A en juger par leurs déclarations et aussi par leurs premiers actes, le gouvernement Phtkiste n’a montré aucun signe de bonne volonté et de conscience nationale dans la lutte contre la pandémie. Autre que de répéter aux gens de se confiner et de se laver les mains, la population n’a à aucun moment senti la main gouvernementale. Les paroles aussi prometteuses qu’elles puissent être n’engagent à rien de la bouche de menteurs invétérés d’autant qu’elles ne peuvent ni envoyer au marché ni soulager une famille confinée. Face à cette réalité, les tentatives d’endiguer les revendications des masses par la démagogie resteront vaines.
Le mépris. C’est bien le mot qui explique le mieux le comportement du pouvoir en place à bafouer les sentiments du peuple et insulter sa dignité. Le gouvernement dans toute sa plénitude a montré sa vraie nature de classe face aux paysans, aux travailleurs, aux étudiants et aux chômeurs, n’ayant annoncé aucune mesure d’accompagnement pouvant aider les familles qui vivent à peine au jour le jour.
Jovenel Moise tout comme son Premier ministre de facto dans plusieurs de leurs sorties médiatiques ne parlent que du Coronavirus, comme quoi c’est l’unique malheur auquel le peuple des bidonvilles, des quartiers surpeuplés est en train de faire face. La gabegie économique n’est pas un sujet à débattre, ce qui n’est pas surprenant, puisque nombre d’entre les grands du pouvoir n’en souffrent pas. Tant s’en faut.
La misère ne fait que s’étendre. Le prix de certains produits ne cesse de grimper. Le régime n’a rien dit sur l’état de délabrement de l’économie. En effet, pour l’instant il faut 100 billets de gourdes haïtiens pour un dollar américain. Qui pis est, tout se vend en dollar. Ce délabrement n’est qu’un aspect de la corruption programmée par le système capitaliste.
Fait également significatif de la désinvolture et du cynisme des dirigeants : dans les industries d’assemblage, les patrons et le gouvernement autorisent la réouverture de certaines usines qui, soi-disant, fabriquent des équipements médicaux (sic) destinés à la consommation étrangère (sic), alors que le pays en manque cruellement, de façon absolue. Quelle ironie ! Même, des mesures disciplinaires sont en train d’être prises contre les employés refusant de travailler dans les conditions risquées de la pandémie. Ils sont même menacés de révocation, et vive la libre entreprise ! « Aujourd’hui, Les ouvriers sont exposés car ils ne respectent pas – ne peuvent pas respecter – la distanciation sociale recommandée pour éviter la propagation du Covid19 dans les factories. De plus il n’existe aucune infrastructure sanitaire dans les usines » a amplement dénoncé Dominique Saint Eloi, coordonnateur général de la Coordination nationale des ouvriers haïtiens (CNOHA).
L’ancien Premier ministre de facto Jean-Michel Lapin est déjà recasé de sorte que le pillage continue. Jovenel l’a nommé Conseiller Spécial du Président en charge des Relations avec la Primature. Du grand bluff. Même cas de figure avec l’ancien ministre de la justice décrié, corrompu du PHTK, Jean Roudy Arly. Par un arrêté présidentiel il est maintenant nommé coordonnateur de l’Office de Management des Ressources Humaines (OMRH). De la poudre aux yeux, rien d’autre.
Le but de ces manœuvres ne fait pas mystère. Il s’agit de contraindre les masses laborieuses à croire que des « changements » se font, à accepter leurs conditions de misère atroces et de faciliter les mercenaires au service du système à vivre dans leur microcosme de richesse. Le recyclage de ces messieurs a pour but de ne pas les aliéner. Les ennemis du peuple s’assemblent et se ressemblent.
On n’arrivera jamais à chiffrer les dilapidations des régimes au service du capitalisme exploiteur. Les détournements de fonds publics par les Martelly, Lamothe, Moise et autres comme l’indique les rapports de la Cour des comptes et du contentieux administratif qui du reste ont été renvoyés aux calendes grecques. Depuis que le Congrès américain avait invité à Washington les jeunes opportunistes du mouvement Nou pap dòmi et autres, on savait pertinemment que tout allait rentrer dans l’ordre établi de la stratégie washingtonienne.
Les deux régimes du PHTK sont une collection d’hommes et de femmes sans scrupules, des assassins en liberté, des dealers de drogue authentiques ; jamais aucun dossier n’est émané des États-Unis contre eux. Aucune flotte américaine n’est jamais venue dans les eaux territoriales d’Haïti pour menacer quiconque, comme Washington le fait maintenant dans les parages du Venezuela.
Mais, les peuples épris de justice et de liberté ne seront jamais dupes, et leurs crayons n’ont pas de gomme, pour emprunter à la sagesse populaire ! Caveant consules !