Le feuilleton kenyan en Haïti (9)

(9e partie)

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Le 21 novembre 2023, le chef de l’Etat du Kenya, William Ruto, dans la capitale de l’Union européenne, Bruxelles.

Pendant que le nouveau Premier ministre Garry Conille s’apprête à prendre les rênes du pouvoir de la seconde Transition post-Jovenel Moïse, nous poursuivons notre immersion au cœur de ce qui sera sans doute le plus long feuilleton politico-diplomatique et militaire de l’histoire d’Haïti.


Trois jours après l’adoption de la Résolution du Conseil permanent de l’OEA sur la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité en Haïti, le Président de la 78e session de l’Assemblée générale des Nations-Unies, Dennis Francis, de son côté, s’était rendu en Haïti. Il était arrivé le 20 novembre 2023 à Port-au-Prince pour un court séjour de deux jours. Dans la capitale haïtienne, ce diplomate Trinidadien a eu des rencontres avec la quasi-totalité des acteurs de la Transition. Dennis Francis avait été reçu par le Premier ministre Ariel Henry, ensuite il y eut des entretiens avec les entités politiques, la Société civile et le monde des affaires économiques.

Comme pour répondre à la Résolution du Conseil permanent de l’OEA, le Président de l’Assemblée générale des Nations-Unis avait déclaré sur son compte X, ex-Twitter, « Je suis ici à Port-au-Prince pour exprimer ma pleine solidarité avec le peuple haïtien et transmettre le message que la Communauté internationale ne l’a pas oublié. » Après la visité de l’un des patrons de l’ONU, voyage qui a été sa première sortie officielle après son élection à la tête de la présidence générale de l’organisation mondiale, c’était au tour du Parlement européen de prendre le relais et faire entendre sa voix. Le 21 novembre 2023, le chef de l’Etat du Kenya, William Ruto, était reçu en Europe, particulièrement, dans la capitale de l’Union européenne, Bruxelles. Il venait solliciter l’aide des dirigeants européens pour l’expédition qu’il s’apprêtait à monter à destination du nouveau monde comme au bon vieux temps de la colonisation. Sur le vieux Continent, le Président kenyan a fait monter les enchères.

L’effectif qui était fixé, depuis le début de ce qui ressemble à un « roman » politique, à quelques milliers d’agents passait soudainement à 5000 hommes et femmes selon une dernière estimation du numéro un kenyan. A entendre le discours de William Ruto devant les députés européens, l’on croirait que c’était à Bruxelles qu’il découvre ou qu’il apprend l’étendue des forces que ses hommes devraient combattre une fois sur le terrain dans les fiefs des gangs qui tiennent le pays et qui ne semblent nullement impressionnés ni troublés par l’annonce ni par l’arrivée imminente de ces kenyans, notamment, à Port-au-Prince et à la Petite-Rivière de l’Artibonite. « La mission en Haïti aura besoin de quelques 5 000 hommes et femmes pour relever le défi posé par les gangs armés. Le soutien de l’UE sera déterminant pour renforcer l’initiative, en fournissant les ressources et la légitimité nécessaires », disait le Président du Kenya durant son discours au Parlement européen le 22 novembre 2023.

Volker Türk, Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations-Unies à Genève

A la vérité, c’est la première fois qu’un acteur important de ce nouveau déploiement de la force militaire en Haïti a avancé un chiffre qui correspond plus ou moins à l’objectif attendu dans cette affaire. Sachant que la dernière grande mission militaire internationale de l’ONU en Haïti qui a duré près de quinze ans, (2004-2017) la MINUSTAH (Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation en Haïti), comptabilisait plus de quinze mille hommes pour un résultat globalement négatif. En tout cas, devant toutes les institutions européennes où il a intervenu, le chef de l’État kenyan, William Ruto, n’avait cessé de solliciter des moyens pour mener à bien, disait-il, la mission dont il ne serait que l’exécutant. Il a affirmé que c’est à la demande de la Communauté internationale que son pays a accepté de conduire cette mission, par conséquent, elle relève de la responsabilité de ladite Communauté internationale, pas de la sienne.

