Nous avons été surpris, comme ont pu l’être beaucoup d’autres citoyens et militants politiques haïtiens, par « la lettre-pétition internationale pour le retrait de la Minustah ». Une lettre anonyme publiée sur les sites de Alterpresse le vendredi 17 mars dernier et signée par une légion d’organisations étrangères.
Nous n’avons aucun problème avec le contenu de cette lettre ni avec l’initiative prise. Cependant un plat peut être bien cuisiné ; sauf que parfois, la façon dont il est servi peut laisser à désirer. En l’occurrence, cette « lettre-pétition » quoique bien « cuisinée » nous a totalement enlevé l’appétit et même l’essence de ce plat soit le retrait de la Minustah. De sorte qu’elle s’avère plus nuisible à la cause noble du peuple haïtien qu’elle ne la sert.
Ce qui nous a beaucoup frappés, c’est ce qui reste de sous-entendu dans cette lettre : le sectarisme de celui ou celle qui a pris cette initiative. Qu’a-t-on fait des organisations qui, pendant ces treize années d’occupation, n’ont jamais cessé de manifester pour exiger le départ de la Minustah ? Qu’a-t-on fait de la Coordination haïtienne pour le retrait des troupes de l’Onu en Haïti qui le 1er juin 2016 dernier, dans un appel, clamait haut et fort : «TROUPES DE LA MINUSTAH, TROUPES DE l’ONU HORS D’HAITI :
Nous demandons aux organisations et personnalités du mouvement ouvrier et démocratique des différents pays en particulier du continent de faire de cette période de mobilisation continentale une réussite dans chaque pays.
Le peuple haïtien n’accepte jamais la présence de ces forces sur la terre de Jean Jacques Dessalines et de Toussaint Louverture. Il continue la mobilisation pour le retrait immédiat des troupes de l’ONU d’Haïti ».
N’est-ce pas une insulte au Regroupement des Haïtiens de Montréal contre l’occupation d’Haïti (Rehmonco) l’absence de leur signature au bas de cette pétition ; alors que depuis belle lurette il dénonce l’occupation du pays ?
Comment se fait-il qu’une telle initiative ait été mise en marche au nom d’Haïti ; alors que nombres d’organisations progressistes et populaires haïtiennes n’en étaient même pas au courant de sorte qu’elles puissent la supporter, la signer en grand nombre ; puis la faire circuler davantage. Le fait qu’il n’y ait eu que cinq (5) organisations qui ont été touchées ou choisies pour signer cette note, peut être assimilable à ce que ces organisations signataires contre l’occupation du pays soient les seules à l’être ; alors que pourtant il y en a une multitude existant en Haïti et dans la diaspora. Observation est faite que les organisations au Canada, aux Etats-Unis, et en France pour ne citer que celles-là n’ont pas été contactées. Pourquoi ? Pourquoi la République voisine affiche-t-elle plus de signatures que nous autres ? N’est ce pas une façon de nous dénigrer davantage, de montrer que les Haïtiens ne sont pas concernés, voire même qu’ils ne soutiennent pas le départ de la force d’occupation, la Minustah ! En d’autres termes, les étrangers ont plus de soucis sur notre misérable sort que nous-mêmes.
A quel dessein, ces 5 organisations ont été uniquement choisies ? Est-ce pour montrer que la majorité des organisations haitiennes ne s’oppose pas à la présence des Casques bleus ? Comme l’avait déjà déclaré en 2006 le général brésilien Jose Elito Carvalho Siqueira, chef militaire de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) dans une interview accordée à la presse guatémaltèque et rapportée par Alterpresse le 20 septembre 2006 : « Nous resterons ici le temps que possible pour donner le meilleur de nous, parce que les gens nous veulent. C’est une minorité qui s’oppose à la présence des militaires, mais cela est nécessaire pour le moment » En un sens, cette lettre rejoint les idées fausses et réactionnaires de ce général.
Cette initiative, alors est-elle réellement dans l’intérêt du pays, du peuple en général ou d’un petit groupe d’affairistes, de carriéristes étrangers ou haïtiens qui veulent utiliser la lutte du peuple haïtien pour atteindre leurs petits objectifs personnels ? Certes, notre lutte a besoin de la solidarité des pays en lutte ; mais elle doit se faire dans le respect du peuple haïtien ; mais pas dans les mêmes visées des forces obscures.
