Haïti : La République des corrupteurs, des corrompus, des délateurs, des menteurs, des traîtres et des assassins! (2)

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La corruption est criminogène. Surtout lorsqu’elle est pratiquée dans des institutions publiques qui sont investies du mandat de servir et de protéger les populations fragilisées.

(2ème partie) 

Quand la tragédie s’appellera Mi Laï [1], je me trancherai plus la gorge avec des mots inutiles sur la page à moitié vide de mes chagrins. Si la Rivière Massacre doit encore charrier d’autres cadavres dans le fleuve Artibonite, je ne m’amuserai plus avec des mots suspendus dans le temps qui nous écorche…Si jamais demain doit être encore un présent au goût de fiel, alors je crierai comme Shakespeare : « Déjà mort, il n’y a plus de mort possible. » Et juste en bas de mon épitaphe, on écrira ces deux phrases d’Heinrich Heine : « L’arme sied mieux que la couronne au cercueil du poète. Elle est le témoignage de sa fidélité aux luttes libératrices de l’humanité. »
Robert Lodimus, Vers l’aube de la Libération, 1988

Les conséquences socioécomiques des pratiques de la corruption dans les sociétés planétaires du Nord et du Sud préoccupent au plus haut point les organismes qui œuvrent dans le domaine des Droits humains. Ce sujet est largement abordé et débattu dans les colonnes des médias écrits, sur les plateaux des chaînes de télévision et aux micros des journalistes de la presse parlée.

Une pléthore d’essayistes de renommée internationale ont rédigé des ouvrages importants sur les thèmes liés à la problématique de la misère. Avec des statistiques incontestables, ces grands chercheurs des milieux universitaires ont décrit dans des textes rédigés avec toute la rigueur de la méthodologie et de la rationalité les situations de pauvreté extrême, de privations honteuses et humiliantes qui déciment les gens du peuple.

Tous les matins, les journaux nous vendent les détresses illustrées de l’univers en première page. Les yeux embués de larmes des enfants africains, latino-américains, asiatiques  rachitiques nous appellent à leur secours. Nous interpellent. Des vieillards au corps fatigué et meurtri sollicitent la commisération des dirigeants gouvernementaux qui demeurent pourtant irresponsables et impassibles. Les « Emmanuel Macron » des États autocrates souffrent de la surdité malveillante et de la cécité criminelle. La présence des « gilets jaunes » dans les rues de la France tous les samedis témoignent des sentiments de mépris affichés par les riches et leurs valets envers les petits salariés. La corruption est criminogène. Surtout lorsqu’elle est pratiquée dans des institutions publiques qui sont investies du mandat de servir et de protéger les populations fragilisées. Davos réunit chaque année une petite clique de « corrompus » qui viennent exposer leurs avoirs, leurs savoirs, leurs pouvoirs au visage émacié des victimes du système capitaliste.

Lorsque ce n’est pas la famine qui contraint les familles à se déplacer, à abandonner leurs lieux d’origine, c’est la guerre.

En matière d’extinction des vies humaines, la sous-alimentation opère des ravages dans les régions étranglées par les rudes conditions de la sécheresse. Lorsque ce n’est pas la famine qui contraint les familles à se déplacer, à abandonner leurs lieux d’origine, c’est la guerre. Ces conflits armés interethniques ou interétatiques sont provoqués par les multinationales qui s’enrichissent dans la fabrication et la vente d’armes de destruction massive. En tête de liste des pays assassins, nous retrouvons les États corrompus du G7. La bande des cosmocrates ne recule devant aucune entreprise financière et économique mafieuse. Elle est prête à tout. Elle détruit. Tue. Sans pitié. Pour les tyrannosaures de la communauté internationale, l’argent est plus important que la vie. Les États-Unis, la France, le Canada, l’Angleterre, Le Japon, l’Allemagne, la Grande Bretagne, – sans aucune crainte de les nommer –, sacrifient même leurs propres citoyens dans des guerres stupides qui visent à leur ouvrir la voie à des opérations de vol et de pillage à l’étranger.

