Le feuilleton kenyan en Haïti (19)

(19e partie)

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Les Soldats Kényans débarquent en Haïti

25 juin 2024, le jour-J.

De la demande de l’ex-Premier ministre Ariel Henry adressée le 9 octobre 2022 au Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, déclarant (…) « Appeler au nom du peuple haïtien à la solidarité agissante des pays amis d’Haïti qui ont la capacité de déployer sans délai une force spécialisée armée internationale pour faire face à la crise humanitaire, notamment en assurant la libre circulation de l’eau, du carburant, de la nourriture et des fournitures médicales depuis les principaux ports et aéroports jusqu’aux communautés et aux établissements de soins. La violence des gangs a provoqué des pénuries de certains produits alimentaires de base. Les activités sont pratiquement à l’arrêt et l’économie du pays est asphyxiée.  L’appui que nous sollicitons devrait nous aider à reprendre le contrôle de la situation, à restaurer l’autorité de l’État, à faire respecter la règle de droit et à envisager dans un proche avenir un retour à un fonctionnement normal des institutions démocratiques » (…) à l’aboutissement le 25 juin 2024, par son successeur, Garry Conille, le bénéficiaire et dans une certaine mesure, les 9 Conseillers-Présidents du Conseil Présidentiel de Transition, il s’en est passé des choses.

Alors que tous fondent leur espoir sur cette force étrangère qui devrait, en principe, sortir le pays du joug des gangs armés qui terrorisent la population et enferment tout le territoire haïtien dans une espèce d’antichambre de la mort  qui le tue à petit feu si les dirigeants ne font rien pour le reprendre en main. Comme son prédécesseur Ariel Henry, Garry Conille s’était précipité de saluer l’arrivée de ce premier contingent de la mission en ces termes : « L’arrivée de cette force rentre dans le cadre de la stratégie définie par le mandat du gouvernement de Transition pour rétablir la sécurité dans le pays et faciliter le retour de près de 500 000 personnes dans leurs domiciles, pour organiser la relance du pays et aller vers les élections le plus tôt possible. Au nom du Gouvernement Haïtien et en mon nom personnel, je salue la détermination du Gouvernement Kényan et de son peuple à accompagner Haïti dans la lutte contre l’insécurité qui ronge la société.

Le Gouvernement et le peuple Haïtien souhaitent que cette mission multinationale soit la dernière qui l’aide à se stabiliser pour le renouvellement du personnel politique et le retour à la démocratie effective. Vive la solidarité entre les peuples ! Vive Haïti ! »

En tout cas, leur rêve commençait à devenir réalité quand ils ont été informés par le gouvernement américain à la dernière minute, tout au moins à la dernière heure, sans doute pour ne pas éveiller les soupçons des groupes armés que certains à Washington demeurent persuadés, être en relation avec la plupart des dirigeants haïtiens, qu’un premier contingent de policiers kenyans faisaient route pour Port-au-Prince. Nous sommes le mardi 25 juin 2024. Très tôt, un important dispositif de sécurité avait pris place tout autour des installations aéroportuaires de Maïs Gâté, y compris sur le tarmac de l’aéroport Toussaint Louverture.

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Des troupes d’unités spécialisées de la police nationale mais aussi des militaires des Forces Armées d’Haïti (FAD’H) sont déployés tandis que l’on pouvait remarquer, toujours au bord de la piste, des autobus en attente. Ceux qui n’étaient pas dans la confidence imaginaient que ce sont les autorités américaines qui attendaient l’arrivée peut-être d’autres matériels militaires pour poursuivre la construction des bases en perspective de l’arrivée des troupes de la mission comme cela a été le cas tout le long des mois précédents. Mais, d’autres qui écoutaient la veille les nouvelles ou suivaient sur les réseaux sociaux les informations sur Haïti avaient appris qu’un premier groupe de kenyans avait quitté dans la soirée l’Afrique à destination d’Haïti. Alors, ils avaient décidé de faire le pied de grue à distance, histoire de comprendre ce qui se passe. Très vite, leur curiosité allait payer. Il est 9h20, la silhouette d’un gros porteur de couleur blanche se fait remarquer dans le ciel de Port-au-Prince. En approche sur l’aéroport, les badauds habituels et autres curieux de passage accompagnent du regard l’appareil qui entame sa descente.