Le 26 novembre 2023, dans le cadre des relations entre cette institution et l’État dominicain (RD), Andrés Lugo Risk, Vice-ministre administratif de la présidence dominicaine, était à son tour invité à Bruxelles pour parler des relations dominicaines, mais surtout de la problématique de la crise haïtienne dont la République dominicaine est en première ligne compte tenu de la proximité physique des deux pays. Entre autres, de la crise provoquée par la construction d’un premier canal sur la rivière Massacre côté haïtien alors que les dominicains en disposent déjà plus d’une dizaine. Coordinateur de la Délégation dénommée « Pacte National pour la crise d’Haïti », un organisme créé par le Président Luis Abinader afin de suivre en temps réel l’évolution de la crise et de la Transition en Haïti, Andrés Lugo Risk, devant les parlementaires européens, avait plaidé pour une intervention militaire directe et urgente en Haïti afin, déclarait-il, de mettre fin au calvaire de ce pays. « Nous vous demandons plutôt avec insistance d’intervenir dans la pacification d’une Nation embourbée dans la violence, le chaos et l’instabilité à tous les niveaux » plaidait l’officiel dominicain auprès des eurodéputés au Parlement à Bruxelles.

L’on est toujours en Europe, le 28 novembre 2023, le Haut-Commissariat des Nations-Unies aux Droits de l’Homme (HCDH), comme chaque année, publiait son Rapport sur la situation des droits humains dans le monde. Cette année 2023, Haïti était principalement ciblée. Associé avec le Bureau Intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH), le Haut-Commissariat des Nations-Unis qui est basé à Genève, en Suisse, s’est penché particulièrement sur la situation des victimes des gangs à travers le pays. Dans ce Rapport détaillé et documenté, l’organisation des droits de l’homme a mis l’accent sur des régions très précises comme l’Artibonite, la zone métropolitaine de Port-au-Prince, entre autres, Martissant et Croix-des-Bouquets. « Entre janvier 2022 et octobre 2023, au moins 1694 personnes ont été tuées, blessées ou kidnappées dans le bas Artibonite. Les enlèvements contre rançon faits par des groupes criminels sont devenus une crainte constante pour les usagers des transports publics du bas Artibonite. Au moins 20 groupes criminels incluant les gangs et les groupes d’autodéfense sévissent actuellement dans le département de l’Artibonite, plus précisément dans la partie méridionale du bas Artibonite.

Certaines analyses tendent à distinguer les gangs criminels des groupes d’autodéfense en mettant en exergue les causes de leur émergence. Les faits montrent toutefois que ces deux acteurs font preuve d’une extrême brutalité à l’encontre des populations locales. Les groupes pillent également les propriétés, les récoltes et le bétail des agriculteurs et détruisent les canaux d’irrigation, contribuant ainsi au déplacement de plus de 22 000 personnes de leurs villages, ce qui réduit considérablement la superficie des terres cultivées, augmentant ainsi l’insécurité alimentaire. En septembre 2023, plus de 45 pour cent de la population du bas Artibonite était en situation d’insécurité alimentaire aiguë. La violence des gangs a également empêché de nombreuses familles d’agriculteurs de rembourser leurs dettes ou d’accéder aux services de base. A travers Haïti, au moins 3 960 personnes ont été tuées, 1 432 blessées et 2 951 kidnappées dans les violences liées aux gangs cette année 2023. 

La première visite des officiels du Kenya en Haïti

La situation en Haïti est cataclysmique. Nous continuons de recevoir des informations faisant état de meurtres, de violences sexuelles, de déplacements et d’autres violences – notamment dans les hôpitaux. Face à la terrible violence contre la population qui s’étend – à l’intérieur et à l’extérieur de Port-au-Prince – et à l’incapacité de la police à les arrêter, la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité, indispensable, doit être déployée en Haïti dès que possible » écrit, entre autres, le Rapport sous la supervision de Volker Türk, Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations-Unies à Genève. Après la publication de ce Rapport accablant pour les autorités de la Transition sur la situation sociopolitique du pays, le gouvernement réplique avec la visite d’une Délégation du Kenya à Port-au-Prince le lundi 4 décembre 2023. Gardée sous silence pendant plusieurs semaines, la nouvelle a été dévoilée dans la matinée du mardi 5.