La lutte du peuple haïtien pour sa libération nationale ne saurait être une affaire de clans, d’une élite antinationale, antipopulaire et qui dans certaines circonstances politiques comme en 2004 s’allient sur les positions réactionnaires de l’impérialisme international pour la déstabilisation du pays, origine même de cette occupation qui a trop duré… !
Nous disons Non à toute utilisation de la lutte du peuple pour des intérêts mesquins ! Non au sectarisme ! Tout ce qui prône cette vanité symbolisant leur petite ambition politique ne fait que servir les intérêts des classes dominantes à l’encontre de ceux du peuple.
Le Secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres vient d’indiquer « que les opérations de la mission de maintien de la paix des Nations unies devraient s’achever d’ici le 15 octobre prochain ». Qu’importe de ces mots, le peuple haïtien et ses organisations légitimes continueront à lutter sans relâche non seulement pour la désoccupation totale de son territoire ; mais aussi contre la domination centenaire de l’impérialiste international. Et quand ce jour vient, ce ne sera pas la victoire d’aucun secteur politique en particulier ; mais celle du peuple haïtien. !
Pour l’histoire et pour l’édification de nos lecteurs, nous avons décidé de publier avec toutes les signatures cette lettre qui ressemble beaucoup plus qu’à un tract.
***
Haïti : Lettre-pétition internationale pour le retrait de la Minustah
Aux gouvernements et aux parlements d’Amérique latine et des Caraïbes
Aux organes et institutions d’intégration régionale
Aux gouvernements des pays faisant partie du Conseil de Sécurité ou contribuant avec des troupes
Au Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres
Dégagez la MINUSTAH tout de suite !
Des organisations populaires, des mouvements sociaux et politiques de notre Amérique et d’autres latitudes réclamons de nos pays et du Conseil de Sécurité des Nations Unies, de prendre immédiatement des décisions pour assurer le retrait total des troupes d’occupation de la MINUSTAH, la fermeture de la Mission et la réparation des dommages et des crimes commis.
Haïti n’est pas une menace pour la sécurité de l’hémisphère et nous condamnons le fait que pendant 13 ans on essaye ici de justifier l’occupation militaire illégale de ce pays. La présence de la MINUSTAH, au contraire, a signifié un affront terrible pour la dignité et la capacité du peuple haïtien, pour l’exercice de sa souveraineté, le respect de ses droits de l’homme et son droit de prendre des décisions sur ses ressources naturelles et communs nécessaires pour assurer leur survie et de bien vivre.
Sans parler des femmes, des jeunes, des petites filles et des petits garçons qui ont subi des abus, des violations et l’exploitation sexuelle de la part de troupes toujours impunies, envoyées soi-disant pour accomplir une mission d’appui et de stabilisation du pays. Sans parler des paysans et des paysannes, des étudiants, des travailleurs et des travailleuses qui ont subi la répression des troupes pour empêcher leurs conquêtes. Sans parler surtout, des plus de 10.000 personnes mortes et 800.000 infectées à cause du choléra, à cause de la négligence tout au moins, de cette Mission, aggravée scandaleusement par la politique de déni et d’impunité maintenue par la propre ONU pendant six longues années, depuis que les troupes ont introduit le choléra.
Il est temps que les gouvernements d’Amérique latine et des Caraïbes spécialement, et la communauté internationale en général, reconnaissent que la MINUSTAH n’est pas la réponse aux besoins d’Haïti. De fait, l’échec du processus électoral qui vient de se terminer avec la participation de moins de 21 % de l’électorat, avec des résultats controversés et l’installation d’une grande quantité de candidats dénoncés par leurs relations avec diverses activités criminelles, met en évidence la permanence d’une crise de légitimité de l’État et de son appareil, dont la résolution était supposée être au cœur du mandat de la Mission.
Nous réclamons que les troupes se retirent immédiatement – la majorité provenant de l’Amérique latine – et que les autorités mettent fin à l’hypocrisie d’une Mission dite de paix là où il n’y a pas de guerre, n’ayant pas accompli son mandat formel et violant impunément les droits de la population qu’elle dit vouloir aider. Une mission, en plus, dépensière des ressources financières avec lesquelles le peuple haïtien aurait pu construire son propre présent et son avenir. Quelques pays ont déjà retiré leurs troupes d’Haïti, d’autres ont annoncé leur volonté de le faire à court terme, mais avec nos organisations membres et nos référents en Haïti, nous réclamons qu’ils partent tous, et ce, dès maintenant.