L’Irak du défunt Saddam Hussein est devenu une terre de ruines et de désespoirs pour son peuple écrasé sous les mensonges et les bombes de George Bush. Que reste-t-il aujourd’hui de l’Égypte? Le pays des Pharaons et des pyramides n’est plus que l’ombre de lui-même. Les États occidentaux ont démoli toutes les structures de sa belle et grande civilisation.

L’histoire retiendra sans nul doute que la cause des exploités et des misérables qui subissent les assauts répétés du néolibéralisme est juste. Elle mérite tous les sacrifices humains pour la défendre et pour la réparer. Pour que les Grecs arrivent aux portes de Troie, – il faut se le rappeler –, il y a eu une Iphigénie sacrifiée sur l’autel d’Agamemnon dressé en l’honneur de  Poséidon, le fils de Cronos et de Rhéa, dans la mythologie grecque. Les camarades qui militent pour le « Changement sociétal », pour une « Révolution politique et économique » en remplacement du système néoesclagiste doivent savoir qu’ils s’attaquent à des intérêts puissants et dangereux. Seulement, la lutte en vaut la peine. Dans ce combat noble, il y aura toujours quelqu’un pour ramasser le fusil et prendre la place de celle ou de celui qui est tombé.Les États qui tiennent la République d’Haïti sous leurs serres n’encourageront aucun gouvernement à utiliser une partie des recettes fiscales et de l’aide internationale pour sortir les masses de la misère. Ils savent que l’argent destiné au financement des projets de développement durable et d’amélioration des conditions de vie des familles nécessiteuses  est détourné à des fins d’enrichissement singulier et groupusculaire. Ils corrompent les chefs d’État, endettent le pays jusqu’à le pousser à la faillite, et exigent que les « capitaux et les intérêts » soient remboursés en ressources naturelles.

Le président Élie Lescot a ruiné les paysans haïtiens. Il a séquestré des terres cultivables pour les consacrer à la culture du cryptostégia développée par les États-Unis pour les besoins de l’expansion de l’industrie automobile. Cette plante qui produit le caoutchouc a séché les nappes souterraines dans les plaines et les vallées. Jusqu’à présent le secteur agricole d’Haïti paie les conséquences de cette entreprise négative et ruineuse. Les Yankees ont protégé les terres de la Floride et ont contaminé les nôtres.

Le régime politique de François Duvalier, qui a débuté le 22 septembre 1957, a institutionnalisé le phénomène de la « corruption » sur le territoire national. Le vol, le mensonge, la délation, la trahison et l’assassinat étaient devenus  monnaie courante dans une société maintenue durant 29 ans dans un climat de dictatorialisme effarant. Les volontaires de la sécurité nationale (VSN), – appelés communément les tontons macoutes –, rançonnaient les citoyens, violaient les femmes et les adolescentes, persécutaient les professeurs et les étudiants, dénonçaient les militants communistes pour obtenir les faveurs du père et du fils. Cette milice qui n’était pas rémunérée par l’État sanguinaire pour ses basses besognes vivait exclusivement de vols et de rapines. Elle avait plus de pouvoir que les membres des forces armées placées sous le commandement de l’analphabète  Jacques Gracia.

7 février 1986 est arrivé lui aussi avec ses lots de « corrupteurs » et de « corrompus ». Des groupements politiques, des associations de toutes sortes commençaient à émailler la scène nationale. Le pays entier plongeait dans une atmosphère de « torridité » démocratique. Henri Namphy révélait sa véritable nature : un gendarme, un escroc, un menteur, un assassin, un traître, un dictateur, un voleur… La première élection qu’il organisait le 29 novembre 1987 a terminé dans le massacre des votants de la ruelle Vaillant. Quelques mois après la tragédie, Lesly St Roc François Manigat enjambait le sang des victimes pour être nommé président de la République par les forces armées d’Haïti. A-t-il eu le temps de s’en repentir avant le trépas? Certains ont qualifié cet acte de « crime de haute trahison » contre le peuple haïtien. C’est Jacques Roumain [2] qui a écrit: « Avant, on ne faisait qu’une seule famille. Aujourd’hui, il y a nous, il y a les autres. Entre les deux, le sang. On ne peut enjamber le sang. »

