La Caricom dénonce Mike Pompeo

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C’est le ministre Edmond Bocchit (à droite) qui a été invité à la Jamaique par le Secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo, pas au nom du peuple haitien; mais du régime pourri et corrompu de Jovenel Moise.

Le Premier ministre de la Barbade, Mia Mottley, également présidente de Caricom n’a pas vu d’un bon œil  la visite du Secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo à Kingston, capitale de la Jamaïque et son projet suspect de rencontrer seulement les ministres des Affaires étrangères de 6 des 15 États membres de Caricom.

Dans une adresse à l’occasion de la commémoration du centenaire de la naissance du Premier ministre et intégrateur régional de la Barbade Errol W. Barrow, elle a indiqué : « Nous ne cherchons pas à choisir des combats. Je ne cherche pas à choisir des combats, mais je suis conscient que si ce pays ne représente pas quelque chose, alors il tombera pour n’importe quoi. En tant que président de la CARICOM, il m’est impossible de convenir que mon ministre des Affaires étrangères devrait assister à une réunion à laquelle les membres de la CARICOM ne sont pas invités. Si certains sont invités et pas tous, c’est une tentative de diviser cette région ».

L’arrivée du Secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo à Kingston, Jamaïque

Les ministres qui ont été invités à rencontrer Pompeo sont celui d’Haïti, des Bahamas, de Belize, St Kitts et Nevis, de la République Dominicaine et de Sainte Lucie. C’est le ministre Edmond Bocchit qui a représenté non pas le peuple haïtien mais le régime de Jovenel Moise à cette sale besogne.

Sans doute, Pompeo va utiliser cette opportunité pour consolider le soutien régional à la position américaine sur le Venezuela. Les États-Unis ne reconnaissent pas le gouvernement du président Nicolás Maduro et sollicitent également le vote des Caraïbes pour la réélection de Luis Almagro au poste de secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA) lors des élections prévues pour le 20 mars prochain. Les dirigeants de la CARICOM, lors de leur dernier sommet à Sainte-Lucie en juillet dernier, ont réitéré leur position de non-ingérence et de non-intervention dans les affaires intérieures du Venezuela

Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, à Kingston, Jamaïque, le 22 janvier 2020.

Pour tromper les naïfs, calmer les tensions et annoncer sa visite de deux jours, du mardi 21 et mercredi 22 janvier 2020 à Kingston, capitale de la Jamaïque, Pompeo avait pour sa part déclaré «Je me rendrai en Jamaïque, un bon ami de l’Amérique… Je me réunirai avec de nombreux dirigeants des Caraïbes pour discuter de la manière dont nous pouvons tous travailler ensemble pour promouvoir nos valeurs démocratiques communes et la prospérité de tous nos peuples. J’attends avec impatience une fantastique série de réunions »

Pourtant la ministre jamaïcaine des Affaires étrangères et du Commerce extérieur, Kamina Johnson Smith, a pour sa part déclaré que « la visite de travail de deux jours de Pompeo, qui commence le 21 janvier, est un engagement à renforcer les relations avec les Caraïbes » Pour ajouter ensuite «Nous nous félicitons de la visite du Secrétaire Pompeo, qui témoigne de l’engagement des États-Unis d’Amérique à renforcer une fois de plus leur engagement avec la Jamaïque et les Caraïbes au sens large. Nous attendons vraiment avec impatience cette opportunité de nouer et de renforcer nos liens de longue date »

L’actuelle présidente de Caricom, le Premier ministre de la Barbade, Mia Mottley

L’actuelle présidente de Caricom, le Premier ministre de la Barbade, Mia Mottley dans son adresse de circonstance pour dénoncer les Etats-Unis  n’avait pas manqué de  souligner pour son peuple les paroles célèbres de leur leader historique, l’ancien Premier Ministre Errol Barrow qui a eu à déclarer que « nous serons amis de tous et satellites d’aucun », il ne savait pas que cette déclaration serait adoptée par tous les premiers ministres de la Barbade qui lui succéderaient a fait savoir, Mottley.

Elle continue pour dire : « Consciente aussi que cette région doit toujours œuvrer pour que nous ne devenions pas les pions des autres, les satellites des autres, mais que nous gardions le plus en tête ce que nous devons faire pour notre peuple, sans devenir des pions sur un échiquier dont les autres auront à bénéficier »… « Et donc, il n’a pas fallu beaucoup de réflexion sur ce que devrait être notre décision parce que ce pays ne prétend pas être ce qu’il n’est pas et ne prétend pas avoir ce qu’il n’a pas. Mais il aspire à être sincère, à être correct, à être moral et à avoir des principes ».

Le bâtiment de la Caricom

Elle n’a pas manqué de rappeler  à son peuple  une réponse en bonne et due forme de Barrow  au President des Etats-unis  Donald Trump, quand  ce dernier  lui  « a proposé de payer nos cotisations pour rejoindre l’Organisation des États américains ». Barrow a alors poliment refusé et a déclaré « Dans notre partie du monde d’où je viens, si vous ne pouvez pas payer les cotisations, vous ne rejoignez pas le club ».

Bravo à Mia, à Barrow, et au peuple frère de la Barbade !

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