PAS EN NOTRE NOM !, nous crions à nouveau. Mais ce n’est pas suffisant que la MINUSTAH se retire d’Haïti. L’ONU, le Conseil de Sécurité, les pays qui contribuent à son budget et qui contribuent les troupes, ont l’obligation de réparer les crimes et les violations des droits humains commis, en y incluant la mise en place d’un système pour obtenir l’accès universel aux droits humains à l’eau potable. La MINUSTAH a un budget approuvé cette année de USD 350 millions, et le plan lancé avec grand fracas, pour éradiquer le choléra et pour indemniser les victimes et leurs familles, tente jusqu’à présent sans succès, d’obtenir USD 400 million pendant cette année et l’an prochain. Pour nous, les calculs sont très simples ; le problème ce sont les intérêts de ceux qui mettent l’argent ou se contentent d’en profiter. PAS EN NOTRE NOM !
Nous réaffirmons notre volonté à continuer de défendre les droits du peuple haïtien, en soutenant solidairement sa lutte quotidienne pour surmonter la pauvreté et l’exploitation auxquelles il a été soumis, le pillage et la continuité de plus de 100 ans d’occupation. Nous réclamons aux gouvernements et parlements, aux représentants officiels du plus haut niveau, qu’ils s’acquittent de leurs obligations et responsabilités et respectent la souveraineté et l’autodétermination, collaborent avec le peuple et le gouvernement d’Haïti, pour garantir tous leurs besoins et leurs droits.
– Amérique latine et des Caraïbes, mars 2017
SIGNATURES (au 14/3/17) :
REGIONAL / GLOBAL
Alianza Internacional de Habitantes AIH
Amies de la Terre Amérique latine et le Caraibe ATALC
Asamblea de los pueblos del Caribe APC, Comité Ejecutivo Regional
Asociación Civil Profesionales Latinoamericanos contra el Abuso de Poder
Comité por la Abolición de la Deuda del Tercer Mundo CADTM Internacional
Comité por la Abolición de la Deuda del Tercer Mundo CADTM – AYNA
Confederación Sindical de las Américas CSA
Equipe de Colonialism Reparation
Federación Sindical Mundial FSM, Región “Nuestra América”.
Federación Universal de Movimientos Estudiantiles Cristianos FUMEC – América Latina y el Caribe
Grito de los Excluidos Caribe
Jubilé Sud/Amériques JS/A
Movimiento Mesoamericano contra el Modelo extractivo Minero M4
Mouvements Sociales ALBA
Organización Continental Latinoamericana y Caribeña de Estudiantes OCLAE
Plataforma Interamericana de Derechos Humanos, Democracia y Desarrollo PIDHDD Regional
Red de Intelectuales, Artistas y Movimientos Sociales en Defensa de la Humanidad
Resumen Latinoamericano
School of the Americas Watch
Sociedad de Economia Política y de pensamiento crítico de América Latina SEPLA
Argentina
Acción por la Biodiversidad
Apdh La Costa-Bsas
Asociación de Trabajadores del Estado ATE Nacional
ATTAC – Argentina
Central de Trabajadores de la Argentina (CTA) Autónoma
Centro de Estudios Alejandro Olmos, Santa Fe
Centro de Militares para la Democracia Argentina CEMIDA
Colectiva Feministas Independientes de la Ciudad de Buenos Aires
Comité argentino de solidaridad por el retiro de las tropas y el fin de la ocupación de Haití
Comunidad Pueblos Originarios de Awyayala, Rafaela
Coordinadora Resistir y Luchar
Corriente Nacional Emancipación Sur, Pcia. Bs.As.
