Il est regrettable de constater le manque d’honnêteté, d’engagement de la classe politique, surtout des partis dits d’opposition face au pouvoir en place, à l’heure où le pays sombre dans une lugubre situation. Jamais, probablement, un gouvernement en Haïti n’a été aussi impopulaire, décrié, discrédité, isolé de la manière la plus déplorable puisqu’il s’est fait le modèle le plus exemplaire des formes actuelles de corruption et de détournements des deniers publics.
Quant à présent, quels sont réellement les forces politiques en présence dans le pays ? Peut-on les énumérer ? Assurément non ! Ou bien encore quelles sont leurs positions dans la conjoncture ? Dans la réalité, l’ensemble des forces politiques est absent sur la scène présentement, pour ne pas dire ne représente rien. Il laisse au PHTK qui demeure dans ses structures essentielles profondément réactionnaires toute latitude d’agir à sa guise pour faire ce que bon ou mal lui semble, administrant le pays comme une entreprise privée sans aucune forme d’opposition.
Ces agissements expriment de toute manière une position de classe. Alors que la crise sociale est donc réelle, il n’est plus possible désormais de la camoufler sous de prétendus antagonismes électoraux. Elle est perçue avec de plus en plus d’acuité dans la permanence de la misère et surtout quand la grande majorité populaire continue tout bonnement à vivre dans la crasse des bidonvilles en sombrant davantage dans une indicible détresse.
Ces partis ou organisations politiques traditionnels sans mission, en perte de crédit politique, s’effacent et rien n’indique qu’ils ne sont pas en harmonie, dans une quelconque entente politique avec le pouvoir contre le peuple puisqu’ils prennent bien le soin d’éviter toute confrontation en s’enfermant volontairement dans un mutisme complet malgré la pratique honteuse en cours !
Nous insistons en vue de briser les chaines de la colonisation et de la domination impériales de lutter pour la construction d’une avant-garde, d’une organisation consciente et prête à consentir les sacrifices nécessaires à défendre et prendre parti pour les masses exploitées et rétablir notre dignité comme l’avait tracé les guérilleros cubains en attaquant la Caserne Moncada pour casser leur chaine de servitude.
Leur silence n’est-il pas complice ? Il est assurément caractérisé par un remarquable vague d’inconscience de cette classe d’hommes et de femmes refusant nettement de mettre en cause le système qui sous-tend le projet de l’administration Moise/Lafontant. Ce comportement d’autant plus scandaleux, traduit aussi et non moins sûrement une position de classe, vu que toutes ces organisations sont logées à la même enseigne politique et accrochées aux mamelles de l’impérialisme ; et c’est là, la toile de fond du drame dans lequel survit le peuple haïtien.
Signe qui ne trompe pas. Le régime reste face à lui-même. Une sorte de triomphe dans l’absurdité. Quelle allégeance quand aucun de ces partis ne s’identifiait pas vraiment avec les revendications des ouvriers et ne font pas de leur cause le catalyseur des grandes luttes politiques et sociales, la leur. Ce qui en tout cas ne profite qu’aux patrons et le régime immoral et sans principe du pays. D’où la nécessité d’une alternative de changement démocratique pas seulement au niveau du pouvoir, mais également, et surtout, dans le système social en cours ! Le pays est malade de l’exploitation capitaliste et de l’enrichissement de certains mercenaires nationaux, grâce à des moyens politiques ; alors que les conditions de vie des travailleurs restent inchangées. Nombreux sont ceux qui ont réussi tristement sans le peuple.
Et c’est fondamentalement dans cette perspective qu’à l’occasion de la commémoration de la Première occupation du pays en 1915, nous condamnons avec la dernière vigueur toutes les forces politiques qui manifestement apportent leur soutien à ce régime moribond, véritable satellite du système capitaliste répressif responsable de la grave crise économique et sociale chronique que traverse le pays.
Au nom de la résistance et de l’organisation des Cacos en 1915 qui avaient combattu l’occupation américaine, nous insistons en vue de briser les chaines de la colonisation et de la domination impériales de lutter pour la construction d’une avant-garde, d’une organisation consciente et prête à consentir les sacrifices nécessaires à défendre et prendre parti pour les masses exploitées et rétablir notre dignité comme l’avait tracé les guérilleros cubains en attaquant la Caserne Moncada pour casser leur chaine de servitude.
L’enjeu, il est vrai, est de taille ; mais seule la libération économique des masses haïtiennes et de la Nation en général peut nous garantir notre libération politique et sociale. L’étape nécessaire est de construire la lutte du peuple ! Mais, cela est seulement possible que par le truchement d’un Parti populaire, le Peuple-parti visant à transposer la théorie dans la pratique révolutionnaire par la pénétration et la transformation des masses en une force matérielle invincible capable enfin de tenir la dragée haute du Peuple-Etat à la bourgeoisie.