Toute évolution sociale, même la plus négative, produit son contraire, en l’occurrence positif. Inévitablement, la crise haïtienne mènera tôt ou tard à des solutions qui non seulement ne feront pas reculer la société, mais la propulseront même vers l’avant.
Évidemment, l’action et la communication doivent jouer un rôle important dans le contexte politique actuel. L’annonce faite par les États-Unis le vendredi 2 mai 2025 concernant certains groupes armés n’est ni une mauvaise chose, ni une provocation insensée. La nouvelle est claire et nette : elle ne constitue ni une insulte à l’intelligence, ni une calomnie réactionnaire.
Nous assistons à la comédie la plus macabre. De tout temps, c’est toujours ainsi que cette grande puissance impérialiste exploite machiavéliquement certaines crises pour entretenir la confusion et provoquer l’instabilité nationale afin de perpétuer le contrôle néocolonial. Il est frappant de constater à quel point la presse locale et l’opinion publique occidentale traitent la société haïtienne comme des moutons qui se laissent mener aveuglément.
Il n’est guère surprenant que l’Occident, et en particulier les États-Unis sous l’indécent Donald Trump, qualifie le groupe Viv Ansanm de groupe terroriste, une décision qui a suscité des applaudissements nourris de la part de leurs agents agréés et de certains individus politiquement attardés. Croyant ainsi désamorcer la bombe populaire en pleine ébullition. Cela dit, tout ce qui est bon pour les États-Unis doit nécessairement être bon pour les affamés haïtiens. Et tout ce qui ne l’est pas ne doit pas l’être aussi pour nous. N’est-ce pas une confirmation éhontée de leur rhétorique vantarde visant à tout mettre en œuvre pour sauvegarder leurs intérêts ?
« La fausse guerre menée par les États-Unis contre le terrorisme demeure une tactique visant à promouvoir des objectifs contre-révolutionnaires »
La vérité est que l’Occident est effaré. Comme des crocodiles pleurant sur le malheureux sort de leurs victimes qu’ils tiennent pourtant entre leurs dents. Ils sont paniqués par le vent de changement qui souffle et l’essor des groupes armés. Face à cette oligarchie dépravée, classe politique inexistante, brandir la carte de terroristes pour tenter de justifier, l’injustifiable situation, c’est ajouter l’insulte à l’injure. Et ce ne serait pas la première organisation à figurer sur la liste officielle des organisations terroristes des grandes puissances occidentales. De plus, il ne faut pas oublier que le meilleur critère pour qu’un mouvement populaire progressiste, qu’il soit étudiant, ouvrier ou paysan, soit désigné comme tel est simplement d’être révolutionnaire, anticapitaliste et anti-impérialiste. Et, par-dessus tout, être une organisation armée.
Pour bien comprendre la réalité de la décision du grand ennemi du genre humain, quelques éclaircissements sur le passé sont nécessaires. De nombreuses organisations révolutionnaires et anti-impérialistes, engagées sur la voie du socialisme et de la libération nationale dans leurs pays respectifs, ont été et continuent d’être confrontées à la menace terroriste. Alors que, le chef des terroristes n’est autre que l’Oncle Sam lui-même. Le patron et protecteur des mercenaires et des contre-révolutionnaires de tous bords. Tous ses actes sont dignes de la loi de la jungle, de la loi du plus fort, du plus immoral, mais il se présente toujours comme le plus honnête défenseur des « droits humains » et de « l’État de droit ». Qualifier une organisation de terroriste n’est pas un problème ; cela dépend de qui la déclare, de sa crédibilité ou non, et surtout des intérêts en jeu. L’attitude des Etats-Unis ne peut avoir qu’une simple explication : la peur d’une révolte populaire, sans oublier l’instabilité politique croissante qui les rende difficile à régénérer le système déchu.
Le facteur déterminant réside dans la manière d’organiser la réponse à cette situation, qui ne vise pas la survie du pays, mais cette manœuvre, dont le but obsessionnel est de détruire Haïti ou de la ramener à sa plus simple expression de nullité. Une telle dynamique est indispensable à la stratégie fondamentale du président dominicain Luis Abinader, véritable propagandiste de ce projet et le premier à l’avoir fait. Dans tout ce qui précède, il ne s’agit plus d’être dupe. Haïti doit se libérer du joug impérial. Il ne s’agirait pas d’une causerie devant des verres de champagne et des fleurs, dans la mesure que la vraie libération nationale et sociale du pays ne passera que par la lutte contre le charlatanisme impérial.
L’Occident voit le terrorisme partout où son hégémonie est remise en question. « Nous savons que Cuba collabore avec d’autres pays qui soutiennent le terrorisme », avait déclaré le sous-Secrétaire d’État américain John Bolton le 6 mai 2002, avant d’ajouter Cuba, la Libye et la Syrie à la liste des pays formant l’axe du mal. A cette imposture, Fidel Castro avait rétorqué : « La fausse guerre menée par les États-Unis contre le terrorisme demeure une tactique visant à promouvoir des objectifs contre-révolutionnaires ». Il faut le dire et le redire, quelles que soient les motivations, voire les intérêts, de l’impérialisme américain, en incluant Haïti dans ce plan, les conséquences ne seront jamais de pacifier le pays, mais de maintenir le statu quo, aggravant ainsi sa situation précaire. Le combat incessant contre le gouvernement indésirable et le régime corrompu du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), qu’il a imposé au peuple haïtien et dont les masses défavorisées veulent se débarrasser pour prendre leur destin en main, incarnent pour lui le terrorisme.
C’est indéniable avec un tel argument. Il est vain de chercher à contourner l’incontournable : le pouvoir capitaliste doit disparaitre ! Cela se fera par la contrainte des États-Unis à mettre fin à leur hypocrisie et à leurs pratiques de tromperie populaire. S’il est un pays qui mérite une médaille pour ses exploits terroristes olympiques, ce sont les États-Unis qui remporteront la médaille d’or, et Haïti est l’une des grandes victimes des actes terroristes de cet empire, lorsqu’il a envahi militairement le pays en 1914 et a volé instantanément nos réserves d’or à la Banque nationale pour les transporter à la City Bank de Manhattan. Quel acte symbolise le terrorisme le plus ignoble ? Il est urgent que les masses populaires, maîtres et exécutants de la révolution et de la reconstruction, mettent tout en œuvre pour assurer la liquidation définitive des agresseurs et oppresseurs impérialistes, les vrais et seuls terroristes en action. Quand un peuple est épris de justice et de liberté, aucun prétexte, aucune menace, rien au monde, même celui de terrorisme ne pouvait l’arrêter!
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