Diálogo 2000
Ecología, Cultura y Educación desde los Pueblos del Sur ECOSUR
El Club de la Pluma, Córdoba
Federación Judicial Argentina FJA
Feministas Independientes Ciudad de Buenos Aires
Frente Popular Dario Santillan Corriente Nacional FPDS-CN
Frente Popular Dario Santillan FPDS
Fundación Más Derechos por Más Dignidad
Fundación Servicio Paz y Justicia SERPAJ
Grupo Ecologista Madre Tierra, Eldorado, Misiones
Madres de Plaza de Mayo Línea Fundadora
Movimiento de Articulación No Colonialista de Bases Latinoamericanas Sociales MANBLAS, Neuquén
Movimiento Político y Social Marcha Patriótica – Capítulo Argentina
Movimiento Popular Patria Grande
Movimiento por la Unidad Latinoamericana y el Cambio Social MULCS Buenos Aires
Museo Ernesto Che Guevara de Buenos Aires
Opinión Socialista
Programa de extensión de cátedra Por una nueva economía, humana y sustentable – Fac. Cs. Educación – UNER, Paraná
Proyecto Sur
Pura Praxis – Colectiva de Teatro de las Oprimidas
Red de Solidaridad con Chiapas Bs As
Unidad Popular
Unión Solidaria de Comunidades del Pueblo Diaguita Cacano, Santiago del Estero
Adolfo Pérez Esquivel, Premio Nobel de la Paz
Alcira Argumedo, Diputado Nacional por Proyecto Sur
Ana Capdevielle, Médica pediatra
Arturo Balassa, Realizador Audiovisual – Profesor Universitario
Bettina Müller, ATTAC Argentina
Claudia Hasanbegovic, Equifem
Claudio Giorno, Corriente Nacional Emancipación Sur, Provincia de Buenos Aires
Claudio Katz, UBA/CONICET, EDI Economistas del Izquierda
Daniel Giovannini, Periodista, Ciudad Autónoma de Buenos Aires
Eduardo Grüner, Facultad de Filosofía y Letras (UBA)
Eduardo Lucita, economista
Elena Cedrón, Ciudad Autónoma de Buenos Aires
Fernando Vicente Prieto, Periodista
Gervasio Espinosa, Argentina-Uruguay
Graciela Irene Pais, Docente, CABA
José Luis Bournasell, CABA
Luciano Andrés Valencia, Escritor e historiador, Cipolletti, Rio Negro
Luis Enrique Olarte, Sociedad de Medicina Rural de Neuquén y Federación Argentina de Medicina General, Neuquén
Manuel Justo Gaggero, Abogado-periodista, Ex Director del Diario “El Mundo”, La Población, Traslasierra, Pcia. Córdoba
María Adela Antokoletz, Colaboradora de Madres de Plaza de Mayo Línea Fundadora
María Leonor (Nora) Moyano, Docente jubilada UNCUYO, Mendoza
Mario Mazzitelli, Partido Socialista Auténtico
Mirta Acuña de Baravalle, Co-fundadora de Madres y Abuelas de Plaza de Mayo
Mónica Moscón, Córdoba
Nora Cortiñas, Madre de Plaza de Mayo Línea Fundadora
Norberto Ganci, El Club de la Pluma, Córdoba
Pablo Bergel, Diputado (m.c.) Legislatura de la Ciudad Autónoma de Buenos Aires
Pantaleon Esteban Riquelme, Red de Solidaridad con Chiapas Bs As
Roberto Pozzo, Investigador Conicet – Docente Universitariorio, Santa Fe
Susana Merino, Editora de “El grano de arena”, Buenos Aires
Zulema Beatriz Aristizabal, UBA/Conicet,Buenos Aires
Bolivia, Estado Plurinacional de
Capítulo Boliviano de Derechos Humanos, Democracia y Desarrollo
Centro de Estudios y Apoyo al Desarrollo Local
Grito de los excluidos Bolivia
Juan Carlos Balderas Gamarra, La Paz
Alejandro Dausá, Teólogo, Santa Cruz
Brasil
Centro de Educación Ambiental de Guarulhos CEAG
APROPUCSP-Associação dos Professores da PUCSP, São Paulo
Casa Latino Americana CASLA, Curitiba – PR
CEBI, DOURADOS / MS
Comité Pró-Haiti
CSP-Conlutas – Central Sindical e Popular do Brasil
FASE – Solidariedade e Educação, Rio de Janeiro
Jornal Marcha Verde, Curitiba
Jubileu Sul Brasil
Organização Indígena Revolucionária
Partido Comunista Brasileiro (PCB)
Tribunal Popular
União Social dos Imigrantes Haitianos, São Paulo
Ana Garcia, Universidade Federal Rural do Rio de Janeiro
Armando Gomes Ferreira, Frente em Defesa do Povo Palestino, São Paulo
Maria Beatriz Costa Abramides, Professora do Programa de Pós Graduação em Serviço Social, PUCSP, São Paulo
