Le puits du mensonge n’est jamais profond !

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Le gouvernement capitaliste en Haïti, au lieu de favoriser un retour à la normale, alimente l’insécurité sur fond de corruption. Il est clair pour tous, à commencer par la manifestation avortée du mercredi 16 avril, que la brigade Canapé-Vert est une force pro-gouvernementale, mais qu’elle a trompé la population avec un discours anti-gouvernemental. L’attentat de Pacot du mercredi suivant, qui a fait des morts, des blessés, des destructions et d’énormes dégâts de toutes sortes, n’est pas anodin ; c’est une preuve tangible, expliquant clairement que deux forces paramilitaires s’opposent et s’affrontent dans plusieurs régions du pays.

L’une défend le pouvoir en place, issu de la classe politique, et l’autre jure de lutter jusqu’au bout pour déraciner les charlatans de cette classe traditionnelle représentés au Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Cette classe politique, fossoyeurs, de gauche comme de droite, gesticule à vide dans l’indifférence totale et cynique. Elle instrumentalise depuis longtemps le peuple pour régler leurs propres affaires, voilà pourquoi dès l’émergence d’une organisation progressiste pour tenter d’apporter les correctifs essentiels, nécessaires et indispensables à la lutte pour le changement, une autre, opposée à elle, s’est rapidement constituée pour la combattre, semant la confusion, la zizanie et la désunion au sein de la population.

Le problème fondamental qui nous sépare est un problème de classe. Ce que nous savons avec certitude depuis 1986,  après la décision de certains progressistes révolutionnaires de créer l’Assemblée Populaire Nationale (APN) afin de doter le pays d’une organisation populaire cohérente et conséquente, ces mêmes courants actuellement au pouvoir, dans le passé proche du KONAKOM, du KID, du PANPRA, du PAIN, du PDCH etc…, ont lancé une contre-offensive réactionnaire pour créer l’Association Nationale des Organisations Populaires (ANOP). Cette technique de sabotage, de désorientation a du reste fait ses preuves dans la mesure que c’est une formule utilisée par la bourgeoisie parasite et la classe politique traditionnelle corrompue pour bloquer l’avancement de tout mouvement visant à faire échec à la domination impérialiste.

C’est le même scénario qui s’était développé en 2019, juste après la parution du G9, une semaine plus tard, par une opération du Saint-Esprit, cette classe d’affairiste politique a donné naissance au GPEP pour sacraliser et déjouer toutes les influences de l’autre. Sommes-nous à la veille d’une guerre civile et le commandant Samuel Joasil, chef des Brigadiers de Canapé-Vert n’a pas hésité dans un discours confus peu convaincant à traduire cette volonté ? Tout en critiquant le pouvoir moribond, discrédité qui ne l’a pas encadré, ne lui a pas donné des moyens pour combattre le mouvement « Viv Ansanm, Vivre ensemble », coalition unie des forces du G9 et du GPEP, cibles visées prioritairement par les forces impérialistes.

Les instructions données par Samuel expliquent qu’ils sont prêts à servir de bouclier au pouvoir et affronter toutes les tentatives contre le gouvernement d’où qu’elles viennent. En fait, on a décelé,  que la manifestation annulée pour déloger le CPT était bien une duperie, une fausse alerte sans doute pour tourner en dérision les masses populaires de sorte que l’impérialisme et la bourgeoisie réactionnaires continuent à les exploiter.  De la même manière, faut-il noter que la volonté du gouvernement n’est pas de créer une atmosphère de paix, mais de faire avancer la mise en œuvre de son budget ou de son programme de guerre dans plusieurs endroits du pays. C’est une erreur d’avoir comme objectif politique non pas la recherche d’un climat de paix mais celui d’une confrontation tous azimuts dont les risques deviennent de plus en plus incalculables.

A vrai dire, la guerre est toujours une formidable opportunité pour l’industrie criminelle et capitaliste américaine de l’armement. Est-ce cette guerre généralisée qui est à l’origine de l’animosité qui fait rage à Solino, à Mirebalais, à Canapé-Vert et dans plusieurs autres départements du pays entre ces deux forces antagonistes Viv Ansanm et Brigadye issues d’une même origine sociale ? N’est-ce pas une autre façon pour l’impérialisme américain de contribuer et de continuer à alimenter ce type de destruction interne garantissant ainsi une impunité totale, tout en se présentant comme le détenteur du droit de décider de l’avenir du peuple haïtien ? Faisant fi des appels au dialogue, il n’y aura ni gagnants ni perdants, sauf que ce faux défenseur des droits-humains avec son record international d’hypocrisie sera le seul et heureux bénéficiaire.

La classe politique haïtienne ne fait que poursuivre ce qu’elle fait depuis des années : nier l’existence du peuple haïtien qui réclame les droits légitimes auxquels tout le monde aspire. Aujourd’hui, comme on ne peut plus accuser les gens d’être communistes, cependant quiconque lutte pour le changement social, notamment lorsqu’il s’agit des populations défavorisées des ghettos, est taxé de terroriste. C’est d’abord une façon de réduire le peuple et ses leaders au silence, puis de les faire disparaître. Mais une chose est sûre : les revendications populaires resteront toujours vivantes et présentes, et ressurgiront comme une traînée de poudre.

La situation est urgente et chacun doit prendre ses responsabilités dans la mesure où elle exige une solution radicale.  L’urgence du moment n’est pas de protéger ou de défendre le CPT, qui utilise des avoirs du peuple aux seules fins de consolidation de leur pouvoir, mais de le combattre sous toutes ses formes. Le verdict populaire contre le régime est clair.  Par conséquent, les travailleurs n’ont d’autre choix que d’agir ensemble pour vivre dignement. Ils ne doivent pas céder à la démagogie ni au courant collaborationniste de classe. Pour que le pays sorte de ce carcan, il faut l’unité des forces combattantes. Divisées, elles ne pourront lutter contre ce pouvoir illégal et illégitime.

Le bluff est une arme politique. On peut tromper le peuple un temps, mais on ne peut tromper tout le monde tout le temps. Le puits du mensonge n’est jamais profond, tôt ou tard la vérité révolutionnaire finira par dissiper ce qui est faux et ouvrira la voie à une nouvelle et véritable alternative pour l’édification d’une société socialiste, faite d’égalité, de fraternité, de justice, de solidarité, de responsabilité et de sécurité pour tous.

 

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