L’Invariance Anthropologique (IA) haïtienne par le Culte des Postures Triviales en CHAT CPT

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La roue du manège qui tourne dans le même sens

Et comme en un nouveau tour de manège, Haïti entame, en ce 5ème mois de l’année 2024, un nouveau cycle de gouvernement pour tenter de s’extraire des eaux culturelles médiocres et putrides où l’ont propulsé 220 ans d’errance collective. Errance, il faut le dire, exacerbée par la mise à sac totale du pays par les 30 ans du duvaliérisme, l’échec de l’apprentissage démocratique de 1987 et les 13 ans de règne de ce gangstérisme local érigé en modèle d’affaires et de gouvernement pour répondre aux enjeux géostratégiques du gangstérisme transnational. Il y a lieu de rappeler que depuis 2019 toute la population haïtienne exigeait, et avec violence et fulgurance, la rupture d’avec cette gouvernance mécréante. Mais, alignée sur les injonctions des tuteurs internationaux et des bailleurs de fonds qui, tels des charognards, ont incessamment besoin de transformer en putréfaction les espaces de vie des autres qui sont différents d’eux, cette gouvernance vacillante a quand même perduré par-delà la volonté populaire. Pour cause la banqueroute des institutions publiques, la mise en ruine de l’espace social et la paupérisation des classes moyennes haïtiennes que cette gouvernance gangstérisée, pilotée par des neuro-esclaves locaux, mettait en œuvre correspondaient à leurs objectifs.

De transition ordonnée à transition virtualisée

Il a fallu 5 ans, de 2019 à 2024, pour que s’ordonne officiellement en haut lieu cette transition d’avec la continuité du pouvoir délinquant. Pouvoir, au demeurant, combien chouchouté par la diplomatie internationale et le secteur économique privé haïtien. Manifestement, on a laissé du temps aux fossoyeurs et dépeceurs lâchés, 20 ans plutôt, dans les saisons des bacchanales où se scandaient les promesses des pseudos contrats sociaux, pour tout démanteler, dévaster et gangréner. C’est comme en une commune boucle processuelle : il faut semer la défaillance pour moissonner l’assistance. Mais c’est là le bug, car l’assistance qui vient ne résulte pas d’une prise de conscience et d’une conviction faite qu’il existe un besoin radical de changer, non pas seulement, de paradigme et de personnel politique, mais de modèle de gouvernement, incluant les modèles mentaux, les centres de valeurs de prise de décision et les processus de construction de l’action individuelle et collective façonnés par ces modèles cognitifs. Or, ce qui se joue en Haïti, depuis le début du mois de mai 2014, relève d’une mise en scène grotesque avec le ballet des talentueux chorégraphes de la comédie des ratés du shithole : d’un côté, il y a les  éternels charognards et mécréants politiques attendant d’être hissés au sommet du pouvoir ; d’un autre, on retrouve les intermittents lettrés malicieux de la société civile qui apportent leur aura d’insignifiants anoblis pour former les passerelles de succès des médiocres qui seront imposés diplomatiquement par le Big Gang international présidant aux affaires indigentes d’Haïti.

Il y a quand même de quoi donner le grand frisson : retarder de 5 ans un processus de transition, exigé par 99 % de la population, attendre que cette population soit en partie exterminée, majoritairement disséminée anarchiquement sur le territoire et en grande partie emportée par les courants migratoires amplifiés à dessein et ne proposer comme nouveau leadership politique qu’une alliance malsaine constituée des résidus des strates politiques mécréantes, insignifiantes, crapules et corrompues qui ont émergé entre 1987 et 2024, c’est forcément insulter l’intelligence collective et la dignité de la population haïtienne. En effet, ce nouveau leadership prend la forme d’un Conseil Présidentiel de Transition (CPT) de 7 membres et de 2 observateurs. Soit un cénacle de 9 membres, dont la grande majorité provient des strates politiques démembrées comme l’OPL, Lavalas, PHTK, le secteur privé et la société civile ; lesquelles ont participé à tous les pouvoirs de 1987 à 2024 et façonné la sculpture putride de ce pays. C’est comme si la transition ordonnée avait dérivée par des perturbations volontairement introduites vers une transition virtualisée.