Maurício Campos dos Santos, APOCE, Niterói
Miguel Borba de Sá, Instituto PACS, Rio de Janeiro
Rafael Noris, Blog Família Palmito, Campinas
Rosâna, Porto Alegre
Chile
Casa Bolívar, Santiago
Comisión Ética Contra la Tortura – Chile
Congreso de los Pueblos – Chile
Movimiento pro emancipación de la mujer chilena MEMCH 83, Valparaiso
Observatorio por el Cierre de la Escuela de las Américas
Servicio Paz y Justicia SERPAJ CHILE
Carlos A. Bau Aedo, cientista político ex preso político, Valparaíso
Rodrigo Martinez, Santiago
Colombia
Proceso de Comunidades Negras
Costa Rica
CEFEMINA
Cuba
Movimiento Cubano por la Paz y la Soberanía de los Pueblos
Organización de Solidaridad de los Pueblos de África, Asia y América Latina (OSPAAAL)
Ecuador
Centro de Documentación en Derechos Humanos “Segundo Montes Mozo S.J.” (CSMM)
Comisión Ecuménica de Derechos Humanos, CEDHUanos
El Salvador
“Ramón El Suizo”-René Fasnacht, Militante internacionalista, San Salvador
Marbel Membreño, San Salvador
José Raul Zacaría, Sonzacate, Sonsonate
Guatemala
Red Nacional de Justicia y Paz, Alta Verapaz
Haití
Mouvement de Liberte, d’Egalite des Haitiens pour la Fraternite MOLEGHAF
Pati RASIN/Kan Pèp La
Plataforma de Incidencia para un Desarrollo Alternativo PAPDA
Sèk Gramsci
Judner Point
México
Comité Amigos de Puerto Rico (Carlos Rivera)
Comité de Derechos Humanos de Base de Chiapas Digna Ochoa
Coordinadora Mexicana de Apoyo al Estado Nacional Soberano de Borinquen
Frente del Pueblo (Germán Hurtado y José Antonio Salas)
Fundación Manatí para el Fomento de la Ciudadanía A.C., Tuxtla Gutierrez
Grupo Paz con Democracia
Nueva Central de Trabajadores (NCT) de México, Ciudad de México
Observatorio latinoamericana de Geopolítica
Procesos Integrales para la Autogestión de los Pueblos, Estado de Guerrero
Alfredo López Austin
Alicia Castellanos
Ana Esther Ceceña
Arturo Guillén, Universidad Autónoma Metropolitana, Ciudad de México
Carlos Fazio
Dr. Gilberto López y Rivas, Profesor Investigador INAH-Morelos, Cuernavaca
Gonzalo Ituarte
Héctor de la Cueva
Hugo Victoria, San Pedro, G.G.
Isabel Vargas, San Pedro, G.G.
Laura Collin, ecosol, tlaxcala
Magdalena Gómez
Miguel Álvarez
Miguel Concha Malo, Profesor de Posgrado de las Facultades de Ciencias Políticas y Sociales ; y Contaduría y Administración de la UNAM. Miembro del Grupo Paz con Democracia, Ciudad de México
Patricia Sosa, Profesora universitaria, Ciudad de México
Yadir Perez Yrejo, Editorial Malacate, Ciudad de Mexico
Yadir Perez, Trabajador asalariado, Ciudad de Mexico
Panamá
Colectivo Voces Ecológicas COVEC
Coordinadora Popular de Derechos Humanos de Panamá, COPODEHUPA
Paraguay
Asociación Americana de Juristas AAJ
Asociación de Mujeres Campesinas y populares AMUCAP, Caaguazú
Maria Salvadora Paredes, activista social, Luque
Perú
Redacción de la publicación mensual “Lucha Indígena”
Juan Rojas Vargas, Juliaca, Puno
Hernando Burgos, Lima
Danilo Quijano, Lima
Puerto Rico
COMUNA Caribe
Movimiento Independentista Nacional Hostosiano de Puerto Rico
Margarita Roman Amador, MINH, Guaynabo
Ángel R. Villarini, OFDP, San Juan
Jose A Alegria y Olguita J Rivera, San Juan
República Dominicana
Asamblea de los Pueblos del Caribe, Capitulo República Dominicana
Asamblea Nacional Ambiental, ANA
Brigada Cimarrona Sebastián llemba
Campaña Cero Desalojos, AIH
Club El Gran Ejemplo
Confederación de Unidad Sindical, CNUS
Cooperativa de Vivienda COOPHABITAT
Corriente Magisterial Juan Pablo Duarte
Corriente Magisterial Narciso González
Corriente Sindical Juan Pablo Duarte
Federación de Transporte La Nueva Opción, FENATRANO
Foro Renovador
Foro Social de Brisas del Este
Frente Amplio, FA
Frente Estudiantil Flavio Suero (FEFLAS)
Frente Progresista Caletero FRNPROCA
