Le Core Group n’a pas digéré que les conférences du 29, 30 et 31 janvier 2020, déroulées au siège de la Nonciature Apostolique pour une sortie de Crise ou une sortie du régime agonisant du PHTK ait tourné au fiasco ; une crise qui le ronge depuis la révolte populaire du mois de juillet 2018.
Avaient participé à cette conférence, entre autres, des organisations qui avaient paraphé l’accord de Marriott : Mache Kontre représenté par Edgard Leblanc Fils de l’OPL et Alix Richard de la Fusion, le bloc Démocratique par Emmanuel Menard et Victor Benoit et Liné Baltazar du PHTK qui représentait les signataires de l’accord de Kinam.
les acteurs ont laissé la Nonciature sans parvenir à un accord de sortie de crise.
Ont été également présents, plusieurs autres organisations de la société civile, les représentants des partis comme le Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes (RDNP) d’Eric Jean Baptiste, le CONA de Joseph Lambert, Palmiste de Simon Desras, Inifòs de Paul Denis, des partisans de Jovenel Moise : Renald Lubérice, Jude Charles Faustin, et Mme Jessy Ménos.
Cette conférence a été arbitrée par le Comité Haïtien d’Initiative Patriotique (CHIP) composé d’un représentant de partis politiques, un membre de la société civile et un Recteur d’université. Elle a été entièrement appuyée par le Core Group, particulièrement la représentante du secrétaire générale de l’ONU et cheffe de la BINUH, Hellen La Lime et le représentant permanent de l’OEA en Haïti, Cristobal Dupouy.
Le Core Group n’a guère apprécié le résultat des rencontres dont l’objectif visait tout bonnement de parvenir à un accord de sortie de crise. Ainsi dans un communiqué, ils disent regretter que « les participants aux discussions politiques, déroulées les 29, 30 et 31 janvier derniers, n’aient pas pu parvenir à un accord, malgré leurs efforts ».
Il faut signaler que l’unique point de divergence entre les représentants de l’opposition et ceux de pouvoir en place n’est pas la question de la formation d’un gouvernement, ni celle de l’insécurité ; d’un nouveau conseil électoral, des changements constitutionnels, et des élections mais celle de la durée du mandat de Jovenel Moise.
« Nous rejetons toute possibilité de participer à un gouvernement d’union nationale avec Jovenel Moïse comme président ».
Pour sa part, le président Jovenel est accouru à la Nonciature le dernier jour en soulignant aux délégués, qu’il n’était nullement attaché à la durée de son mandat, mais à certaines réformes dans l’administration du pays. De plus il insista, qu’il veut remettre le pouvoir à un autre Président élu avant son départ.
Par ces mots, ses représentants l’ont bien compris et n’ont pas accepté point barre de faire la concession sur la durée de son mandat que les membres de l’opposition voulaient amputer d’une année, de sorte qu’il laisse le pouvoir l’année prochaine au mois de Février 2021.
Ne pouvant pas s’entendre, les acteurs ont laissé la Nonciature sans parvenir à un accord de sortie de crise. Ce qui ne fait pas l’affaire de la communauté internationale qui espérait boucler cette affaire pour permettre à Jovenel de faire tout ce que bon lui semble.
Le Core Group regrette qu’il n’y ait pas d’accord après les négociations et invite l’ensemble de la classe politique et des secteurs de la société haïtienne à prendre leurs responsabilités face aux défis auxquels le pays est confronté.
Il semblerait que les pourparlers pourraient reprendre, c’est ce qu’a laissé comprendre le directeur de l’Initiative de la société civile (Isc), Rosny Deroches, qui indique que les acteurs de la conférence en l’occurrence le pouvoir et les partis de l’opposition, seront à nouveau convoqués le 7 février 2020 à l’occasion du 34e anniversaire de la chute de la dictature des Duvalier pour continuer la discussion et trouver un accord même dans le désaccord
Le Secteur dit démocratique et populaire et l’Alternative consensuelle pour la refondation d’Haïti qui avaient boudé les conférences ont pour leur part réitéré par leur porte-parole Michel André « Nous rejetons toute possibilité de participer à un gouvernement d’union nationale avec Jovenel Moïse comme président. Pour nous, la solution à la crise politique actuelle passe d’abord et avant tout par la démission de Jovenel Moïse ».