Tidòf a émergé dans la clameur de la génération mini à travers laquelle son frère aîné Albert s’est imposé en guitariste avant-coureur avec le « Tabou Combo ». Et à l’ombre duquel il a appris sa fonction de bassiste, un peu sur le tas avec un toucher tout improvisé. Pour arriver à s’affirmer comme l’un des atouts d’un groupe qui a conquis bien vite le cœur des doctes ainsi bien que du public. Mais, la musique n’étant à ce point qu’un hobby passager pour les deux frères qui doivent désister sous les ordres parentaux, ils partent pour des études à l’extérieur. C’est ainsi que le « Tabou » au gré d’une soudaine ascension doit pourtant se dissoudre à l’aurore d’une prometteuse trajectoire. Et Adolphe de son côté a pris la route de Porto Rico pour des enseignements professionnels.
Entre temps dispersés un peu partout, les autres membres se sont regroupés à NY. Où sous le leadership du co-fondateur et batteur Herman Nau et la maestria d’un prodigieux adolescent guitariste nommé Dadou Pasquet, ils ont réanimé l’épisode. Entre deux ou trois œuvres de réintroduction : ‘’ Canne à sucre’’ et ‘’Respect’’ pour lesquelles Dòf qui est relayé par Yvon Ciné, est aux abonnés absents. Pour venir promptement prendre part à la consécration du groupe dès l’album ‘’ 8th sacrément ’’, en alternance avec Yvon qui éventuellement s’est retiré pour se lancer dans les affaires. C’est alors que Dòf Chancy va montrer ses couleurs dans un style personnel à travers : ‘’The masters’’ et ‘’Aki yoko’’(Indestructible), fait d’éclats intermittents ; inspirant la marque la plus pop de la musique caribéenne.
cette habilité de tout contrôler va le mettre en collision avec ses partenaires du « Tabou » qui ont réclamé sa tête d’avoir trop empoché.
Devenant l’électrifiant bassiste des conquérants ‘’super stars’’ du « Tabou combo », ainsi bien qu’un compositeur exotique : hoola hoop disco, let’s dance, let’s do the groove, Tabou disco etc. Tout en s’immisçant à toutes les besognes du groupe comme son homme à tout faire : manager, démarcheur, stratégiste, homme de lige et autres. Prenant une part prépondérante à l’imposition du konpa mabouya à travers une succession d’œuvres, de : ‘’l’An X’’, en passant par ’’The Super Stars Music Machine’’ (Ligth is coming your way), ‘’Baissez bas’’, (hommage à Nemours), « Bolewo jouk li jou », ‘’Pataje’’, ‘’Kite m fè zafè m’’ ; dans lesquelles il a fait miroiter son toucher très imagé et cet abattement qui ont bien accommodé l’allure funky du groupe. Avec un flair pour les affaires qui l’emmène à la création de sa propre maison de production la Chancy Records, qui a permis au groupe une certaine stabilité économique ; tout en ayant l’opportunité de produire l’un des premiers disques de « Kassav» à ses débuts.
Infatigable, le ‘’jew’’ de la communauté comme on aimait l’appeler pour son énergie à planifier la fête et mettre l’ambiance au diapason. Comme dans l’organisation de ‘’ ladies night’’, carrefour obligé d’un vendredi à ne pas rater ; qui furent des moments de bonne détente. Mais cette énergie qu’il a su aussi transférer sur scène, il la remettait aussi à la communauté lors des collectes de fonds, comme pour : Timanno, Radio Haïti, la reconstruction des écoles au pays et autres où sa vigilance a permis de déjouer les faussaires et contribuer à la réussite d’une bonne cause. Pourtant cette habilité de tout contrôler va le mettre en collision avec ses partenaires du « Tabou » qui ont réclamé sa tête d’avoir trop empoché. Sans réaliser la somme de ses différentes commissions, en plus d’être aussi star.
En tout cas, pris la main dans le sac, Dòf s’est esquivé à l’anglaise, tout en osant s’accaparer du nom de « Tabou Combo » donné par le co-fondateur Herman Nau. Pourtant, il finit par lâcher prise lorsqu’on lui a crié : Haro sur le baudet ! Insatiable, il a réuni une brochette de musiciens de renom dont son compagnon de toujours Kòk qui lui a juré fidélité. Abandonnant de son côté le « T.C » pour rallier la formation « Super Stars » ; laquelle sur du papier semblait impressionnante. Mais, qui marquée au départ de désertions, ne va se confiner qu’au second rang, jusqu’à sa disparition finale. Ce qui a donné plus d’espace à Tidòf pour explorer d’autres avenues très catholiques ; devenant agent de multiples boulots, alors qu’il est repéré au pays dans des associations douteuses.
S’éloignant temporairement de musique pour s’impliquer dans des méfaits qui caractérisent un saltimbanque. Et, éventuellement va se faire écrouer durant l’année 2003, pour possession de stupéfiants. Mais, la venue des ‘’Grenn nan bouda’’ au pouvoir lui a été bénéfique. C’est ainsi que Dòf s’est retrouvé au state où il a renoué avec ses routines d’artiste équilibriste ; fondant même un nouveau groupe « T-Tabou » en compagnie du vétéran guitariste Gary Résil. Pour ce qui a semblé être un dernier baroud d’essai. Par la suite, on l’a repéré comme administrateur du « Nu Look » de Arly Larivière. Ce qui a fait monter autant les cils, si on doit se fier à la renommée des deux larrons. En fait, une association qui n’a pas eu de heurts ; jusqu’à ce que le duo se soit séparé à l’amiable. Encore insaturable, Adolphe Chancy s’est aujourd’hui recyclé dans l’animation radiophonique de l’émission ‘’Baz la’’ sur les réseaux sociaux.