Frente Universitario de Renovación FUR
Juventud Caribe
Men nan men pou n sove Haiti, Fruisa/Bavaro /Punta Cana, Higüey
Movimiento Camina RD
Movimiento Campesino de Campesinos Trabajadores las Comunicades Unidas MCCU
Movimiento de Mujeres Trabajadoras
Movimiento de Mujeres Transportistas
Movimiento de Trabajadores Independientes
Movimiento Patria para Todos y Todas
Movimiento Rebelde, MR
Partido Comunista del Trabajo PCT
Periódico Trinchera Unitaria
Angelita mendez, Casa del Caribe inc, Barahona
Juan felipe Ossius Doris, Impresario, San José / higuey/salvaleon de higüey
Julin Acosta, Barahona
Uruguay
Agrupacion Nacional Pro UNIR (Unidad Popular-URUGUAY)
Cotidiano Mujer
Fundación Vivian Trías
Plataforma DESCAm
Carmen Ferrera, jubilada
Soledad Orejana, Luchadora por la justicia social
Luna zurdo Ríos, maestra jubilada de enseñanza pública, Punts del diablo
Leo Masliah, músico
Rubén Olivera, músico
Oscar Mañán, Prof. Agregado de la Facultad de Ciencias Económicas y Administración ; Universidad de la República y del Centro Regional de Profesores del Centro, Consejo de Formación en Educación, Administración Nacional de Educación Pública
Dr. José E. Díaz, Presidente de la Fundación Vivian Trías, ex Srio. General del PS (Frente Amplio), 1965-1972, ex Diputado Nacional (1985-1995) y primer Ministro del Interior del primer gobierno del FA (2005-2007)
Esteban Pérez, ex diputado uruguayo renuncié a mi banca para no votar la permanencia de tropas uruguayas en Haití, Ciudad del Plata, Dpto de San José
Venezuela, República Bolivariana de
Casa de Amistad y Solidaridad Venezuela Vietnam
Comité venezolano de solidaridad con Ecuador
Fondasim
Grupo de montañismo político cúspides del ALBA
Izquierda Unida
Puente Sur
Unidad de análisis Fabricio Ojeda
Alexander Jose Bello Reinaga, San Joaquín, Estado Carabobo
Armando Liendo Calanche, Caracas
Emilio Farrera, Bloque Revolucionario de Aragua, Maracay, Aragua
Fernando Bello,Embajador Social de Derechos Humanos en la República Bolivariana de Venezuela, Caracas
Islande Simeon, Fondasim, Caracas
Javier J. Ramirez. Movimiento Popular Bolivariano, Caracas D.C.
Jose Toledo, Carupano
Lucila Santama
Luis Enrique Duran, Universidad Nacional Experimental Simón Rodríguez, Caracas
Rafael Lemus, PSUV, Cumaná
Otros
Jose I. Clark, trabajador social
Luis Angel Reddel
Mariadela Villanueva
Australia
Alicia Monsech, Diario de urgencia, Fairfield-Sydney, N.S.W.
Belgica
Guido De Schrijver, Red europea de Comités Oscaar Romero, AALST
Alice Minette, CADTM bruxelles
España
Comité Mons. Óscar Romero de Madrid-España
Comunidade Cristiana Vangarda Obreira da Coruña, A Coruña
Confederación General del Trabajo (CGT), Madrid
Coordenadora de Crentes Galegos, Galicia
Organización de Cooperación y Solidaridad Internacional OCSI Madrid
Psicólogas y Psicólogos sin Fronteras, Valencia
Alicia Fernández Gómez, Trotskista, Langreo, Asturias
Betty Roca Hubbauer, Psicólogas y Psicólogos sin Fronteras, Valencia
Celia David Lluesma, Psicólogos/as Sin Fronteras. Valencia
MªAngeles Perlado, Comprometida con los derechos humanos,Cartagena (Murcia)
Manuel Pardo, Miembro del Foro Contra la Guerra Imperialista y la OTAN, Madrid
María del Carmen Romero Sánchez, Horcajo de Santiago, Cuenca
Maria Elena Contreras, Alicante
María Escudero, Comunidades Cristianas, Galicia
Maria Torres, Barcelona
Pablo Blazquez, Barcelona
Pedro Barea, Licenciado en Periodismo por la UCM, Madrid
Teresa Marabella Perez, Psicologas y Psicologos sin Fronteras, Valencia
Francia
CADTM France
Italia
Asociacion Lisangà culture in movimento Italia, Bussoleno
Renato Sibille, Lisangà Salbertrand
Sudáfrica
AIDC, Cape Town
Suecia
RESOLVER. Red de Solidaridad con Venezuela Revolucionaria, Uppsala
Alterpresse 17 mars 2017