« Pleins Feux Sur »: Gary Emmanuel Josama

« Un guitariste éclectique » | (25 Dec. P-au-P- ?)

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Gary Emmanuel Josama

Déjà enfant il est complètement attiré par la guitare. Aidé en ce sens par l’observation d’une mère qui le comble dès l’âge de quatre ans de guitares en miniature. Ce qui eut  pour effet d’aiguiser la passion de Gary Josama. Et, sous le coup de ses douze ans, sa mère lui donne une guitare plus compatible. A condition qu’il maintienne son parcours d’étudiant modèle chez les frères Jean XXIII du Bicentenaire. Et surtout, de toujours se souvenir de mettre son jouet à l’abri, lorsque son père militaire et anti-musical est à la maison. Sans coup férir, Gary persiste à gratouiller sa guitare-jouet sur le balcon de sa maison à la Rue Alerte. Laquelle propulse une cacophonie épouvante, toute démunie d’une corde. Jusqu’à ce qu’un jour, le légendaire troubadour haïtien Achilles Paris revenant de ses périples au Portail Léogane, entendit quelque chose qui ne lui convenait pas.

De la sorte, le grandiloquent musicien décide de venir à la rescousse de l’enfant aspirant. En prenant le temps d’accorder l’instrument-jouet de cinq cordes du petit Gary. Puis, s’est avisé de lui montrer comment appliquer ses doigts et coordonner les accords. Un passage à témoin pour le petit qui reçoit la bénédiction d’une figure aussi illustre que celle de Ti Paris. Fort de cette recommandation, Gary continue de se former, tout attentif aux diverses sonorités urbaines, dont les plus dominantes : Dadou, Martino, Elysée, Mayala, Wooley, Toto, Claude, Rodrigue Toussaint, Tiplum, Sensen, Milo, Kòk, Polis le font rêver. À  ce stade, il est encore sous les contraintes des couvre-feux parentaux et doit être chaperonné par son frère ainé et prince de la ville, le défunt Patrick (un ami d’enfance). Un aficionado des bacchanales, qui l’emmène apprécier les prestations des groupes: Caribbean Sextet, DP Express, Scorpio, Bossa Combo qui sont les sonorités dominantes.

Le début des années 1980 a marqué un point culminant dans l’exode de la population haïtienne.  Spécialement les jeunes qui risquaient leur vie en haute mer, dans des embarcations de fortune ; fuyant un pays qui tournait à vide. C’est ainsi que Gary encore adolescent est venu se mettre à couvert à NY flanqué de sa famille. Au state, il s’est employé à cultiver son ardeur pour la guitare. Tout en prenant cette vénération à un palier supplémentaire, en allant s’éduquer au Lehman College. Où compénétré en notions didactiques, son art prit grandement de la bouteille. Tout aussi exigeant, il s’est même doté d’un tuteur privé pour lui imprégner les notions de : blues, jazz, soul, rock etc. Et autres de tendances indispensables à son évolution de guitariste syncrétique. Ainsi qu’à ses fonctions de compositeur et d’arrangeur.

des musiciens de l’« Original Shleu-Shleu », dont Thony, Léon, Smith, Clovis, Milot, Peddy l’intègrent bien vite dans cette formation

 A ce palier, les influences sont multiples : George Benson, Wes Montgomery, Earl Klugh, Jim Hall et d’autres sont ses parangons, parmi d’autres étalons musicaux. Puis, il profite pour s’infiltrer dans l’arène communautaire en joignant des petits groupes anonymes. Mais, son phrasé déroutant et sa sonorité pittoresque le font repérer par des oreilles diligentes. Que celles des musiciens de l’« Original Shleu-Shleu », dont Thony, Léon, Smith, Clovis, Milot, Peddy qui l’intègrent bien vite dans cette formation. Tout en s’empressant de lui octroyer les bases du konpa, et un environnement pour qu’il puisse exceller. À ce carrefour, le petit prodige commence à faire des siens dans des tours éclectiques. Renforcé en ce sens par les instructions du virtuose Elysée Pyronneau ; un de ses modèles qui l’a infusé d’un tantinet classique.

Puis, pour consolider son apostolat, il s’est associé à quelques aspirants de son acabit ; tels les frères Welmyr et Assel Jean Pierre. Tous imprégnés de nouvelles visions pour le musical-hall environnant, incluant la musique gospel ; en se dédiant dans des travaux de studio. Offrant leur expertise en arrangements, compositions et autres disciplines nécessaires qui ont auparavant fait défaut au milieu. Résultat ! Leur collaboration va engendrer les sonorités les plus convoitées. Et toutes tendances confondues vont s’approprier de son aura. Le « Djet X », le « Skah-Shah »  etc ;  se rabattent sur les cordes à profusion de Gary. La nouvelle génération s’en accommode aussi. Avec le « Phantom » qui en fait sa porte-chanterelle à travers les deux premiers albums. Dans des ‘’riffs’’ de guitares aux griffes de rock & roll, de funk et de swing, qui ont laissé des griffes. 

Agrémentant d’un konpa nimbé de nouvelles perspectives. Et, prenant même le loisir de collaborer à des hits de prélude tels : Louvri baryè et Fòw pa bouje. Puis, fidèle à sa vocation de musicien ‘’free-lance’’, il s’en est allé concourir le « Papash », le « Lakol » etc. Sans omettre son adhérence à la musique religieuse qu’il affectionne dû à sa foi chrétienne. Dans la foulée, il s’est engagé dans un long ‘’stint’’ avec le « Tabou Combo ».  Un challenge qui pour lui, s’est avéré une formalité ; du fait de sa proche relation avec l’élaborateur du konpa-mabouya Elysée Pyronneau ; qui lui a permis de mieux appréhender ces paramètres. En tout cas, avec le « Tabou », Josama a finalement gouté au ‘’stardom’’, au sein d’un groupe qui lui a permis de mieux exposer ses capacités sur les routes du monde. Puis, les creux de la vague pour une épopée en fin de cycle, qui l’a obligé d’aller muter ailleurs.

Reprenant ses occupations de pourvoyeur divers : d’arrangeur, de compositeur et d’exécutant inspiré. Spécialement les cordes, dont il s’est imposé comme l’un des plus remarquables guitaristes de sa filiation, avec ce toucher spécialement éclectique. En plus, le gospel demeure un objet constant de son exploration. Entre l’imploration et l’inspiration qui constituent sa motivation pour les prestations à venir.

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