Rien n’est fait ni n’arrive au hasard! C’est l’ironie du destin de certains pays de toujours avoir à leur tête des individus corrompus imposés qui ne sont autre chose que des valets de l’impérialisme.
La grande première et spectaculaire réussite du président haïtien Jovenel Moise a été d’ouvrir un Centre de réception et de livraison de documents d’identité (CRLDI) dans la commune de Tabarre, et un autre à Pétionville pouvant, dans un temps convenable, procurer un passeport à tout demandeur. Quelle réussite trompeuse ! Ces centres, selon le chef de l’Etat « sont comme une solution miracle qui sonne le glas de la souffrance des gens en quête quotidienne de documents d’identité ».
L’exemple d’offrir plus de service à la population nous parait normal, voire même une initiative progressiste, surprenante même ; mais c’est également une arme à double tranchant dans les mains des adversaires du changement que sont ces bandits légaux. Quelle fourberie quand Jovenel avait déclaré le jeudi 30 mars 2017« Le passeport ne sera plus une denrée rare. J’ai passé des instructions pour qu’il soit livré 5 jours après la demande ».
Un pays qui n’y a vu aucune menace quand la majorité de ses jeunes cadres ont tous choisi de se munir d’un passeport pour aller s’établir ailleurs, volontairement dans un autre pays, de telles démarches illustrent clairement qu’il n’y a aucune perspective, ni projet d’avenir pour sa jeunesse.
Il suffit de constater, en l’espace de quelques mois, que personne, ni au Chili ni en Haïti, jusqu’à date, n’a osé élever la voix pour plaindre le sort de ces innocentes victimes composées en majorité de jeunes potentiels universitaires du pays. C’est sans doute une situation politique fraichement créée; mais de telles pratiques ont été encouragées par le colonialisme pour arracher à leur patrie des forces ouvrières. Un pays qui n’y a vu aucune menace quand la majorité de ses jeunes cadres ont tous choisi de se munir d’un passeport pour aller s’établir ailleurs, volontairement dans un autre pays, de telles démarches illustrent clairement qu’il n’y a aucune perspective, ni projet d’avenir pour sa jeunesse. Ainsi donc, pas la peine de chercher bien loin, la réponse est simple : aux grands maux, les grands remèdes !
Comment ne pas se faire de soucis pour l’avenir du pays, quand ses dirigeants laissent partir délibérément, sans aucune restriction, le plus grand nombre possible de jeunes cadres ! Le régime n’a montré aucune inquiétude face à ce phénomène d’hémorragie de jeunes éléments du pays, puisque ça l’arrange en fin de compte. Cela signifie également que ce phénomène migratoire à destination du Chili n’a pas été le fruit du hasard. On a fortement l’impression que quelque part il a été planifié pour réduire en quelque sorte, même, pour réduire tout court, à long terme, la principale force de résistance du pays, à travers les revendications des organisations populaires ; n’est-ce pas en effet un exutoire classique pour les jeunes militants politiques de s’exiler, soit à la faveur d’une bourse d’études à Taiwan, en Argentine ; ou d’un visa octroyé à toute une famille ; l’essentiel, c’est de vider le pays.
Mais, quels intérêts légitimes, vitaux ou stratégiques, poussent le Chili à s’intéresser à recevoir à bras ouverts cet exode sans réaction aucune de la part du gouvernement chilien ? La réponse tient en une vérité simple, évidente et cruelle : l’ordre économique dominant tient à donner l’impression d’aider les pays dits de la périphérie ; pourtant, il les appauvrit davantage tout en tirant de leur force de travail ou de leur potentialité intellectuelle le maximum de profits ; alors là, le pillage se poursuit à travers des méthodes modernes.
Bref, on est tenté de se poser une grave question : restera t-il encore dans le pays des hommes et des femmes vaillants de 18 à 35 ans ?
Le dernier budget voté par la chambre des députés fixant à « 10 000 gourdes l’impôt sur le revenu pour tout Haïtien ou toute autre personne qui veut faire une transaction en Haïti » ne s’inscrit-il pas dans une stratégie de soutirer de l’argent malhonnêtement à ces migrants ?
C’est l’impérialisme, «à visage humain» voudrait-on dire, qui a créé la notion d’immigrants et de réfugiés. Tous les pays qu’il domine sont gorgés de chiens de garde pour briser tous les mouvements d’émancipation des peuples. Ce n’est que lâcheté de leur part, preuve d’un sentiment de panique chez les adversaires de la lutte des masses populaires. Il s’agit de réduire le pays à un niveau de précarité absolue et de faciliter une sortie en douceur, un exode de cerveaux détenteurs d’un visa. C’est là la solution alternative qu’il donne au citoyen. Une façon maintenant bien occidentale pour combattre les peuples en lutte et assurer en quelque sorte le changement dans la continuité.
On ne voit pas là une manifestation de clémence ; mais bien celle d’un machiavélisme détestable pour faire obstacle à la vraie solution qui n’est autre que s’engager aux côtés du peuple dans une perspective de mouvement de libération nationale, seul capable de déjouer les véritables objectifs du complot des occidentaux et faire cesser le processus d’appauvrissement chronique.