Les outils de la domination impérialiste

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Force est de constater, la République d’Haïti ne fait que se noyer de plus en plus dans un océan politique profond de déception et de confusion. Ajoutons à cela, il est impossible de chiffrer les dégâts immenses provoqués dans la société par les différents régimes et mauvais gouvernements qui se sont succédé au pouvoir.

Une société dominée par un état d’arriération, de pauvreté, de marasme économique, de corruption et d’exploitation humaine. Le fossé est aussi profond entre l’état d’esprit des travailleurs et celui des classes dirigeantes. Tout cela n’est que la résultante flagrante de notre dépendance imposée par l’impérialisme américain.

On présente comme une situation naturelle le fait que nos dirigeants soient tous corrompus, sans esprit patriotique pouvant contribuer à mettre un terme à la tragédie que vit le peuple haïtien. Ce ne sont que des citoyens sans scrupules qui préfèrent se faire complices de l’international pour satisfaire leurs propres intérêts au détriment de ceux de leur pays.

La rupture, ce n’est pas un Accord de mots et de promesses sans fondements

La vérité est toute autre ! Par la force de la domination, nos dirigeants ne sont autres que des instruments au service de la cause étrangère à l’encontre de celle de leur patrie. Ce ne sont que des outils au service de leur maître. En fait, on ne peut attendre d’un outil qu’il agisse dans le sens opposé à celui qui le guide. Un outil n’a aucune faculté de penser, de réfléchir à son avenir. Agit-il en bien ou en mal ? Il n’a aucune volonté, il ne peut donc se révolter. Dans un sens, il est moins qu’un esclave de son maître.

Nos dirigeants ne sont que des instruments politiques programmés pour servir la cause de l’étranger. Depuis la domination impérialiste de notre pays, tous les dirigeants qu’ils soient élus ou non sont devenus des instruments au service des puissances dominantes.

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L’influence de cette domination a même atteint les organisations de lutte populaire puisque nous dépensons toutes nos énergies à combattre l’instrument comme l’ennemi principal sans pour autant atteindre le laboratoire qui le produit.

Dans une certaine mesure, un outil pourrait bien être abandonné par son créateur qui en a la capacité de créer d’autres plus sophistiqués pouvant faire le même boulot avec beaucoup plus d’efficacité. Certains coups d’Etat, l’assassinat d’un Président sont bien souvent des actes d’abandon de l’instrument par son maître.

Certes, nous avions chassé l’instrument duvaliériste en l’occurrence le régime. Mais malheureusement, les procédés du laboratoire continuent par la filière du Conseil National de Gouvernement (CNG), Lesly Manigat, Prosper Avril, Ertha Pascal Trouillot, Jean-Bertrand Aristide, René Préval, Michel Martelly, Jocelerme Privert et Jovenel Moïse avec bien sûr quelques timides améliorations sur le plan des libertés individuelles. Globalement, qu’est-ce qui a vraiment changé depuis pour la population ? Rien. Les choses se sont mêmes empirées davantage !

En réalité, ce ne sont jamais les instruments qui dirigent. Quand nous luttons simplement contre l’instrument, cela donne aux experts du laboratoire le temps de nous en créer d’autres dans leur arsenal humain.

De ce fait, aussi longtemps que notre dépendance n’aura pas trouvé une solution de non-retour, la situation en Haïti restera de plus en plus tendue. Le pillage de nos ressources continuera de plus belle. Il se fera à l’ombre de la protection qu’assure la force de la classe possédante et de la classe politique, simple courroie de transmission de la puissance dominante.

Le Premier ministre Ariel Henry n’est qu’un vil instrument de la domination impérialiste, il ne fait que jouer le rôle qu’on lui a attribué. Au moment opportun, le laboratoire pourra le remplacer par ceux de Montana-Pen ou d’autres outils à son service mais le résultat restera le même.

La solution indispensable, c’est de changer du tout au tout la direction dans laquelle on va. Il ne suffit pas de changer d’instrument mais de combattre le laboratoire qui produit ces collabos tous azimuts.

La rupture, ce n’est pas un Accord de mots et de promesses sans fondements, ce sont des actes dynamiques au service d’une idée capable de mobiliser les masses laborieuses. Et la vraie rupture passe tout d’abord par attaquer le problème dans ses racines, sinon  on se retrouvera dans la même situation qu’auparavant. Quelle peut être la réalité d’une rupture avec des gens qui collaborent eux-mêmes avec le laboratoire au lieu de le remettre en cause pour la destruction de ses moyens d’action ? C’est poser la lutte de façon abstraite, en dehors des circonstances historiques concrètes. En dernier ressort, c’est trahir la cause du peuple.

Il revient aux travailleurs conscients et conséquents, aux révolutionnaires de se rebeller et d’engager une vraie rupture avec les collabos et autres instruments de l‘impérialisme. L’exemple de la Révolution cubaine qui est un acte de rupture authentique, véridique demeure une réalité et vit encore, malgré l’absence de Fidel et de Raul Castro au timon des affaires. Si Hugo Chavez était un instrument, il ne pourrait en aucune circonstance se faire succéder par Nicolas Maduro pour continuer le processus de la Révolution bolivarienne du Venezuela. En revanche, les dirigeants et acteurs haïtiens sans exceptions qui évoluent sur la scène politique pour le moment ne sont que des outils au service des grandes puissances impérialistes.

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