Panique au temple du capitalisme !

0
118
Récemment, suite au retrait des groupes armés de certains quartiers de la capitale, une avalanche de réactions hypocrites s’est déversée, dont l’épicentre se trouve aux Nations-Unies, avec une Résolution américaine soutenue par un pays laquais : le Panama. Les médias et les réseaux sociaux ont pris position. Certains, justement, consacrent leurs commentaires à la possibilité  qu’une autre force militaire de l’ONU, sans doute de l’armée américaine présente dans le pays prenne le relève. L’une des théories défendues aux Nations Unies est que la force kenyane existante, soutenue par l’impérialisme américain, reste sous-équipée et sous-financée. Pour y remédier, les États-Unis ont exhorté le Conseil de sécurité à renforcer son soutien à Haïti face au recrutement croissant d’enfants par les gangs. « Nous estimons que les enfants représentent actuellement 50 % des membres des groupes armés actifs », a déclaré Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF.
Cependant, elle n’a pas osé dire d’où viennent ces enfants. Ils n’auront jamais le courage de révéler que ces enfants ont été abandonnés par les autorités haïtiennes. Ces enfants n’ont tout simplement pas accès à la vie. Ils naissent affamés comme leurs parents, ils sont humiliés, méprisés, sans abri, sans aucun moyen de survie. Aujourd’hui, on prétend les voir dans les gangs, mais lorsque la misère et la pauvreté les ont poussés à mendier dans la rue, on n’avait pas vu qu’il s’agissait d’enfants qui méritaient d’être pris en charge, surveillés et scolarisés.
Ils sont des inévitables victimes d’un système inhumain, car l’Etat ne se soucie nullement des familles pauvres. A quoi il faut ajouter la corruption et le népotisme. Est-ce dans ce même ordre d’idées que les États-Unis et le Panama ont proposé un projet de Résolution visant à créer une « force de répression des gangs », sans aucun doute pour tenir intact le statu quo ante et assassiner les 50 % d’enfants soldats qu’ils accusent d’appartenir aux groupes armés?
On comprend mieux la véhémence avec laquelle l’ambassade américaine exprimant sa vive inquiétude a dans une note comparé, les actions des groupes armés à « un cancer qui détruit maisons et quartiers, tue des innocents et a provoqué le déplacement de plus de 1,3 million de personnes ». Cette déclaration, ainsi que la Résolution américaine et panaméenne, sonnait comme un cri de panique et de peur au temple du  capitalisme. Ainsi, l’ambassade a donné le ton aux dirigeants fantômes haïtiens en appelant : à une mobilisation accrue de la Communauté internationale. La Police nationale ayant repris « force » et « confiance »  a déclaré : « La PNH exhorte la population à la patience. N’écoutez pas ces criminels qui veulent vous tromper. Lorsque viendra le temps de rentrer chez vous, la PNH et le gouvernement vous accompagneront dans de bonnes conditions de sécurité pour vous permettre de vivre en paix. Et ce jour est proche. […] Si ce n’est ni la PNH ni le gouvernement qui vous invitent à rentrer chez vous, n’y allez pas. » Quel argument mensonger ! Alors que toutes les évidences prouvaient l’incapacité du pouvoir et de la PNH à faire quoi que ce soit, pourtant c’est grâce à ce retrait volontaire, que la mairie de Delmas et d’autres institutions  publiques ont pu apporter leur contribution  au nettoyage des rues pour le retour des habitants de Delmas 30, de Solino, de Christ-roi, Nazon  et d’autres zones à Port-au-Prince.
Faut-il rappeler cette  manifestation des habitants de Carrefour-Feuilles, le lundi 14 août 2023, à Port-au-Prince, pour demander à la Police Nationale de les accompagner afin qu’ils puissent retourner chez  eux ? Sous prétexte d’absence de moyens adéquats, la réponse de la force policière a été bien négative sans aucune gêne d’irresponsabilité. Pire, quand la manif est arrivée au Champ de mars, la foule avait été violemment dispersée à coups de gaz lacrymogènes par cette police bombant cyniquement aujourd’hui le torse. Jusqu’à nos jours, la police nationale, les Forces Armées d’Haïti, et les soldats de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS)  ne pouvaient par la force aider les déplacés de Carrefour-Feuilles à  rentrer dans leur foyer.
Le discours évolue depuis que le gouvernement a à sa disposition les mercenaires de Erik Prince et de l’armée américaine avec le débarquement la semaine dernière d’un nouveau contingent de Marines. Nous, du journal Haïti Liberté,  tenons à réitérer que, dans ce contexte d’insécurité persistante, nous ne pouvons en aucun cas exclure les États-Unis qui ont joué et continuent de jouer un rôle clé dans cette violence permanente qui sévit dans le pays. Ils ont initié la déstabilisation du pays et transformé Haïti en un Temple infect du système capitaliste. Ils ont encouragé et organisé la destruction de plusieurs autres pays et la prônent dans la région, notamment par leurs actes terroristes contre Cuba et le Venezuela, pour ne citer que cela. Les groupes armés qu’ils contrôlaient en 2003 étaient des rebelles, des résistants. Aujourd’hui, ceux qu’ils ne peuvent contrôler sont qualifiés de gangs, de bandits, de terroristes à abattre. Il y a quelques jours à peine, les États-Unis ont démontré leur indifférence et leur mépris contre le peuple. Tout en poursuivant leur besogne perfide, ils se sont pliés à toutes sortes de mensonges, fidèles au désir d’ordre de ceux qui dirigent le pays sous leur dépendance.
L’Haïti d’aujourd’hui est un immense champ de mécontentement populaire, un chaudron en ébullition qui pourrait basculer à tout moment. De peur que les masses ne s’allient aux groupes armés forgeant l’unité de classe, l’impérialisme américain radicalise son image afin d’affaiblir les luttes populaires. De fait, les victimes de la domination plus que centenaire de cet empire maléfique, ne doivent jamais oublier que tout ce qui se passe en Haïti est le pur produit des enseignements Occidentaux. Et dans sa nature, l’impérialisme ne libère jamais ses proies, la seule lutte qu’il connait est de poursuivre l’oppression et l’exploitation des masses laborieuses.
Si les flagorneurs impérialistes vont recourir à une autre force militaire, une  nouvelle mission internationale,  leur dessein ultime en réalité est de faire la guerre soi-disant aux gangs pour essayer de liquider la résistance et de restaurer le temple du capitalisme en Haïti. Ils sont désormais plus que paniqués dans la mesure où ils n’ont aucune solution aux problèmes auxquels fait face le peuple haïtien. Ils se contentent de jouer avec le feu, ils finiront un jour par se brûler, car toutes leurs manœuvres contre la volonté populaire sont vaines et vouées à l’échec. À bas les capitulards de la classe politique ! À bas les traîtres du Conseil Présidentiel de Transition et du gouvernement soumis aux volontés réactionnaires et criminelles des puissances impérialistes ! Tout le Pouvoir au peuple haïtien !

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here