L’immigration : condition de survie du capitalisme !

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C’est le capitalisme naissant en Amérique qui, pour se développer inventa tout d’abord l’infâme système d’exploitation qu’a été l’esclavage. Il faisait travailler dans les mines et les grandes plantations des indiens que les Européens avaient trouvés sur place ; puis il enchaîna avec la traite négrière, la première grande migration internationale de main-d’œuvre.

Du point de vue politique et économique, l’importation de ces travailleurs, ces captifs africains, n’avait qu’un seul objectif : celui de remplacer l’ancienne main d’œuvre par une autre à bon marché pour ne pas dire gratuite et surtout au profit des grands planteurs.

Rien n’a changé depuis, présentement c’est la même politique ; sauf qu’aujourd’hui on fait croire aux travailleurs à une certaine amélioration de leur sort, l’espoir de lendemain meilleur. Pourtant, le rôle exact que le capitalisme veut leur faire jouer est de les retarder davantage.  Trump et Macron utilisent les travailleurs immigrés pour d’une part faire face à la combativité de leur classe ouvrière, et de l’autre éviter une modernisation des entreprises qui pourrait rendre les conditions de travail moins inhumaines. Voilà pourquoi, les travailleurs immigrés vivent et travaillent toujours dans des conditions lamentablement inhumaines, vivant dans des taudis, sous-payés et affectés aux besognes les plus répugnantes que refusent bien souvent de faire les ouvriers de ces pays.

Dans le cas d’Haïti, qu’on en soit arrivé là au Chili ne doit pas nous surprendre puisque le processus était inscrit dans l’imposition même des régimes de marionnettes au pouvoir. Le départ massif de nos jeunes au Brésil lors du Mondial 2014 et maintenant au Chili se fait justement avec la complicité des véritables laquais imposés par les puissances capitalistes exploiteuses. Les exemples peuvent être multipliés à l’infini. Nous ne pouvons pas oublier la vie des braceros haïtiens en République Dominicaine jusqu’à la loi raciste TC 168-13, enlevant la nationalité dominicaine aux citoyens qui avaient eu le malheur d’être nés des parents haïtiens. Pas de différence, même cas de figure au Bahamas qui abrite une forte population haïtienne.

Il est un fait certain, les travailleurs immigrés venant d’un pays appauvri comme Haïti ne sauraient être les bienvenus dans leur pays d’accueil; puisque l’objectif qui se cache derrière cette migration est tout à fait économique et dans l’intérêt unique des patrons mais non des masses laborieuses qu’elles soient chiliennes ou haïtiennes. Il fallait s’attendre  à ce que cette vague migratoire d’haïtiens qui envahissent le Chili occasionne une quelconque réaction de la classe ouvrière chilienne, allant même jusqu’aux limites du racisme.

Cette concurrence entre les ouvriers n’est autre que pour réduire nettement les salaires en deçà de la moyenne. Voilà « l’arme la plus acérée de la bourgeoisie dans sa lutte contre le prolétariat ». Il s’agit d’utiliser les  travailleurs immigrés comme de vulgaires machines pour saboter la classe ouvrière autochtone qui revendique elle-même un salaire digne et de meilleures conditions de travail.  C’est dans ce contexte que nous devons comprendre les migrants haïtiens quand ils racontent avec horreur comment les chiliens se vengent d’eux, soit par la discrimination soit même par des assassinats crapuleux.

En vérité,  qu’ils soient travailleurs chiliens ou immigrés haïtiens, ils sont tous deux victimes d’un système d’exploitation à outrance qu’ils ne pourront pas combattre ensemble puisque le système les a mis dos à dos ; diviser pour régner ; alors qu’ils ne sont pas conscients qu’ils sont tous deux à bord du même navire.

A ce stade, le gouvernement haïtien est le premier responsable de la calamité de nos masses laborieuses parties au Chili. C’est une illustration d’insouciance de la part de l’Etat haïtien à l’égard des masses populaires. L’administration Moise/Lafontant n’a jamais essayé de freiner l’hémorragie migratoire vers le Chili qui devrait non seulement la révolter mais encore l’inquiéter encore plus. Au contraire, elle l’encourage davantage ! Aucun secteur politique du pays n’a jamais osé poser le problème. Sans doute, ils ne sont pas concernés !

Nous autres de Haïti Liberté, nous sommes parfaitement conscients que la seule réponse possible à cette situation est de travailler aux cotés de toutes les masses exploitées pour les amener à comprendre qu’elles ne sont et ne seront jamais une menace l’une pour l’autre.

Nous sommes confiants que le peuple haïtien restera révolutionnaire et que toutes les machinations et manœuvres qui se tissent contre lui pour le désorienter s’effondreront jusqu’à la défaite complète des puissances capitalistes internationales pour la libération totale des masses prolétaires de toute nationalité.

 

 

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