9h 21, 22, 23, le jumbo-jet à la queue rouge et verte finit par atterrir à l’aéroport international Toussaint Louverture de Port-au-Prince. La surprise pour les uns, ouf de soulagement pour les autres, l’appareil porte cet écriteau : Kenya Airways. Un homme parmi les spectateurs, sans attendre la sortie des premiers passagers, crie à haute voix : les Kenyans débarquent ! En effet, tout le monde avait compris que le déploiement de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité en Haïti (MMAS) tant attendue par les dirigeants haïtiens de la seconde Transition après Jovenel Moïse venait de commencer. Après le roulage habituel, l’immense appareil du Kenya Airways s’immobilisa presque au beau milieu de la piste. Quelques instants après, un nombre impressionnant d’hommes en treillis militaires, à la mine grave, armés jusqu’aux dents, portant leurs fusils en bandoulière, munis aussi de sacs à doc, de lunettes noires pour la plupart dont il était impossible de savoir s’il s’agissait de militaires ou uniquement de policiers, comme cela avait été annoncé depuis le début du processus, sont descendus par la passerelle et allaient se placer en formation sur la piste. Ils étaient au nombre de 400 policiers ou soldats. Ils font partie d’une tête de pont qui sera suivi des milliers d’autres dans la mesure où l’effectif est prévu pour un nombre allant de 2 500 à 5 000 hommes.

Ces agents n’étaient pas les seuls à faire ce long voyage jusqu’aux Antilles. Sur place, l’on a remarqué qu’un certain nombre de personnes non revêtues d’uniforme militaire descendait également le Jumbo-Jet de la compagnie Kenya Airways, probablement du personnel civil. Après une petite cérémonie et un passage en revue des troupes, sorte de présentation des policiers kenyans aux officiels haïtiens, les autocars ont emmené dans leurs bases situées non loin de l’aéroport à Clercine ceux qui sont arrivés en éclaireurs dans une mission dont ils ne savent pas comment ils s’en sortiront. Le même jour, c’est-à-dire, le mardi 25 juin 2024, les dirigeants haïtiens avaient manifesté leur contentement et leur espoir tout en remerciant les autorités kenyanes de l’envoi de ce premier contingent. Dans l’après-midi, en effet, le chef du gouvernement intérimaire, Garry Conille, avait reçu à la Primature, Mme Monica Juma, la cheffe de la Délégation kenyane au sein de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité en Haïti qui a fait le voyage en compagnie des policiers kenyans, pour une conférence de presse commune. Après les salutations d’usage et les remerciements protocolaires, d’emblée celui qui s’est placé en véritable boss de la Transition en laissant carrément de côté le Conseil Présidentiel de Transition, qui ne montrait pas, il est vrai, sa capacité à remplir sa mission de chef de l’Exécutif, eut à déclarer durant la conférence de presse :  « Nous remercions le Président William Ruto pour son appui et son engagement envers Haïti en ces moments difficiles. Nous remercions le peuple kényan pour leur solidarité au peuple haïtien. C’est une opportunité unique pour ses deux peuples séparés par des océans mais liés par l’histoire de se solidariser en ces moments. Personne ne doit avoir de doute sur l’objectif de la mission. L’État va reprendre charge et va affirmer son autorité pour que tous les Haïtiens puissent vivre dans la paix dans le pays. Nous devons prendre conscience que cette situation ne peut perdurer, nous devons prendre notre responsabilité face à l’histoire et nous devons projeter une autre image du pays. Nous allons commencer à travailler pour reprendre le contrôle du pays en évitant les heurts quand ce n’est pas nécessaire ».

