« Ceux qui vivent sont ceux qui luttent » Victor Hugo
Au revoir 2020 et bonjour 2021 dirons-nous sous peu. Que d’épreuves, de chutes, de remontées et de rechutes au cours d’une lutte sans merci menée par les masses haïtiennes, poignardées toutefois dans le dos par une opposition crétine sous la houlette du tuteur impérialiste : en fait, un ramassis de politiciens divisés, écartelés, sans principe, sans projet d’avenir cohérent, libérateur pour le « peuple souffrant », pour la majorité de la nation marginalisée depuis le parricide de 1806.
« Ce n’est qu’ensemble que les prolétaires et les diverses composantes des masses populaires de ce pays vaincront »
Un peu partout dans le monde, les déshérités, les exploités, les chômeurs, les oubliés, les jeunes sans avenir, les prolétaires courbés sous le harnais capitaliste s’affirment plus que jamais comme force agissante, déterminante, enthousiaste, comme on vient de le voir en Bolivie. En Haïti, au cours de ces dix dernières années, des vieux, des jeunes, des femmes et des hommes résolus battent le macadam sans relâche pour crier leurs souffrances, leur rage et leur révolte contre d’insupportables conditions existentielles. Ils dénoncent avec force la faim, la maladie, la nudité de leur dénuement, les injustices criantes d’un pouvoir moribond mais cruel, la corruption à ciel ouvert, l’incurie débridée des autorités, l’insécurité galopante, et depuis peu une systématisation du kidnapping ; bref, ils rejettent résolument un système qui n’est que « destruction de l’humain et gaspillage des ressources ». Au cours de ces déprimantes années de PHTKisme destructeur du tissu social haïtien, une colère croissante des opprimés s’est développée qui malheureusement ne s’est pas accompagnée d’une conscience de changement révolutionnaire claire, ce par la faute d’une opposition archinulle, irresponsable, bêtement et béatement attelée à la bourgeoisie et à l’impérialisme. Nous avons donc assisté à « des tâtonnements sans contenu concret réel, un rabâchage piteux, un radotage stérile du mot changement », à d’acrobatiques « propositions de sorties de crise » qui finalement ont conduit à une trahison des luttes et espoirs des masses haïtiennes. Le journal Haïti Liberté adresse au peuple haïtien, à ses lecteurs et lectrices, ses commanditaires et collaborateurs, ses meilleurs vœux de bonheur, de succès et de santé dans un monde meilleur en 2021, un monde par les Peuples et pour les Peuples, dans une Haïti par les Haïtiens et pour les Haïtiens, dans la paix, la solidarité, la coopération et le progrès. 2021 devra être nouvelle année qui soit une victoire dans la lutte de classe pour les droits des travailleurs et travailleuses contre l’exploitation capitaliste. Pour paraphraser Victor Hugo : « Saluons ensemble cette nouvelle année qui vieillit notre lutte sans vieillir notre solidarité de classe ».
« Soufflons nous-mêmes notre forge ». Du fond de sa prison, Georges Abdallah a eu à dire avec justesse : « Ce n’est qu’ensemble que les prolétaires et les diverses composantes des masses populaires de ce pays vaincront » : son pays, l’Algérie ainsi qu’Haïti, notre pays. Nouvelle année, mêmes luttes, mêmes espoirs. Meilleurs vœux à nos compatriotes pour une année 2021 créative et militante.