Notons à ce propos qu’après l’expérience de Jocelerme Privert en 2016, de Claude Joseph et d’Ariel Henry en 2021, c’est la 4eme fois, entre 2011 et 2024, que le mode de sélection du leadership politique haïtien s’est fait directement (virtuellement) par des étrangers ou par leurs laquais nationaux, sans la participation de la population. Et j’entends les mauvaises langues qui disent, puisque c’est un processus raccourci et moins encombrant qui aboutit au même résultat, pourquoi cracher dessus ; car même en convoquant le peuple aux élections, c’est le choix du Blanc qui est priorisé, et quand ce n’est pas le cas, il amplifie les contraintes pour redresser les comportements déviants.

Il y a comme un processus d’automatisation en marche, rappelant le fonctionnement des systèmes asservis où les consignes d’entrée subissent des amplifications perturbantes, qui agissent comme des redresseurs, pour contraindre la grandeur asservie à se soumettre à la consigne en transmettant en retour la valeur transmise à l’entrée. C’est ce processus d’asservissement neuronal que nous appelons de manière TIPÉDANTE, le rayonnement indigent par endettement éthique.

La légende méconnue des marrons reconnus

D’ailleurs, ceux qui sont analytiquement puissants peuvent observer que chaque fois que l’espace social et humain haïtien est disloqué et propulsé à un niveau plus en deçà de la dignité humaine, le système culturel mondial choisit sur mesure un des membres de ce collectif pour le mettre dans la lumière de la culture. L’histoire non officielle raconte que c’est une vieille tradition de conditionnement remontant au temps barbare de la colonie. Après chaque pogrom des Colons et de leurs affranchis dans les camps retranchés des marrons inconnus pour massacrer les esclaves qui fuyaient la barbarie, dans la noble espérance de maintenir leur dignité en préservant leur vie, les Colons regroupaient tous les esclaves apeurés et les faisaient applaudir ceux qu’ils désignaient comme les plus utiles à la cause de l’esclavage, dans la chasse aux marrons inconnus. Et chacun des nouveaux admis à la reconnaissance des Colons racontait les exactions qu’ils faisaient subir aux marrons inconnus, créant ainsi la légende méconnue des marrons reconnus qui s’étaient disséminés chez les marrons inconnus pour mieux les trahir.

Apparemment, ce sont ces marrons reconnus, mieux nourris, mieux traités qui sont devenus majoritaires après l’indépendance ; ce sont eux qui ont façonné le climat culturel de ce pays improbable qu’est Haïti. Et c’est en toute logique qu’ils continuent, sous d’autres formes, de célébrer le succès des marrons reconnus. Ainsi, pendant que l’espace social haïtien se disloque et se vide de toute humanité, on vient d’apprendre le couronnement culturel et littéraire de quelques-uns par l’Académie Française. Et parmi ces heureux élus figurent sans étonnement le nom de ‘‘Madame Emmelie Prophète-Milcé qui reçoit l’un des Prix du Rayonnement de la langue et de la littérature françaises, remis par la Fondation Broquette-Gonin, « destinés à des personnalités françaises ou étrangères ayant rendu à la langue et aux lettres des services particuliers »’’. Notez bien la justification : des personnalités françaises ou étrangères qui ont rendu à la France des services particuliers par le biais de la langue française. Il y a quand même un motif qui revient depuis 2004 : Parmi ceux et celles qui sont récompensés par les organismes internationaux (OMS : William Pape, OMS/OPS : Florence Guillaume Duperval, OEA : Léon Charles, Académie Française : Dany Laferrière et Emmelie Prophète Milce) pour services particuliers rendus aux intérêts étrangers, on retrouve ceux et celles qui ont apporté leur caution au pouvoir délinquant du PHTK de Michel Joseph Martelly et ont ainsi participé à l’échec du projet anthropologique haïtien.

Mais ignorant la puissance de ce lien d’asservissement neuronal dans la déshumanisation de la population haïtienne, l’errance de la gouvernance stratégique nationale et l’impuissance collective au profit de l’invariance anthropologique, la chorale des éditollahs-publicistes s’est déjà mise à psalmodier le nouveau couplet de la résilience haïtienne : Habemus Goncourt-am ! Et comme en commun écosystème asservi, la foule agonisante et impuissante, qui voit son avenir à travers le mirage et l’enfumage de ce rayonnement indigent, reprendra à sa manière ce chant « résiliant » pour conforter le Pito nou lèd nou la ! Même avec les gangs qui cauchemardisent nos vies, il y a l’espérance du succès dans les rêves d’ailleurs qui permet d’exorciser les cauchemars en faisant vivre le mythe de la culture résiliente. Ainsi se dessinera pour tout le collectif la ligne de fuite à prendre, la posture de soumission à adopter pour s’extraire du shithole. Est-il besoin de dire que dans cette déliance, qui effiloche la cohésion sociale et érode l’enracinement sur le territoire national, les gangs et les réseaux de la culture jouent le même rôle ?

