Il y a des actions qu’on ne peut classer dans la catégorie d’incidents ou d’accidents, mais dans celle d’exploits bouffons et cyniques qui ne relèvent que de la lutte des classes. C’est ce qui s’est passé, il y a de cela moins d’un mois, quand celui qui préside les destinées des Etats-Unis Donald Trump a révoqué le « statut de protection temporaire », puis déclaré que «les immigrés haïtiens ont tous le sida» ; et le jeudi 11 janvier dernier, il a fait pire en insultant davantage non seulement la nation haïtienne, mais également le continent Africain en son entier.
Il convient de noter que ces grandes puissances impérialistes avaient procédé à un partage du monde entre elles, créant ainsi de véritables chasses gardées pour leurs monopoles capitalistes qu’elles exploitent et dominent encore. Elles se trouvent maintenant empêtrées dans leurs propres contradictions, au point qu’elles font face à des crises majeures dans leurs pays. Ainsi, elles veulent rendre les travailleurs immigrants responsables de leurs inconséquences, eux qui ne font que suivre la route de leurs ressources qui ont été manifestement pillées. C’est dans ce plan que s’inscrit l’ignoble, barbare et scandaleuse déclaration du chef de file des vautours internationaux, Donald Trump. Et pour essayer de comprendre la face cachée de cette agression qui se poursuit et se développe avec un élan sans cesse renouvelé à travers le gouvernement raciste de Washington, certains éléments doivent être rappelés, précisés et expliqués.
Dédaigneusement, Haïti a été traitée de latrines. Ce n’est nullement par hasard et assurément pas sans aucune importance de lier Haïti à l’Afrique. En tout état de cause, ce qu’il nous faut tout d’abord rappeler, c’est une situation créée par le colonialisme. Oui, n’oublions pas l’histoire. Les puissances impérialistes ci-devant esclavagistes n’ont jamais digéré le fait qu’Haïti avait mis fin à leur business si fructueux du système esclavagiste qui régnait encore aux États-Unis jusqu’au 8 Avril 1864, soit 60 ans après qu’il eut été aboli en 1804 par les révolutionnaires haïtiens. Cette histoire passe pour être la plus grande nostalgie du système capitaliste raciste.
Les déclarations du porte-parole de l’impérialisme américain ont contribué à clarifier leur situation, leur véritable nature et leurs objectifs réels. Donald Trump aimerait mieux avoir des immigrants venant de la Norvège que ceux d’Afrique, d’Haïti, de l’Amérique centrale et d’autres régions pauvres du monde. Alors, n’est-ce pas là, une manifestation de haine, de discrimination de ce fils de colon, de cet affairiste, de ce raciste pour saper la principale force de résistance : la classe ouvrière?
Haïti a été traitée de latrines par ceux-là même qui s’acharnent à l’exploiter et à l’appauvrir. Le 17 décembre 1914, les marines américains ont emporté la réserve d’or du pays qui était entreposée à la Banque nationale de la République d’Haïti; réserve estimée à l’époque à 500 mille dollars pour être déposés ensuite à la National City Bank, une façon de préparer la première occupation d’Haïti par les Etats-Unis, occupation qui a duré 19 ans, de 1915 à 1934.
Donald Trump a insulté un pays que les Etats-Unis ont occupé et occupent encore sous la couverture honteuse des Nations-Unies. Si Haïti est un pays de latrines comme le pense Trump, ce sont véritablement les Etats-Unis mêmes qui l’ont rendue en cet état déplorable par des coups d’état à n’en plus finir contre tous les régimes progressistes, en créant des forces de paramilitaires criminels de sorte qu’ils nous affaiblissent pour nous déstabiliser. Haïti aujourd’hui est le produit, le résultat d’un rêve, d’un projet américain pour celle qu’on appelait dans le passé la Perle des Antilles.
Si Haïti est un pays de merdes, c’est du fait que nous subissons quotidiennement le séisme programmé des monstres impériaux. Hillary, Bill Clinton et la Croix Rouge américaine n’ont-ils pas kidnappé les dons qu’on avait faits à Haïti après le tremblement de terre du 12 janvier 2010 pour la reconstruction du pays!
Le 10 mars 2010, l’ancien président des États Unis, Bill Clinton n’a-t-il pas évoqué, devant la Commission des affaires étrangères du Sénat américain, le rôle que son administration a joué dans l’effondrement de l’industrie du riz haïtien.
Si Haïti est un pays de latrines, c’est du fait qu’à Washington, on fait feu de tout bois pour nous appauvrir davantage. Ce sont donc eux-mêmes qui nous ont creusé le trou de merdes. Et ce n’est que par leur manœuvre de «regime change» qu’ils ont pu continuer à nous imposer leurs laquais au pouvoir.
Alors comme l’ennemi ne désarme jamais, nous ne devons pas nous faire d’illusions. Au contraire, nous devons nous préparer à défendre notre pays. Le moment n’est-il pas venu pour donner aux ennemis des peuples la leçon qu’ils méritent? Et c’est dans ce contexte que nous allons marcher, protester et dénoncer énergiquement le vendredi 19 janvier 2018, partant de Brooklyn pour nous rendre à Manhattan Wall Street, le poumon du système capitaliste. Cette offensive impérialiste en cours ne prendra fin que seulement lorsqu’elle sera stoppée par la mobilisation des forces populaires progressistes avec le soutien et la solidarité internationalistes.
Nul doute que nous vaincrons, car notre cause est juste et notre peuple intrépide est invincible. Chaque haïtien, où qu’il se trouve, doit se considérer et se comporter comme un soldat au front, engagé dans un combat sacré pour sauver la patrie en danger.
Une fois de plus, il ne s’agit pas seulement d’une lutte des immigrants ; mais celle de toute la classe ouvrière internationale.
Unis, nous devons tous lever pour y résister pour un monde plus juste !