Les ouvriers disent : Non aux 685 gourdes !

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Les ouvrières et ouvriers continueront à se mobiliser jusqu’à ce qu’ils obtiennent satisfaction de leurs revendications, qui comprennent également des avantages sociaux, en plus de 1,500 gourdes comme salaire minimum journalier

Le gouvernement haïtien suite à un conseil des ministres a publié le lundi 21 février 2022, salaire minimum pour différents secteurs d’activité. Ils ont fixé de 500 à 685 gourdes le salaire des ouvriers du secteur de la sous-traitance, après que le Conseil Supérieur du Salaire leur avait proposé 625 gourdes comme salaire minimum.

La nouvelle grille salariale que veut imposer le gouvernement de facto est libellé ainsi pour le segment A dont le salaire est fixé à 770 gourdes ; sont concernés les travailleurs de  la production privée d’électricité, institutions financières (banques, maisons de transfert, sociétés d’assurance), télécommunications, commerce import-export, supermarchés, bijouteries, galeries d’art, magasins de meubles, de mobiliers de bureaux et d’appareils électroménagers, magasins de matériel informatique, entreprises de location de voitures, entreprises de transport aérien, entreprises de courrier, de transport de colis et de cargo , entreprises des jeux de hasard (tenanciers de borlette, loterie, casino, etc.), communication, agences de publicité et presses écrite, parlée, télévisée et électronique, sauf presse communautaire, institutions scolaires privées ; institutions universitaires privées ; concessionnaires d’automobiles, institutions de santé privées, cabinets de médecins, polycliniques, pompes funèbres, agences maritimes et aéroportuaires, cabinets de professionnels libéraux et de consultants, agences de voyages, hôtels avec 4 hibiscus et plus ; agences immobilières.

Le segment B avec le salaire de 615 gourdes. Sont concernés les travailleurs des entreprises de bâtiments et travaux publics (BTP), entreprises de location de camions et d’engins lourds, entreprises de location de matériaux de construction, entreprises de transport de matériaux de construction, quincailleries, autres institutions financières (coopératives / caisses populaires, institutions de microcrédit), commerce de gros, magasins de produits cosmétiques et de vêtements, commerce de livraison d’eau en vrac, entreprises de transport terrestre,  hôtels avec 3 hibiscus et moins, imprimerie, photocopie, infographie, lithographie et services informatiques, salons de coiffure et de massage, entreprises de nettoyage de vêtements (Laundry and Dry cleaning), industries extractives (mines et carrières), entreprises de transport maritime, industries manufacturières tournées vers le marché local, industries d’embouteillage de boissons gazeuses, de jus, d’eau traitée et brasseries.

Les ouvriers sont déterminés à revendiquer les 1500 gourdes de salaires minimum. Ils considèrent comme une provocation, les 685 gourdes fixés par le gouvernement

Le segment C dont le salaire est fixé à 540 gourdes. Sont concernés les travailleurs des restaurants, les secteurs agriculture, sylviculture, élevage et pêche, les industries de transformation de produits agricoles, le commerce de détail, sauf supermarchés, bijouteries, magasins de produits cosmétiques et de vêtements, les boutiques d’artisanat et maroquineries ; la presse communautaire : autres services non marchands (organisations à but non lucratif, telles des organisations non gouvernementales nationales et internationales, les fondations, les associations, les coopératives de production et de services non financiers).

Pour le segment E avec un salaire de 350 gourdes, ce sont les travailleurs à domicile. La plupart de ces employés sont dans certains foyers considérés comme des domestiques et travaillent plus de 12 heures par jour

Le segment F dont le salaire est fixé à 685 gourdes. Sont concernés les travailleurs des entreprises et d’industries d’assemblage et manufacturières tournées vers l’exportation à l’étranger.

« Les ouvrières et ouvriers continueront à se mobiliser jusqu’à ce qu’ils obtiennent satisfaction de leurs revendications »

Le segment G lui-même dont le salaire est fixé à 615 gourdes. Sont concernés les travailleurs des agences de sécurité privées, les entreprises de distribution de produits pétroliers.

Le segment H a pour salaire minimum  615 gourdes. S sont concernés les travailleurs des écoles professionnelles privées et les institutions de santé privées employant plus de 10 personnes et qui offrent des services d’hospitalisation.

Le syndicaliste Dominique Saint-Éloi, coordonnateur général de la Cnoha lui a réagi et déclaré que  « Les ouvrières et ouvriers continueront à se mobiliser jusqu’à ce qu’ils obtiennent satisfaction de leurs revendications, qui comprennent également des avantages sociaux, en plus de 1,500.00 comme salaire minimum journalier en Haïti. Ce qui a été proposé ne passera pas »

Il continue pour dire que  « Mercredi, jeudi, vendredi, la mobilisation des ouvriers se poursuivra. Tant que l’État haïtien à travers la Primature ne décide pas de fixer le salaire minimum à 1500 gourdes et d’accorder en outre des avantages sociaux aux ouvriers, nous n’allons pas abandonner la bataille »

La cause des ouvriers est la cause de toute la population. C’est le futur de la Nation. C’est la lutte de la classe ouvrière face aux classes dominantes rétrogrades, réactionnaires au service des capitalistes étrangers.

Dans la même veine, le syndicat des travailleurs de la santé de l’hôpital Universitaire d’Etat d’Haïti a entamé une grève depuis le 21 février 2022, pour exiger de meilleures conditions de travail et un ajustement salarial.

La présidente du syndicat, Evelyne Frémont, réclame non seulement le paiement aux employés de la santé leur 18 mois d’arriérés de salaires mais également une augmentation de salaire de soixante mille gourdes, qui permettra aux employés de subvenir à leurs besoins et ceux de leurs familles.

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