Le Premier ministre haïtien Garry Conille s’adresse à la presse aux côtés de la conseillère à la sécurité nationale kenyane Mme Monica Juma (à droite) lors d’une conférence de presse à Port-au-Prince le 25 juin 2024. (PHOTO / AFP)

Pour sa part, celle qui représente le chef de l’Etat kenyan, William Ruto, et qui est à la fois sa conseillère en sécurité, Monica Juma, s’était réjouie de sa présence sur les terres de Toussaint Louverture et de Jean-Jacques Dessalines pour prendre part à cette mission. D’ailleurs, c’est en créole haïtien et en souahéli (swahili), langue bantoue parlée en Afrique de l’Est, notamment au Kenya, qu’elle s’était adressée à l’assistance et aux journalistes pour dire ses premiers mots : Sa k pase Ayiti. Hakuna Matata se traduisant littéralement : Bonjour ou Comment allez-vous ! La cheffe de la Délégation a été très inspirée au cours de cette première rencontre avec les Haïtiens et Haïti, comme elle disait. Elle a fait tout un panégyrique de cette mission conduite par son pays durant laquelle elle tenait à rappeler que ce n’était pas une mission des Nations-Unies.

D’où son appel aux autres nations d’Afrique et de la CARICOM à y prendre part et à apporter leurs contributions matérielles et humaines pour sa réussite. « La mission du Kenya est de servir comme agent de paix, de stabilité et d’espoir. En tant que nation, le Kenya est animé par un désir fort de démocratie et c’est vraiment important dans ce contexte. Haïti comme tous les autres pays a besoin de paix, de sécurité et de développement durable. Le Kenya reste uni dans notre mission et notre engagement pour soutenir la PNH pour rétablir l’ordre public et la sécurité, pour bâtir des ponts entre nos peuples et nos nations. Nous voyons cette mission comme le début d’une belle relation entre nations sœurs qui ont été séparées historiquement par l’esclavage. Nous croyons que cette mission offre l’opportunité pour protéger le peuple haïtien, pour permettre la circulation des biens et des marchandises, pour faciliter les assistances humanitaires, pour protéger les institutions clés et remobiliser les institutions. Sur le temps écoulé avant le déploiement de ce premier contingent, il était nécessaire de travailler sur le processus préparatoire car la MMAS n’est pas une mission onusienne. 

Il fallait travailler sur la conception ensemble, faire les plans ensemble et finalement nous avons développé les instruments pour faciliter le déploiement. Vendredi dernier, (21 juin) nous avons eu  une séance de travail avec le Conseil de sécurité et le même jour nous avons signé un Accord de protection spéciale avec le gouvernement haïtien et après cet acte nous avons fait la demande de déploiement au Président (William Ruto). Comme nation à la tête de cette mission, nous avons sollicité et continuons à solliciter le support de toutes les nations car nous croyons que le rétablissement de la sécurité en Haïti c’est un devoir pour toutes les nations qui croient dans la démocratie, liberté, la justice et la paix durable. Un élément clé de succès pour cette mission, c’est le support du peuple haïtien. Il faut que le peuple haïtien supporte cette mission pour le rétablissement de la sécurité. Le succès de cette mission peut servir de modèle pour la résolution de crise.

Nous sommes confiants qu’entre frères et sœurs nous allons bien mener cette mission pour aller vers des élections » déclarait entre autres Mme Monica Juma. Bien évidemment, le débarquement en Haïti de ce contingent kenyan ce 25 juin a été salué comme il se doit par la Communauté internationale et, en premier lieu, Washington, maître d’œuvre de cette énième mission militaire internationale en un peu plus de trois décennies. C’est-à-dire  en 1993 avec le déploiement de la mission conjointe OEA-ONU en Haïti la MICIVIC (Mission Civile Internationale Conjointe). En 1994 avec la MINUHA (Mission des Nations-Unies en Haïti) suivie en 2004 de la MINUSTAH (Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation en Haïti) et enfin, celle-là en 2024 la MMAS (Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité en Haïti). L’on n’oublie point les multiples missions diverses et variées plus ou moins restreintes entre 1995 à 2023, entre autres, la MANUH (Mission d’Appui des Nations-Unies en Haïti). La MITNUH, (Mission de Transition des Nations-Unies en Haïti) et la MIPONUH (Mission de Police Civile des Nations-Unies en Haïti) etc.

