômes et notamment des faux Ph.D. à l’UEH (p.j.1), par laquelle vous avez affirmé que le vôtre également était un faux : “Quant à “mon” diplôme à moi … J’ai toujours su que c’est un faux” (p.j.2). » Extrait de la correspondance de Berg Hyacinthe Plancher à Fritz Deshommes datée du 14 août 2017.

Dans un autre document intitulé : 30 arguments en faveur d’une réponse proportionnelle à la gravité de l’acte d’obtention d’un faux  Ph.D. par le Recteur et Président du Conseil de l’UEH : Fritz Deshommes. ” daté du 25 août 2017 dans son quinzième “argument” marque le caractère illégal de cette “transaction” :

Le président du CU n’est pas sans savoir qu’en accédant à ce faux diplôme de Ph.D. en ligne ou par courrier postal, en effectuant un paiement par chèque ou par carte bancaire pour finaliser la transaction financière et confirmer la ‘réclamation’ du titre de Ph.D. avec la ferme conviction qu’il s’agissait d’un faux, le bénéficiaire / détenteur du faux a commis une transaction suicidaire, une infraction sévèrement réprimée par la loi.

Ce même document intitulé : 30 arguments (…)” dans son quatrième “argument” formule une autre accusation aussi  grave que le “faux Ph.D.” : J’ai pris connaissance, sans aucune surprise, de vos actes de représailles, en complicité avec les membres du Conseil de Gestion de Limonade (voir l’arrangement indécent autour des USD 3,000,000.00 pour les dortoirs de Limonade  – jamais construits : USD 1,600,000 en “transit régulier” à Limonade (p.j.4-5) ; alibis concoctés autour des amphithéâtres de Limonade financés par le Ministère de la Planification – jamais construits / fonds décaissés par le Rectorat : USD 3,000,000.00 (p.j.6) ; violation des termes et conditions de la Convention internationale portant sur le projet  SEAS-Haïti, un coup de filet USD 6,000,000.00 contre Limonade (p.j.7-8) (…) Vos actes de représailles, allant jusqu’au boycottage du Campus Henry Christophe de Limonade, sont répugnants.

Dans le dossier Limonade, “les gabegies administratives et les complots concoctés”, trois autres responsables sont cités : “Audalbert BIEN-AIME, Hérissé GUIRAND et Maxwell BELLEFLEUR“, tous trois membres du Conseil de Gestion du Campus Henry Christophe de Limonade. (Réf. Lettre du 19 septembre 2017).  Cette lettre n’épargne pas le vice-recteur à la recherche, le docteur Jacques BLAISE. Qu’en est-il du vice-recteur aux affaires académiques, le professeur Hérold Toussaint? Dans tous les documents que nous avons en notre possession, seul le nom du promoteur de “l’année du débat argumenté à Université d’Etat d’Haïti” n’est pas cité. Peut-conclure qu’il est le seul à être clean parmi les membres du CE? Doit-on s’attendre à ce que des têtes tombent dans les jours à venir?

Dans la foulée, le “Docteur Fritz Dehommes”, comme le dit professeur Hyacinthe dans sa lettre, en a profité pour répondre au professeur accusateur dans une lettre scellée de l’administration du rectorat, datée du 4 septembre 2017 et enregistrée au numéro (No. : BR/ 9434) : Ni officiellement ni formellement, ni en public ni en privé, ni avant ni après les élections pour le renouvellement du Conseil Exécutif, je ne me suis jamais réclamé du grade académique de docteur. J’ai même eu à publier plusieurs articles à ce sujet. Je dois quand même signaler que ce grade m’a été offert, il y a un an, (juin 2016) par une université américaine sur la base de la valorisation des acquis de l’expérience (VAE). Je n’avais pas aimé la procédure et les modalités, que j”avais trouvées légères. Je l’ai donc tout simplement rejeté d’un revers de main. Berg Plancher Hyacinthe est l’une des rares personnes que j’avais mises au courant du dossier.

Dans le cas où monsieur Deshommes serait coupable, à quoi peut-on s’attendre?

