Le mauvais cauchemar de honte et de pillage caractéristique du régime Martelly nous a rattrapés avec l’arrivée au pouvoir de Jovenel Moïse. On croit rêver, Non ! Mais c’est une réalité que beaucoup s’obstinent à nier ou à faire semblant de ne pas comprendre. Cette prétention d’indépendance politique que certains prêtent au nouveau chef de l’État a volé en éclats, car avec une atmosphère de carnaval, de bamboche et de déliquescence morale retrouvée, Jovenel Moïse montre bien qu’il est dans la continuité du «mickisme». Même la couleur rose n’y apportera aucune apparence de fraîcheur, voire d’honnêteté.
Le Parti haïtien tèt kale est une grande tragédie qui s’est abattue sur le pays et son avènement date de 2004, grâce à l’occupation du pays par les forces civiles et militaires de la Minustah. Ces dernières sont venues aider la réaction interne au service de l’impérialisme à pousser jusqu’au bout son offensive pour barrer la route du pouvoir aux masses populaires. C’est un produit des maîtres à penser, des nantis, des décideurs traditionnels, des faiseurs d’illusions, des dénigreurs et déstabilisateurs des grands mouvements nationaux et populaires. Ils jouissent d’une solide tradition de corruption, de détournements des deniers publics et de fraudes électorales.
De Michel Martelly à Jovenel Moise, la bourgeoisie est parvenue à une large unité d’action avec les macoutes-duvaliéristes ; les deux utilisant à fond tous les mécanismes de pouvoir à leur portée. Ce pseudo-parti n’a d’ailleurs aucune structure pour symboliser un quelconque mouvement fort, avec une vision même de droite cohérente. Il se dit de centre droit de tendance libérale ; qui pis est, il se déclare pour le désengagement de l’État dans l’économie. Voilà un parti de bandits, de trafiquants, de kidnappeurs patentés qui ne savent même pas utiliser les mots à bon escient. Désengager veut dire : se retirer d’un engagement ; alors que tout au cours du quinquennat de Michel Martelly, ce foyer de «bandits légaux» qu’est le PHTK n’a fait que se jeter sur l’économie du pays de façon à entraver l’Etat davantage, allant même à organiser deux carnavals par année aux frais exorbitants de l’État et du fond de Petro Caribe.
Le PHTK est un conglomérat où toutes les forces anti-changement, les avocats de mauvaise cause se rencontrent et s’organisent rien que pour bafouer davantage le peuple haïtien en présentant de petits projets humanitaires bidons jusqu’à ce slogan électoral de figues-bananes dans le Nord-Est. C’est un mouvement inscrit dans la logique même du capitalisme dominant dans les pays socialement et politiquement éclatés pour symboliser les deux faces des mêmes structures antidémocratiques qui y règnent et qui affectent gravement leur souveraineté et leur indépendance.
Le dernier et honteux spectacle de chantage au Sénat par ces sous-hommes dépourvus d’éthique menaçant de ne pas voter le représentant authentique de la bourgeoisie Jack Guy Lafontant montre bien qu’au sein de la direction du PHTK celle-ci ne possède aucun autre cadre valable à bord; et que leurs belligérants de parlementaires ne parlent qu’un seul langage, celui de courtiers empressés pour lesquels comptent seulement les richesses du pays à vendre aux multinationales.
La querelle de famille dont vient de faire étalage le Sénat tourne autour du pillage du pays qui doit être systématique pour tous les alliés du pouvoir et non pour une poignée d’hommes aux alentours du président Jovenel Moise comme c’était le cas au cours du quinquennat de Martelly. Sans doute les désaccords portent aussi sur d’autres aspects de la mésentente familiale ; mais ils sont tout aussi secondaires, ils ne sont pas fondamentaux. Ils sont le reflet d’une incurie administrative et d’une politique dispendieuse suscitant tensions et levées de boucliers au sein du pouvoir.
Le PHTK n’est qu’un simple rouage de l’appareil d’État du pays ; mais pas son moteur. Sa stratégie politique est fondée essentiellement sur une continuation de la politique démagogique de Martelly de céder un peu plus de notre souveraineté et des moyens de vie du peuple. Elle consiste à faire d’Haïti un paradis fiscal pour les investisseurs étrangers et à refaire une place à l’impérialisme et au colonialisme de façon à mieux insérer l’économie haïtienne dans le marché capitaliste mondial.
Chantage, provocation, pillage du pays et bradage systématique de ses ressources sont à la base des soi-disant programmes de gouvernement de l’équipe du PHTK et montrent son vrai visage, hideux, grimaçant, anti-progrès, anti-national, anti-peuple. Les forces vives du pays ne doivent pas se laisser faire. Elles doivent continuer à démasquer l’imposture et se rassembler en un front efficace de masse œuvrant dans l’intérêt de la nation et des couches les plus affectées par l’impérialisme et ses relais locaux, macouto-bourgeois.