C’est l’ironie du destin qu’Haïti ait toujours à sa tête des dirigeants corrompus qui ne sont autres que des valets au service des pays impérialistes. Voilà que des haïtiens, vivants à l’étranger, offusqués ont non seulement manifesté leur mécontentement, mais pris toutes leurs responsabilités pour répondre convenablement aux arrogances et injures illimitées du président américain. Pourtant, les dirigeants du pouvoir exécutif haïtiens, eux font la sourde oreille et restent totalement muets.
Comme partout ailleurs, l’impérialisme a toujours ses hommes de paille, ses gouvernements fantoches pour l’aider à mener ses avancées agressives, visant à défendre ses intérêts et non ceux des peuples. C’est à l’œuvre qu’on reconnait les vrais ouvriers, serviteurs zélés des capitalistes occidentaux. Alors, un gouvernement qui ne s’attache pas à défendre son pays quand il est menacé, doit-il rester au pouvoir, puisque ce régime n’est qu’une couverture pour les seuls profits de la puissante force-internationale-capitaliste et néo-colonialisme éhontée ?
L’attitude défaitiste, ce silence de mort ne va pas sans une certaine complicité, sans un soutien indéfectible. A ce stade, tout se passe comme si la conspiration du silence à laquelle on assiste est étroitement liée à l’offensive impérialiste. Comment les dirigeants haïtiens peuvent-ils rester si indifférents sans être ébranlés par les déclarations du locataire de la Maison Blanche à l’égard d’Haïti !
Nombreux sont ceux qui, comme les fossoyeurs Jovenel Moise et Jack Guy Lafontant, adoptent une attitude pro-impérialiste, légitimant alors l’exploitation, l’oppression, l’infamie et l’humiliation. La gabegie et le népotisme ont atteint un niveau qui dépasse tout entendement. Tout a été fait de façon à se moquer du peuple haïtien dans son honneur. Ce n’est pas une histoire nouvelle, mais bien une stratégie de provocation, de calomnie, un projet avoué de l’impérialisme de façon à renforcer sa domination contre celui de la détermination d’un peuple en lutte.
Certains medias haïtiens de la diaspora n’avaient même pas trouvé nécessaire d’annoncer la grande marche contre Trump lancée par des progressistes à New York, voire y participer. Ils se sont retranchés derrière des considérations à dessein inavoué et dangereux qui constituent la force de frappe de la réaction. Quelle est cette aberration qui veut que l’on se taise face aux agressions répétées du chef de file de la réaction internationale ? Ces politicards révolus se sont tout à fait démasqués pour être des complices conscients et avoués. Eux dont la duplicité et la collusion avec le régime Moise/Lafontant peuvent se placer sur le même pied d’égalité ou encore d’une impérieuse solidarité dans la trahison de la souveraineté nationale.
A qui rendent-ils ainsi le plus grand service, si ce n’est qu’à ceux qui poursuivent la politique criminelle, les assassins qui ont juré la liquidation de la cause haïtienne et la destruction de la résistance populaire ? Ce sont dans les moments les plus difficiles qu’on reconnaît les vrais ennemis, tous ceux qui ne sont que des agents stipendiés, des instruments choisis de sorte qu’ils aident l’impérialisme à assurer et étendre son hégémonie dans le pays.
Tout cela nous montre que la lutte haïtienne ne peut pas être simplement basée sur une affaire de frères et sœurs haïtiens ; parce que justement il y a toujours eu deux camps qui s’affrontent dans la lutte des peuples: d’une part l’impérialisme avec tous ses corollaires, alliés, employés, agents locaux ; et d’autre part les forces progressistes, révolutionnaires anti-impérialistes accompagnant les masses prolétaires.
Cela fait plus d’un siècle que le peuple-haïtien subit diverses épreuves. Il a toujours survécu à plus d’un complot, à plus d’une trahison. Le vide politique et idéologique qui semble consumer sa flamme est éphémère, et sera rapidement comblé. Tout dépendra de la capacité, et de la volonté d’organisation, nécessité historique pour ne pas dire impératif politique absolu.
C’est en tenant compte des aspirations profondes de l’immense majorité de la population haïtienne, constituée par la couche la plus déshéritée, que les masses prolétariennes existent, résistent et résisteront grâce à la détermination de ceux et celles qui ont décidé malgré vents et marées de poursuivre la lutte pour la libération nationale, rejetant toute tutelle d’où qu’elle vienne et quelle qu’elle soit.
La vérité têtue, révolutionnaire, finira par s’imposer comme nous n’avons jamais cessé de le répéter dans ces colonnes. La cause noble du peuple haïtien a toujours ses traitres ; mais ce jour viendra, qu’on le veuille ou non, où elle accouchera ses nouveaux héros !