Même la presse n’était pas au courant de ce voyage des officiels kenyans en Haïti qui, pourtant, ont rencontré beaucoup de monde, notamment l’équipe de la Présidente du Haut Conseil de la Transition (HCT), Mirlande H. Manigat et ses deux assesseurs Calix Fleuridor et Laurent Saint-Cyr. Mais, compte tenu d’une série de mauvaises nouvelles durant la fin du mois de novembre et le début du mois de décembre, les autorités ont fini par se satisfaire de cette visite pourtant prévue de longue date. C’est par une note de presse que la Primature avait rendu publics la visite à Port-au-Prince des Kenyans d’une part et le départ dans les jours suivants d’une Délégation haïtienne de haut rang à Nairobi, la capitale kenyane, d’autre part. Selon la note, la visite des officiels du Kenya se faisait dans le cadre du déploiement, bientôt, de la force multinationale en Haïti et celle des Haïtiens au Kenya dans le cadre des préparatifs de l’arrivée de la mission. « Dans le cadre de la préparation à l’arrivée prochaine de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS), une imposante délégation du Kenya, accompagnée de représentants de l’Administration américaine, a eu aujourd’hui une importante réunion de travail avec le Premier ministre, Dr Ariel Henry, et des membres du gouvernement. La délégation a également rencontré les membres du Haut Conseil de la Transition (HCT).

Elle a eu une longue séance de travail avec le haut commandement de la Police nationale d’Haïti. Par ailleurs, une Délégation de haut niveau du ministère de la Justice et de la Sécurité publique et de la PNH se rendra dans les prochains jours à Nairobi en vue des préparatifs liés à l’arrivée de cette mission », écrivaient les autorités haïtiennes. Curieusement, le gouvernement n’avait donné aucun nom ni titre du chef de la Délégation kenyane qui était venu à Port-au-Prince ni des représentants de l’Administration américaine au cours de la première semaine du mois de décembre 2023. Un mystère, après coup, qui a été finalement dévoilé par plusieurs sources dont le quotidien Le Nouvelliste du 5 décembre 2023. En effet, selon ces sources, il s’agissait, en fait, de la Conseillère à la Sécurité Nationale du Kenya, Monica Juma, de l’Inspecteur général adjoint de la Police administrative, Noor Gabow, du chef du Service de renseignement du Kenya et des représentants d’autres Départements gouvernementaux du côté kenyan.

Ces officiels étaient accompagnés des représentants de l’Administration de Joe Biden dont le chargé d’Affaires américain en Haïti, Eric William Stromayer du côté des Etats-Unis. Par ailleurs, on avait appris que la Délégation s’était réunie avec les responsables de l’institution policière haïtienne dans la perspective que les deux forces travailleront ensemble. « La Délégation kényane a été dirigée par le patron du renseignement au Kenya et le chargé d’Affaires américain à Port-au-Prince a conduit la délégation américaine. Les officiels se sont entretenus dans la matinée avec le Premier ministre Ariel Henry qui joue à la fois le rôle de ministre de l’Intérieur, le ministre des Affaires Étrangères, Jean Victor Généus, la ministre de la Justice et de la Sécurité Publique Emmelie Prophète-Milcé et le ministre de la Défense Enold Joseph. La Délégation kényane a également eu une réunion en aparté avec les membres du HTC (Haut Conseil de la Transition).