C’est Maria Isabel Salvador, la Représentante spéciale en Haïti du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et cheffe du BINUH (Bureau Intégré des Nations-Unies en Haïti) qui se faisait la porte-parole de cette Communauté internationale qui avait salué l’arrivée du premier contingent kenyan ce 25 juin 2024 dans la capitale haïtienne. « Le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) salue l’arrivée, le mardi 25 juin 2024, du premier contingent de policiers, dans le cadre de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) dans le pays. Il s’agit d’une étape cruciale dans la lutte pour rétablir la sécurité dans la capitale haïtienne et ses environs, et protéger les droits des Haïtiens. Le BINUH espère le déploiement complet de ladite mission, comme l’a autorisé le Conseil de sécurité de l’ONU. » Mais, il ne faut pas se tromper. Le vrai chef de cette mission dite internationale demeura les Etats-Unis d’Amérique.

En marge de la conférence de presse commune du Premier ministre haïtien Garry Conille et Mme Monica Juma, cheffe de la MMAS en Haïti pour Nairobi, la Maison Blanche avait repris son droit d’aînesse et imposé sa primauté sur le processus du débarquement. C’est le Président Joe Biden qui, dans un long communiqué, donnait le ton et expliquait le but du déploiement tout en remerciant les pays partenaires qui ont contribué à la réalisation du projet. « Aujourd’hui, avec le fort soutien des États-Unis, les forces kenyanes faisant partie de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité sont arrivées en Haïti, lançant ainsi un effort qui apportera un soulagement indispensable aux Haïtiens. La violence généralisée des gangs a tué ou blessé des milliers d’enfants, de femmes et d’hommes. Plus d’un demi-million de personnes ont été déplacées. La violence basée sur le genre est répandue. Alors que les gangs entravent l’accès aux approvisionnements essentiels, près de cinq millions d’Haïtiens sont désormais confrontés à une grave insécurité alimentaire.

Le peuple haïtien mérite de se sentir en sécurité chez lui, de bâtir une vie meilleure pour ses familles et de jouir des libertés démocratiques. L’avenir d’Haïti dépend du retour à une gouvernance démocratique. Même si ces objectifs ne peuvent pas être atteints du jour au lendemain, cette mission offre les meilleures chances de les atteindre. Cette mission soutiendra la Police nationale haïtienne alors qu’elle accroît ses opérations antigang, renforce sa capacité à maintenir la sécurité publique et veille à ce que l’aide humanitaire parvienne à ceux qui en ont besoin. Et nous avons travaillé avec le Kenya et d’autres partenaires pour intégrer des mesures de responsabilité et de surveillance d’une importance cruciale dans la mission. Je félicite et je suis profondément reconnaissant envers tous les pays qui ont promis un soutien personnel ou financier à cette mission qui portera à 2,500 le personnel multinational, dirigé par le Kenya et comprenant le Bénin, la Jamaïque, les Bahamas, le Belize, la Barbade, Antigua-et-Barbuda, Bangladesh, Algérie, Canada, France, Allemagne, Trinité-et-Tobago, Turquie, Royaume-Uni et Espagne.

Pour leur part, les États-Unis sont le plus grand contributeur financier de cette mission, fournissant plus de 300 millions de dollars et jusqu’à 60 millions de dollars en équipements. Et nous poursuivrons nos efforts diplomatiques pour encourager davantage de pays à se joindre à cet effort, car ce qui se passe en Haïti compte pour ses voisins, la région et le monde.