Pourtant depuis 2020 (https://www.elsie.news/2020/02/haiti-et-l-impense-de-la-strategie-nationale-de-gouvernance-par-erno-renoncourt.html), et bien avant, je sonne l’alarme contre ces liens culturels occultés qui nourrissent l’impensé de la gouvernance stratégique nationale et maintiennent le pays sur sa trajectoire d’errance par l’invariante défaillance des institutions publiques. Lesquelles sont pilotées par des universitaires auréolés et anoblis par la géostratégie internationale qui mettent en avant leurs titres et leurs diplômes de PhD pour enfumer la conscience collective par le mirage d’une Performance Humaine Défaillante.  Une manière de rappeler la méfiance à avoir vis-à-vis de ceux qui brillent dans les feux du rayonnement de la culture mondiale, car derrière toute errance et invariance, il y a des défauts de conception, donc d’imagination, structurants exploités par des pirates qui utilisent les réseaux d’accointances offrant les passerelles aux succès des médiocres.

Le Culte des Postures Triviales

Dans ce contexte, les observateurs, analytiquement avertis, savent que ce CPT n’est qu’une grandeur asservie dont le résultat de la gouvernance ne sera que l’instanciation d’un nouveau cycle dans l’invariance que connait Haïti. Pour cause, la prégnance de la culture de la malice, si visible dans les postures des acteurs nationaux en quête de réussite politique, économique et sociale, et leur dépendance servile vis-à-vis des ressources de la communauté internationale ne permettent pas d’augurer, à court et à moyen terme de l’existence de mécanismes innovants et de leviers transformationnels proportionnels aux pesanteurs de l’écosystème pour extraire Haïti de son impuissance agonisante.

Or, face au gangstérisme sans frontières qui déshumanise toute la population, il faut repenser le modèle culturel qui participe des rapports de l’homme haïtien avec son environnement. Car, au-delà des invariances climatiques, politiques, économiques et sociales, ce sont aussi les invariances culturelles qui maintiennent Haïti dans le cycle bas de la survie et de l’adaptation à tout ce qui nourrit et engraisse. Pito nou lèd, nou la !  Tel est le cri agonisant et déshumanisant qui traverse la culture d’un peuple dont la vie se boucle sur l’espérance de la vie (Depi gen lavi gen espwa) pour ne vivre que d’espérance (Lespwa fè viv). Manifestement, sur ce cycle fossilisant de la résignation (Bon Dye bon), l’horizon de la vie des êtres, qui abandonnent ainsi leur destin à la puissance de la fatalité, subit sans résistance les mille pesanteurs de l’écosystème physique et dérive vers les espaces ténébreux où règnent les turbulences permanentes

Nous reviendrons sous peu, dans une cartographie expliquée, explorer l’ensemble des déformations mentales et les postures indignes qu’induisent dans la culture haïtienne cette injonction déshumanisante. En attendant, pour caricaturer les 3 postures triviales les plus structurantes du cycle de l’invariance, ll m’est venu cette image et elle se dévoile comme l’interprétation des signaux faibles que cette transition va basculer vers l’invariante errance, puisque, comme élément d’un système asservi, la valeur qu’elle doit restituer comme résultat ne peut aucunement s’éloigner des gages d’entrée distribués par les propriétaires du système. Sans une prise de conscience qu’il faut s’inscrire dans la rupture d’avec la gouvernance asservie par l’assistance internationale, ce conseil présidentiel de transition ne fera que tendre vers la perspective d’une métamorphose en CHAT-CPT.