Ensuite, il y a eu une réunion à la Direction générale de la PNH avec le haut état-major de la police. Cette visite rentre dans le cadre des mises en place pour l’arrivée de la mission. L’objectif est de trouver le plus d’harmonisation possible entre la Police nationale d’Haïti et les Kényans » rapportait le journal de la rue du Centre. Réagissant à la visite à Port-au-Prince d’une Délégation kenyane en ce début du mois de décembre 2023, le Coordonnateur du Collectif 4 décembre, Jean Robert Argand, avait estimé ne rien attendre. Selon lui, l’absence de leadership du côté haïtien empêcherait tout résultat sérieux d’une mission internationale pour sortir de la crise. Jean Robert Argand déplorait que la capitale soit devenue un bastion des gangs ; tandis que, dans le bas Artibonite, ils combattent pour le contrôle des territoires qui est estimé perdu pour le pouvoir public selon les déclarations de la ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Emmelie Prophète Milcé.

« Nous savons déjà comment se déroulent ces rencontres. Malheureusement, la population est en train de subir l’absence de dirigeants qui devraient donner des résultats espérés. C’est frustrant et indignant pour nous autres de vivre ces situations catastrophiques. Nos politiques qui font le malheur de notre pays n’arrivent même pas à trouver une solution haïtienne. Il faudrait renforcer les forces nationales, à savoir les Forces Armées d’Haïti et la police nationale d’Haïti, face à la situation critique que traverse le pays » implorait le Coordonnateur du Collectif 4 décembre. Il restait à déterminer la date exacte de l’arrivée des troupes étrangères sur le sol haïtien. Plusieurs voix, non des moindres, laissaient entendre que ce déploiement ne se ferait pas avant le premier trimestre de l’année 2024. C’était le cas de Ulrika Richardson, Représentante spéciale adjointe du Bureau Intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH) qui, lors d’un point de presse à Genève le mardi 28 novembre 2023, déclarait « L’ONU espère que la force multinationale en Haïti qui doit aider la police locale à juguler la violence brutale et absolue des gangs arrivera au courant du premier trimestre 2024. Bien sûr, il est très difficile d’avoir une estimation du moment où ils arriveront en Haïti, cela dépend de la justice kényane.

Et bien sûr de beaucoup d’autres éléments tels que le financement, mais nous espérons qu’ils pourront arriver au cours du premier trimestre 2024.» Par ailleurs, l’imprévisible juge de la Haute cour de justice du Kenya, Chacha Mwita, estimait que les premiers membres de la mission militaire pouvaient être en Haïti aux environs du mois de février 2024 après l’ordonnance du Tribunal qui devrait intervenir à la mi-janvier 2024. Rappelons qu’à la fin du mois de décembre 2023, toujours d’après Ulrika Richardson, 2500 hommes étaient déjà disponibles sur les 5000 qu’estimait avoir besoin pour le débarquement le Président kenyan William Ruto. Tandis qu’aux Nations-Unies, lors d’une réunion informelle sur Haïti au cours de l’Assemblée Générale en date du 18 décembre 2023, la Représentante des Etats-Unis d’Amérique, l’ambassadrice Linda Thomas-Greenfield, s’était lancée dans un long plaidoyer pour la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité en Haïti, tout en félicitant et en remerciant le Kenya d’avoir accepté de conduire cette mission qui, selon elle, devrait ramener la paix dans le pays. Mais il y a plus encore à en croire la Représentante des USA.

Pour l’édification des lecteurs, nous publions un long extrait de ce discours dans lequel Mme Linda Thomas-Greenfield, au nom des Etats-Unis, s’était montrée très loquace en donnant moult détails et précisions expliquant par exemple que Washington est parvenu à un accord avec ses homologues, notamment le Kenya, sur plusieurs exigences essentielles en prévision de la mission de surveillance maritime, y compris des progrès sur le concept d’opération et d’utilisation de la force.  « […] Chers collègues, les crises ne manquent pas qui exigent et méritent notre attention. Mais nous ne pouvons pas perdre de vue ce qui se passe en Haïti. Nous ne pouvons tout simplement pas.

