Marche vers l’ambassade des Etats-Unis

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L’ambassade américaine n’est pas tout à fait hostile à cette manifestation puisque sur son site internet, elle a publié cette note : « Grande manifestation attendue à l'extérieur de l'ambassade des Etats-Unis à Port-au-Prince.

 A l’occasion de l’inauguration du nouveau président américain Joe Biden, le mercredi 20 janvier 2021, l’opposition pro-impérialiste, luttant face à Jovenel Moise pour le forcer à respecter que son mandat constitutionnel expire le 7 février 2021 prochain, a décidé pour une fois et surtout pas sous l’influence du dirigeant de Pitit Desalin Moise Jean-Charles, de marcher en direction de l’ambassade des Etats-Unis située à Tabarre 41, Boulevard du 15 Octobre.

  Cependant le motif de cette marche ne serait pas pour dénoncer les initiatives d’ingérence de l’ambassade, ni pour dire à la nouvelle administration américaine de respecter notre souveraineté et de plus qu’elle n’a pas à décider ou à choisir des dirigeants pour notre pays.

Loin de là, selon les différentes personnalités de l’opposition traditionnelle qui ont pris la parole pour annoncer cette manifestation. Elles ont clairement souligné que cette marche vers l’ambassade serait pour demander à Biden et son administration de ne pas supporter les projets de nouvelle constitution et électoraux de Jovenel Moise puisque son mandat arrivera à termes le 7 février de cette année soit dans 17 jours. 

En un sens, les forces de l’opposition viennent supplier leur patron impérial d’embrasser leur projet au lieu de celui de l’ancienne marionnette de Donald Trump : Jovenel Moise.

Les partisans de l’opposition plurielle marcheront vers l’ambassade des
Etats unis pour convaincre Biden à ne pas accepter Jovenel au pouvoir
après le 7 février 2021

D’habitude, marcher vers l’ambassade des Etats-Unis a toujours été un exercice anti-impérialiste, mais cette fois, c’est pour illustrer une certaine platitude, une sorte de reconnaissance de la domination des Etats-Unis sur notre pays.

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De toute façon, il faut attendre les retombées du 7 février qui arrive pour savoir lesquels de ces deux protagonistes pro-impérialistes, l’opposition et le pouvoir, qui d’entre les deux  bénéficiera de la faveur de l’administration Biden.

Alors, mais pourquoi demander au peuple de prendre les rues le 7 février 2021, quand réellement nous ne comptons pas sur nos forces ?

Il est probable que ce 20 janvier le pouvoir en place se mette en quatre dans les rues, en multipliant les forces policières pour empêcher l’adversaire d’aller fêter l’investiture de Biden à l’ambassade des Etats-Unis.

L’artisan du coup d’état en Bolivie et de la déstabilisation au Venezuela, Almagro,

L’ambassade américaine n’est pas tout à fait hostile à cette manifestation puisque sur son site internet, elle a publié cette note : « Grande manifestation attendue à l’extérieur de l’ambassade des Etats-Unis à Port-au-Prince.

Actions à prendre: Veuillez limiter vos allées et venues à l’ambassade pendant cette période. Si la manifestation est grande et / ou violente, les employés de l’ambassade américaine devront se mettre à l’abri sur place. Personne ne sera en mesure d’entrer ou de partir pendant cette période et toute personne à l’extérieur de l’ambassade sera dirigée vers un lieu d’hébergement hors site. ».

Soulignons que déjà les Nations-unies et l’Organisation des États Américains (OEA) semblent pour le moment apporter leur soutien au pouvoir qu’à l’opposition puisque la semaine dernière le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies António Guterres  au cours d’un entretien virtuel avec le Chancelier Haïtien Claude Joseph,  a renouvelé le soutien de l’ONU aux grands chantiers qui attendent Haïti en 2021, en particulier la réforme constitutionnelle et les élections devant permettre de renouveler le personnel politique et que  Jovenel Moïse soit remplacé par un élu le 7 février 2022.

« Se konviksyon ki pa t ase … bagay mele »

N’en parlons pas de la position du Secrétariat général de l’OEA Luis Almagro. Les organisations politiques de la Direction de l’opposition politique démocratique, dans une correspondance adressée au secrétaire général de l’OEA, lui avaient demandé d’appuyer la logique d’une transition le 7 février 2021. L’artisan du coup d’état en Bolivie et de la déstabilisation au Venezuela, Almagro, qui s’entendait bien avec l’administration Trump a déclaré dans un tweet pour toute réponse aux dirigeants de l’opposition « qu’il supporte l’organisation des élections en Haïti en 2021 et un transfert de pouvoir en 2022. » 

Par ailleurs, le lundi 18 janvier la Secrétaire Générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), Louise MUSHIKIWABO  dans une rencontre  avec  Jean Josué Pierre, le nouvel ambassadeur de la République d’Haïti en France, a non seulement invité les acteurs impliqués dans la crise politique haïtienne à dialoguer afin de trouver un dénouement mais elle assure le Chef de l’Etat haïtien, Jovenel Moïse, du soutien de l’OIF au prochain cycle électoral. Elle forme le vœu que le projet de nouvelle Constitution, en vue de la stabilisation du pays, aboutisse.

Est-ce dans cette optique que l’opposition se voit obligée de se rabattre sur le président démocrate américain Joe Biden ? « Se konviksyon ki pa t ase … bagay mele », aurait chanté notre regretté Manno Charlemagne.

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