Rompre avec l’impérialisme, il n’y a rien de plus urgent !

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Le discours du Président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) Edgard Leblanc Fils aux Nations-Unies nous montre à quel point la société haïtienne, toutes couches sociales confondues, vit encore accroché à un attachement politique sentimental. Ceci étant dit, il est clair que l’initiative, aussi surprenante qu’elle puisse paraître, doit s’inscrire dans la logique d’une continuité indéniable pour sauvegarder les intérêts des impérialistes en Haïti. Quelles que soient les répercussions de ce discours, une chose est sûre : ce n’est certainement pas la voie de la libération nationale dans l’honneur et la justice sociale telle que souhaitée par le grand peuple haïtien. Sans l’ombre d’un doute, le grand mérite de cette allocution très remarquée du Président du Conseil tend à désamorcer la lutte populaire contre le Conseil croupion mis en place par Washington.

Le plus grand bénéficiaire en sera sans doute la politique de l’impérialisme envers Haïti, car elle ne changera pas, d’autant que, le rôle des puissances dominantes demeure un affrontement incessant, opposant deux volontés farouchement antagoniques. Face aux tendances hégémoniques d’un système fonctionnant au profit des monopoles et des firmes multinationales en s’appuyant sur les forces réactionnaires locales de droite ou même d’une certaine gauche, il y a le mouvement d’émancipation populaire. Celui-ci, affirmant avec vigueur son aspiration non seulement à changer ses conditions sociales d’existence mais aussi sa libération nationale.

Les véritables causes de la crise qui perdure et désespère sont la politique d’imposture mise en œuvre par les dirigeants politiques haïtiens et les oligarques économiques parasitaires qui se sont fabuleusement enrichis, en quelques années par la privatisation de tout ce qui appartient au peuple. Cette classe n’a aucune raison de se plaindre des contraintes et des privations qui ont été imposées au pays par l’agression permanente à laquelle il est soumis depuis plus de deux siècles. D’ailleurs, elle n’a jamais dénoncé l’intervention des impérialistes occidentaux dans les affaires intérieures du pays.

C’est le drame que vit le peuple haïtien, opprimé par un régime au service de l’impérialisme américain. Devant cette crise généralisée, comment bloquer la marche vers la décomposition intégrale de notre pays et inverser le cours des choses ? Le discours de Leblanc Fils à l’ONU est un moindre mal comparativement aux discours antérieurs. Le fait de souligner une vérité historique, – remboursement de la dette – cela ne renferme pas les instruments nécessaires pour nous sortir de cette politique de domination destructrice. Au contraire, cette allocution fournit les outils et la feuille de route dans la mesure où, elle sollicite le renforcement de l’actuelle mission d’occupation.

Le courage prêté à Edgar Leblanc Fils ne l’exempte pas d’avoir voté pour l’occupation du pays une énième fois en échange de la fonction qu’il occupe aujourd’hui. Tout en marchant aveuglément dans les pas piégés de nos ennemis historiques, il fait partie, comme tous les autres renégats, d’un régime vendu à l’impérialisme américain et auquel l’écrasante majorité de la population ne reconnaît pas la moindre légitimité. N’y a-t-il pas une alliance de fait avec l’ennemi du genre humain qui empêche le peuple de vivre en paix, qui a détruit son économie, sa dignité et enfin sa souveraineté nationale ?

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Le soutien des régimes occidentaux et celui de la classe capitaliste d’où sont issus les gouvernements haïtiens au détriment des travailleurs, n’est pas nouveau. D’ailleurs, l’enlisement qui caractérise la politique de ces gouvernements résume tout l’effort qu’ils appliquent à brader chaque jour davantage le destin de notre pays. C’est pourquoi, nous avons besoin de dirigeants politiques capables de lutter pour un avenir meilleur pour nos enfants, la sécurité sociale pour tous, sans exception. Bref, pour un progrès social équitable.

Face au constat désastreux des différentes politiques menées ces dernières années, qui ont conduit à la faillite de l’économie haïtienne et à l’affaiblissement de la lutte des masses, le moment n’est-il pas venu de fonder une nouvelle force politique, sorte d’un vrai Mouvement de rupture capable de lutter contre les directives économiques du système capitaliste en Haïti, afin que le peuple en lutte puisse retrouver sa dignité et la détermination plus forte que jamais de combattre le système capitaliste. Ce système conçu pour masquer les réalités des conditions de vie des masses défavorisées. Sinon, il n’y aura point de solution.

Il est temps pour que les choses changent pour les travailleurs. Temps qu’ils se fassent entendre pour défendre leurs droits inaliénables et sortir le pays du chemin du déshonneur. Le souci maintenant est d’œuvrer pour l’établissement d’une nouvelle société et qu’un puissant Mouvement de rupture se développe à travers tout le pays afin de participer à l’éclosion d’un Parti Ouvrier Révolutionnaire ayant la capacité de proposer une orientation idéologique et politique claire avec pour objectif la conquête du pouvoir.

Il ne faut pas se leurrer : l’ennemi cherchera toujours à nous déstabiliser avec ses amis et ses complices de la classe politique traditionnelle. Ce qui est en cause, c’est notre capacité à déjouer ces tentatives en résolvant nous-mêmes nos problèmes. Il faut lutter pour une nouvelle société sans le capitalisme et ses corollaires : chômage, conflits armés, guerres de basse intensité, armes de destruction massive, etc. Il faut, à l’exemple des peuples frères de Cuba, du Vietnam, du Venezuela, du Burkina Faso, du Mali et du Niger, jeter dans les poubelles les agents et valets de l’impérialisme et construire une nouvelle société avec de vrais patriotes, représentants authentiques du peuple travailleur.

L’heure n’est-elle pas venue de dire à l’impérialisme d’arrêter de nous nuire. Cesser leur hostilité à l’égard du peuple haïtien. Nous laisser en paix ! Nous ne pouvons plus en aucun cas faire partie d’un système malhonnête, destructeur, qui arme un peuple pour torturer et éliminer d’autres peuples. Il est inacceptable qu’aucun gouvernement haïtien, asservi à des puissances criminelles, n’ait jamais dénoncé le massacre du peuple palestinien sous les bombes des forces d’occupation israéliennes.

Certes, la vérité est blessante, nous n’en sommes pas responsables. Mais la vérité est, qu’il n’y a rien de plus urgent aujourd’hui que de rompre complètement avec l’impérialisme et son système qui tente de nous aliéner, de nous dépersonnaliser jusqu’à nous empêcher de relever la tête. Nous ne voulons plus être un peuple-objet, dépendant et soumis qui n’arrive pas à s’organiser. Pour que nos souffrances cessent de s’aggraver, notre combat devrait être la lutte contre l’exploitation, contre l’hégémonie impérialiste afin de parvenir à notre libération nationale, la construction d’une démocratie populaire, retrouver la dignité et la souveraineté de notre Nation.

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