Haïti est un pays extraordinaire, et le peuple haïtien mérite ce que tout le monde mérite partout : la sécurité, les opportunités et la liberté. Nous sommes enrichis par les immigrants haïtiens et les contributions des Américains haïtiens. Les États-Unis ont fourni et continueront de fournir une aide importante en matière de sécurité, d’aide humanitaire et de développement économique, y compris le ferme soutien de mon administration aux préférences commerciales avec Haïti » déclaration du Président américain Joe Biden le mardi 25 juin 2034 depuis la Maison Blanche. Le lendemain, 26 juin 2024, Ottawa avait répondu aux considérations des deux premiers acteurs du dossier – Etats-Unis et Kenya – en annonçant une enveloppe supplémentaire de 5.7 millions de dollars au Fonds spécial des Nations-Unies affecté  justement à la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité en Haïti (MMAS).

On apprenait, en effet, que non seulement le Canada participe avec d’autres partenaires dans la formation des femmes et des hommes devant être déployés en Haïti, ce que nous savions déjà, mais en plus, il décide d’augmenter considérablement sa participation financière à la mission. C’est le ministre des Affaires Mondiales qui avait fait l’annonce par un communiqué. « La ministre des Affaires étrangères, l’honorable Mélanie Joly, a annoncé que le Canada versera une somme supplémentaire de 5,7 millions de dollars au Fonds d’affectation spéciale des Nations-Unies pour la mission MAS en Haïti. Ce financement s’ajoute à l’octroi de 80,5 millions de dollars au Fonds d’affectation spéciale annoncé en février dernier. Ce nouveau financement soutiendra directement le déploiement de la mission MAS dirigée par le Kenya. 

Je suis heureuse d’annoncer ce financement supplémentaire qui contribuera à renforcer la Police nationale d’Haïti et, par le fait même, à rétablir la sécurité en Haïti. Je suis également heureuse que le déploiement de la mission MAS dirigée par le Kenya soit amorcé, car elle constitue une étape essentielle du rétablissement de la paix et de la prospérité dans le pays. Le Canada se réjouit de collaborer avec le Kenya, ainsi qu’avec d’autres partenaires internationaux, pour soutenir le secteur de la sécurité en Haïti. En plus des 5,7 millions annoncés aujourd’hui, le Canada avait auparavant alloué 12,5 millions de dollars à l’appui de trois projets qui contribueront à renforcer la PNH et à améliorer les conditions de sécurité pour la population civile en Haïti. Ces montants sont répartis comme suit : 5 millions de dollars par l’entremise de la Corporation commerciale canadienne pour soutenir le programme de formation tactique spécialisée de la Police nationale d’Haïti; 4 millions de dollars à l’Organisation des États Américains pour son programme Sécuriser le commerce maritime et terrestre en Haïti; 3,5 millions de dollars à l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime pour son programme de contrôle des conteneurs en Haïti.

Ces trois projets sont financés dans le cadre d’un investissement de 100 millions de dollars destiné à la PNH qui avait été annoncé par le Premier ministre Justin Trudeau en mars 2023 », termine le communiqué. Comme on le voit, ce projet avait mis du temps pour passer à sa phase de réalisation. Les dirigeants haïtiens de Transition, en dépit qu’ils soient l’une des parties prenantes et surtout les demandeurs, puisque officiellement c’est Port-au-Prince qui sollicitait l’aide de la Communauté internationale, auraient dû être au centre de tout ce qui se fait avant, pendant et après le déploiement des troupes et même l’un des donneurs d’ordre pour toute la durée de la mission. Une mission d’ailleurs, que personne, même pas eux, n’est en mesure de connaître la suite, voire quand elle prendra fin. Malheureusement, la réalité est tout autre. Ils ont été mis à l’écart de toutes grandes décisions et de l’avancée du dossier jusqu’au moment où Washington finit par donner le « Go », le top départ ou le feu vert à Nairobi.

(A suivre)

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