Par CHAT-CPT je fais raisonner CHAT-CPT, au-delà de sa résonnance faible, comme une instanciation automatisée, en version Indigente d’une IA dégénérative, du CHAT GPT qui est la version générative de l’Intelligence Artificielle (IA). Á chacun son IA disais-je déjà il y a 3 ans pour anticiper les grandes métamorphoses en cours ! (https://blogs.mediapart.fr/erno-renoncourt/blog/120921/de-lintelligence-artificielle-limpense-analytique-chacun-son-ia-partie-1 ) Mais, il manque encore à Haïti la disponibilité cognitive et éthique pour donner attention à des signaux faibles qui ne s’inscrivent pas dans la dynamique des postures culturelles triviales et malicieuses. Et de fait, tout se passera selon les lois déliantes qui régissent le fonctionnement à minima humain sur ce lieu où perdure l’entente des couillons et des crapules pour fortifier l’indigence par la malice. Pour rendre compte autrement et intelligiblement, loin de tout enfumage, cette errance, je postule un ensemble d’axiomes qui explicitent les lois déliantes méconnues de l’écosystème asservi et de représentations graphiques pour cartographier les postures de ceux qui, anoblis par indignité et insignifiance, forment les passerelles de ce cycle d’invariance. Cycle qui préfigure le couronnement de l’Homo Detritus comme impensé anthropologique (IA) émergent du temps de la Performance de l’Humaine Défaillance (Errance en PhD).

Ainsi, on peut cartographier le sigle CPT du nouveau leadership haïtien comme une bulle d’enfumage formée de trois lettres dont la graphie de chacune épouse les postures triviales et malicieuses du chat :

  1. La lettre C dessine la Culture de la flexibilité du couillon qui prête toujours sa personne et son rayonnement comme passerelle pour forger les adjuvants de succès des médiocres. Le slogan de cette posture culturelle est Cons Pour Toujours (CPT).
  2. La lettre P désigne le Piédestal du pouvoir sur le toit duquel trônent les mécréants qui vont user de malice et se montrer insouciants et irresponsables dans l’exercice du pouvoir, en se servant des ressources de l’État pour leurs jouissances personnelles. Le slogan de cette posture est le Pouvoir Politique aux affreux et le rayonnement culturel aux lettrés malicieux.
  3. La lettre T symbolise en finesse la Technique souple et agile de la crapule qui, au voisinage de tous les pouvoirs, guette toujours les opportunités malsaines pour s’enrichir et acquérir davantage de ressources pour corrompre et fédérer de nouveaux couillons tout en fidélisant ceux qui sont loyaux. Le slogan de cette posture est Crapules Pour Toujours (CPT).

Cela résume les postures flétries et triviales dont font montre ceux qui en Haïti se trouvent dans le voisinage de la réussite. Des postures qui peuvent être explicitées par une formulation axiomatique : Nul n’accède à la réussite économique, académique et politique, dans un écosystème asservi et déshumanisé, sans laisser éroder une grande part de sa dignité et de son humanité.

Il y a un seul moyen de briser ce cycle de l’indigence : construire un nouveau cycle pour rompre le statu quo d’avec la gouvernance asservie, refuser les alliances immondes entre crapules et couillons pour toujours, assumer que la défiance vis-à-vis de l’ordre invariant est un comportement stratégique et non une provocation. Comme le disent les vrais penseurs stratégiques : « La capacité à casser le moule est une compétence fondamentale « (Gerry Johnson, Kevan Scholes & all, Stratégique, 8eme éd., 2008, Pearson, p.291).

Cette structure de CPT, qui fait suite à d’autres, comme le Conseil Des Sages (CDS, 2004), le Haut Conseil de Transition (HCT, 2023) déjà expérimentées sans aucun succès, est-elle une nouvelle imposture pour renouveler les structures de la déshumanisation ? Ses membres ont-ils la volonté et le courage de trouver les leviers stratégiques pour cette transition de rupture ? Ont-ils l’imaginaire éthiquement irradié pour vouloir sortir du confort du rayonnement enfumé que procure la dépendance à la réussite que procurent les gages de services particuliers aux intérêts étrangers ?  Quels référentiels de valeurs vont guider leur processus décisionnel ? Voilà autant de questions qui font douter que le pire est encore à venir pour Haïti.

Quoi qu’il en soit, notre axiomatique contient des exemples de cas contextuellement enrichissants qui peuvent devenir des méthodes d’apprentissage pour détecter les signaux faibles qui structurent l’invariance anthropologique haïtienne, et aussi des méthodes de transmission des nouvelles postures de responsabilité. Fasse le hasard créateur qu’elle puisse trouver les relais pour se diffuser dans la conscience collective et s’imposer comme les ferments d’une nouvelle écologie de postures de dignité.

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