RD : Il est temps de reconnaître les contributions des migrants haïtiens et de promouvoir leur régularisation

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Des travailleurs haïtiens émigrés vers la République Dominicaine

Aujourd’hui, 18 décembre 2023, Journée internationale des migrants, nous du Collectif des Migrants Haitianos dominicains, nous profitons de cette occasion pour rappeler à l’État dominicain les contributions de notre communauté à l’économie et à la société dominicaines, et plaçons le gouvernement dans la reconnaissance de ces contributions, moments importants pour le développement du pays.

Contredisant les discours qui incitent à la haine et présentent les haïtiens et les travailleurs haïtiens comme un « fardeau pour l’État », les statistiques présentées par l’Office National des Statistiques, issues de l’Enquête Nationale sur les Migrants de 2017, placent notre contribution à l’activité économique dominicaine entre 7 et 9,5% du PIB. Nous parlons d’une contribution comprise entre 8 et 11 milliards de dollars en 2023, un montant similaire aux envois de fonds envoyés par les émigrés dominicains.

Il est donc évident que criminaliser et stigmatiser les migrations, en utilisant des discours politiques basés sur la haine raciale pour accumuler du capital politique est une grave erreur, car cela stimule les violations des droits de l’homme et contredit également la vérité historique d’un pays qui dépend dans une large mesure sur les envois de fonds envoyés par les émigrés dominicains et la contribution de la main-d’œuvre immigrée.

Dans certaines activités, comme l’agriculture et la construction, leur contribution est plus élevée

Il est temps de reconnaître cette réalité avec maturité et d’appliquer des politiques migratoires sans discrimination. Malheureusement, en ce moment, les immigrants haïtiens ferment toutes les portes pour régulariser notre statut migratoire en République Dominicaine. On observe qu’au bureau de la Direction Générale des Migrations (DGM), on s’occupe des immigrants d’autres pays, tandis que pour les haïtiens on prétend qu’« il n’y a pas de système ».

Cette situation dure depuis plusieurs mois et c’est une mesure de représailles que le gouvernement dominicain exerce contre le peuple haïtien résidant dans le pays dans le contexte du conflit pour l’utilisation de l’eau de la rivière binationale Massacre ou Dajabón. Cette situation, dans le cadre des opérations massives de déportation promues par le gouvernement, a eu pour conséquence que les gens de notre communauté sont affectés dans leur vie quotidienne, limitant leurs activités professionnelles, commerciales et éducatives.

Les perquisitions aux fins de détention et d’expulsion du DGM se sont multipliées et se caractérisent par la violation systématique des lois nationales, avec des perquisitions sans ordre judiciaire, des traitements dégradants, des vols, des extorsions et la détention de femmes enceintes et de nourrissons séparés de leurs familles. . .

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a recommandé la gestion d’une migration sûre basée sur la solidarité, la collaboration et le respect des droits de l’homme, au lieu d’ « obliger les gens à entrer dans le royaume cruel des trafiquants, qui sont exposés à l’exploitation, abus et même la mort ». Ce problème est particulièrement grave en République dominicaine, où une récente tentative de légiférer contre la traite des êtres humains et d’offrir des garanties aux lanceurs d’alerte a été annulée sous la pression de secteurs ultraconservateurs et racistes.

Des travailleurs haïtiens dans le domaine de la construction en République Dominicaine

Aux actions illégales de la DGM s’ajoutent désormais celles de la police et de l’armée, qui participent à des opérations migratoires sans la préparation professionnelle minimale à la fiscalité migratoire. Nous insistons sur l’appel lancé au gouvernement dominicain pour qu’il adopte la voie du respect des droits de l’homme et ouvre des voies de régularisation aussi bien ordinaires qu’extraordinaires, à travers une troisième phase du Plan national de régularisation des étrangers, initié et non achevé par l’administration précédente.

Mouvement Socialiste des Travailleurs de la République Dominicaine
20 décembre 2023

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