L’insurrection du 6-7-8 juillet 2018. Deux ans après, où en est-on?

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Le travail commencé les 6, 7, 8 juillet 2018 n’a abouti à rien, sauf une petite égratignure aux intérêts des bourgeois.

Deux années sont maintenant écoulées, depuis le grand mouvement de protestation de classe, illustrant la colère populaire contre une hausse augmentation des prix des carburants de 38 % du prix de l’essence, de 47 % pour le diesel et de 51 % pour le kérosène.

Ce qui doit arriver, arrivera d’un jour ou l’autre d’une façon ou d’une autre pour le triomphe de la classe des prolétaires.

Ce que le gouvernement du Premier ministre d’alors Jack Guy Lafontant ne voulait pas accepter en bons termes, le peuple l’a forcé justement à annoncer le samedi 7 juillet « la suspension jusqu’à nouvel ordre » de la mesure d’augmentation des prix à la pompe. Qui pis est, malgré l’annonce du retrait de la mesure d’augmenter le prix du carburant, les masses populaires en ébullition n’ont pas cessé de manifester. En fait, ils ont contrôlé le pays durant ces trois jours.

Quelle a été la réponse du président après des journées de révolte pour essayer d’apaiser la colère des masses qui occupait les rues ? « Vous m’avez envoyé un message, je l’ai reçu et j’ai corrigé ce qu’il y avait à corriger (…). Vous qui me regardez ce soir, je vous demande à tous de rentrer chez vous »

L’aspect essentiel de ces trois jours réside en ceci que le peuple avec un objectif clair et précis a visé des structures privées construites à partir des fonds détournés du pays.

Les contestataires ont appelé à une grève générale de deux jours et exigé la démission du président. La grève n’a pas été suivie pour ne pas dire qu’en fait elle a été boycottée par les partis d’opposition et la majorité des syndicats jaunes puisqu’ils ne voulaient guère apporter davantage d’eau au moulin des masses.

Le peuple ne pouvait jamais reprendre tout ce qu’on lui avait volé

Evidemment, l’opposition n’a pas digéré cette révolte puisqu’elle était dirigée contre leur frère de classe, une bourgeoisie corrompue, parasite notoire et complice avérée du pouvoir et des puissances tutrices.

Deux ans après, la lutte des masses au lieu de continuer à rebondir en avant ne fait que marche  arrière, de façon étonnante. Le pourquoi, c’est du fait que tout d’abord le peuple n’est pas encore organisé pour prendre sa destinée en main et de plus la collaboration de classe avec les partis d’opposition ne fait que l’enfoncer davantage dans un profond abime.

Deux ans après, la situation s’empire davantage, le peuple vit toujours avec un salaire minimum de famine. Les patrons de l’oligarchie sous-traitante et mafieuse refusent encore de satisfaire les aspirations des ouvriers.

Cela veut dire que le travail commencé les 6, 7, 8 juillet 2018 n’a abouti à rien, sauf une petite égratignure aux intérêts des bourgeois.

Deux ans après, l’une des principales victimes est revenue en force et est même devenue chef de parti politique et se comporte maintenant en tant que bienfaiteur des masses pour les amadouer et mieux les tromper. Un loup ne peut se convertir en agneau !

Deux ans après, le peuple doit continuer à s’organiser, à mettre fin aux luttes internes pour se consacrer à construire une vraie et décisive lutte des classes. Car qu’on veuille on non,  ce qui doit arriver, arrivera d’un jour ou l’autre d’une façon ou d’une autre pour le triomphe de la classe des prolétaires.

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