Tant de gens souffrent d’une violence incessante, notamment d’enlèvements et de violences de gangs et d’une crise humanitaire croissante. Les exposés que nous venons d’entendre n’ont fait que souligner nos profondes préoccupations face à la situation désastreuse en Haïti et nous pensons que la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) peut jouer un rôle clé en répondant à l’appel d’Haïti au soutien international. Il convient de répéter qu’il ne s’agit pas d’une opération de maintien de la paix dirigée par l’ONU, mais plutôt d’un effort multinational dirigé par le Kenya, avec l’autorisation de l’ONU.

Et nous félicitons le Kenya pour son engagement non seulement à diriger cette mission, mais aussi à la mener avec intégrité. Le Kenya forme déjà son premier contingent d’officiers avec un programme d’études vérifié et solide de l’ONU. Et nous continuerons à aider le Kenya à établir la structure de la mission et à former le personnel en vue du déploiement. La semaine dernière, des équipes de planification des États-Unis et d’Haïti se sont rendues au Kenya, où nous sommes parvenus à un accord sur plusieurs exigences clés avant la mission, notamment des progrès sur un concept d’opérations et de recours à la force. (…)

La capacité de la MMSS à soutenir la Police Nationale d’Haïti dans le rétablissement de la sécurité en Haïti, comme indiqué dans son mandat, nécessitera une attention et des ressources soutenues de notre part à tous. Les États-Unis sont reconnaissants que le Conseil de sécurité ait demandé la création d’un fonds d’affectation spéciale des Nations-Unies pour faciliter les contributions volontaires de la Communauté internationale à la MMSS. Et nous sommes reconnaissants envers les partenaires qui ont déjà promis du personnel, du matériel et une aide financière. Nous aussi avons été fermes dans notre soutien à cette mission. En collaboration avec notre Congrès, nous avons l’intention de fournir jusqu’à 200 millions de dollars pour la mission, dont 100 millions de dollars du Département d’État et jusqu’à 100 millions de dollars de soutien en nature du ministère de la Défense. Aujourd’hui, notre demande au reste de la Communauté internationale est simplement la suivante : rejoignez-nous. Nous espérons que la réunion d’aujourd’hui, convoquée par les dirigeants du GRULAC (Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes) des principaux organes de l’ONU, pourra inspirer davantage de soutien régional à la mission. Et nous avons besoin que les États membres fournissent une assistance directe à la MMSS sous forme de personnel, de financement et de soutien en nature.

Plus que cela, nous devons considérer la mission non pas comme une fin, mais comme un élément d’une stratégie globale visant à fournir un soutien diplomatique, humanitaire et de renforcement des capacités à Haïti. Cela implique d’aider Haïti à s’engager sur la voie du développement durable. Cela implique également la création d’une solution politique durable, avec des élections libres, équitables, transparentes et crédibles, ce qu’Haïti n’a pas connu depuis 2016. À cette fin, nous encourageons les acteurs politiques haïtiens à s’asseoir à la table du dialogue et à s’engager dans une transition politique de 18 mois. Car s’il ne peut y avoir de solution politique durable sans sécurité, nous savons également que le contraire est vrai. Les États-Unis restent déterminés à lutter contre l’insécurité en Haïti, tant ici par l’intermédiaire de l’ONU que bilatéralement.

Le peuple haïtien compte sur nous pour être à ses côtés et soutenir le Kenya dans sa mission, pour enfin apporter stabilité et espoir à son pays (…)».

Un vrai plaidoyer pour une intervention dite multinationale. Mais, en vérité, en lisant ce texte ou ce discours, on comprend qu’il s’agit bien d’une affaire américaine, d’un déploiement, certes, des troupes venues de divers pays et commandées « officiellement » par le Kenya, mais les Etats-Unis restent et demeurent le « maitre d’œuvre », le grand patron, celui qui décidera de A à Z, c’est-à-dire du simple employé de base au derniers grands administrateurs et directeurs dont l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire, Dennis Bruce Hankins, arrivé à Port-au-Prince le 26 mars 2024, certainement pour diriger cette occupation militaire et qui sera, sans aucun, doute le chef du chantier.

(A suivre)

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