Dans cet extrait, le “Docteur Fritz Deshommes” déclare que “ce grade m’a été offert“. Que doit-on comprendre par ce membre de phrase? Veut-il dire  tout simplement que quelqu’un ou une institution s’est approché (e) de lui et lui a proposé ce diplôme sans connaître sa date de naissance, ses domaines d’étude, ses diplômes antérieurs et le pire sans avoir rédigé une thèse validée par un jury? Ah oui! Une université américaine! Laquelle? Dans quelles conditions? Par quel biais cette université américaine est-elle entrée en contact avec le concerné? Combien de nos docteurs haïtiens détiennent ce genre de diplôme? Puisque monsieur entend faire tout ce qu’il peut pour arrêter l’“hémorragie de faux diplômes” au sein de l’UEH, comment va-t-il s’y prendre alors qu’il est lui-même accusé de détenir un faux? De plus, dans cet extrait il y a une contradiction patente entre “Je l’ai donc tout simplement rejeté d’un revers de main” et “Quant à ‘mon’ diplôme à moi … J’ai toujours su que c’est un faux” (cité plus haut). Notre fameux “recteur contesté” serait-il en train de nous entuber? Une autre phrase de cet extrait nous interpelle “Berg Plancher Hyacinthe est l’une des rares personnes que j’avais mises au courant du dossier“. Le “recteur contesté” ne serait-il pas en train d’accuser le professeur accusateur B. P. Hyacinthe d’être son complice? Nous n’affirmons rien mais une chose est sûre cela paraît très douteux.

Concernant l’accusation de corruption dans le projet SEAS-Haïti, le “recteur contesté” répond à son accusateur : Quant au projet SEAS-Haïti, son directeur était justement le Professeur Berg Plancher Hyacinthe par qui passaient toutes les dépenses y relatives. Là encore, je n’étais pas encore Recteur. Je n’ai eu à ordonner aucune dépense relative à ce projet depuis mon arrivée à la tête du Rectorat.

Dans un document daté  du 19 septembre 2017, le professeur accusateur tente de prouver le contraire en reproduisant un chèque de 111,720 gourdes et zéro centime daté du 21 septembre 2016, numéro du chèque 0002119.  Pour nous, ce chèque ne prouve pas encore l’accusation du professeur parce qu’à cette date, monsieur Deshommes avait déjà pris fonction comme “recteur” : “Là encore, je n’étais pas encore Recteur”. Sauf que qu’on peut dire que ce chèque a été ordonné par monsieur F. Deshommes au début de sa prise de fonction, ce qui pourrait démentir cette phrase : Je n’ai eu à ordonner aucune dépense relative à ce projet depuis mon arrivée à la tête du Rectorat. Mais, on ne sait pas à qui ce chèque a été ordonné et pour quelles raisons.  On attend de voir plus clair dans cette affaire.

Le professeur Hyacinthe dans un poscriptum au bas de sa lettre du 14 août 2017 fait cette remarque : Il convient de retenir que le FBI pourrait s’intéresser au dossier, puisqu’il s’agit d’une infraction transnationale impliquant vraisemblablement des institutions américaines et des transactions financière (ex : chèque émis ; cartes bancaires) vers l’étranger pour ‘acheter’  ces diplôme[s] de Ph.D.

Cette accusation étant faite, il relève de la plus haute instance de décision de l’UEH, en l’occurrence le Conseil de l’Université (CU/UEH) composé de 36 membres, de mener une enquête sur cette affaire qui prend de l’ampleur et peut entacher la réputation de cette université déjà fragile. Le CU semble ne pas mesurer la gravité des accusations. Ce CU a-t-il la poigne nécessaire pour mener cette enquête, vu que la plupart de ses membres sont très loyaux envers leur patron. Les professeurs, dans le cas où le CU ne ferait pas son travail, ont le devoir moral de convoquer les dirigeants de l’UEH afin de rendre compte de leur gestion de la chose publique.

Dans le cas où monsieur Deshommes serait coupable, à quoi peut-on s’attendre? Le CU/UEH peut-il saisir le commissaire du gouvernement? Ou bien doit-on d’abord passer par l’UCREF (Unité Centrale des Renseignements Financiers) ou la Cour supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA) pour les suspicions de corruption dans la gestion des deniers publics? Dans le cas où il serait innocent, pourra t-il traduire le professeur accusateur devant un tribunal pour diffamation? L’histoire est à suivre.

Quel impact aura tout cela, dans le cas où cette affaire viendrait à être sue par d’autres universités étrangères, sur les relations entre l’UEH et ces universités qui acceptent nos diplômes? Et la communauté universitaire haïtienne dans tout cela? Les institutions étatiques? Les médias? La population dans son ensemble? En tout cas, cette saga est un pas de plus dans l’abîme infernal [dans lequel] est plongé le pays depuis trop longtemps.

Sachant que “la seule chose qui permet au mal de triompher est l’inaction des hommes de bien” : l’heure est à l’urgence de l’action. La saga Hyacinthe / Deshommes mérite une action urgente en ce moment où des milliers de bacheliers s’apprêtent à franchir les portes de l’UEH.

Ethson Otilien
Professeur FASCH / UEH

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