Le général Prosper Avril a transformé Haïti en cette « caverne de voleurs et de bandits » qui a glissé vers le gangstérisme des bidonvilles. Les militaires qui l’ont aidé à « botter les fesses » d’Henri Namphy faisaient la pluie et le beau temps dans la cité. Prosper Avril est le père du phénomène des « zenglendos » qui  endeuille la société haïtienne. L’inculpé Jovenel Moïse, qui doit répondre de ses actes criminels par devant ses juges naturels, a ressuscité les forces armées de François Duvalier pour les besoins de sa cause. « Qui se ressemble, s’assemble. » Prosper Avril s’est révélé à la fois un traître, un délateur, un usurpateur, un bourreau, un assassin, un corrupteur, un corrompu, de la pire espèce.

Jean-Bertrand Aristide

Lorsque le père Jean-Bertrand Aristide est élu à la présidence de la République le 16 décembre 1990,  l’aide internationale dégouttait à peine des robinets de la Banque mondiale (BM), du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque interaméricaine de développement (BID). L’assiette fiscale était quelque peu légère. Washington avait dépêché l’ex-président Jimmy Carter pour conseiller au nouvel élu du Front national pour le Changement et la Démocratie (FNCD) , avant même que celui-ci ait prêté serment par devant l’Assemblée nationale, de faire défection au profit de son adversaire, l’économiste Marc Louis Bazin. Jean-Bertrand Aristide n’a pas obtempéré. L’envoyé spécial lui déclarait carrément qu’il n’obtiendrait pas l’appui des autorités étatsuniennes pour gouverner. Le coup d’État du 30 septembre 1991 était donc subtilement annoncé. Les 7 mois de vache maigre de l’équipe lavalassienne – 7 février 1990 – 30 septembre 1991 – ne laissaient pas d’ouverture au pillage du Trésor public.

Cependant, il y a une ombre au tableau de l’utilisation des fonds de la Téléco aux États-Unis mis à la disposition du gouvernement en exil de Jean-Bertrand Aristide. La période du deuxième mandat, – encore inachevé  –, de Fanmi Lavalas a été elle-même marquée et ternie par des scandales de détournements de fonds, de meurtres de politiciens, de trafics de stupéfiants, d’assassinats de journalistes et de brutalités policières.

Ronald Camille alias Ronald Cadavre, le bandit très proche de Tabarre, avait les nerfs à fleur de peau et la gâchette facile. Accusé d’avoir assassiné son collègue lavalassien Fritzner Jean dit « Bobo », la Police nationale d’Haïti procédait à son arrestation le 23 mars 2002 à l’aéroport international de Port-au-Prince. Il est décédé le 27 février 2003 à l’hôpital St François de Salles sans avoir été jugé pour les crimes qui lui étaient reprochés. Il était encore incarcéré au pénitencier national, lorsqu’il  tombait malade. Le jour des funérailles de Ronald Camille, – le samedi 15 mars 2003 –, les deux dirigeants de Jan li pase li pase (JPP), René Civil et Paul Raymond dénonçaient ouvertement des secteurs du régime gouvernemental qui auraient planifié  l’exécution de certains militants gênants des Organisations populaires (OP).

Au  Nord comme au Sud, la corruption enrichit une oligarchie et appauvrit une large majorité de personnes.

Sous le règne d’Aristide, le sénateur Jean-Robert Sabalat enquêtait sur la vente illégale de trois avions de l’État haïtien à des étrangers. Le parlementaire parlait clairement de l’implication de l’équipe tabarienne dans les transactions irrégulières.

Les barrières d’hostilité qui se dressaient entre Fanmi Lavalas (FL) et l’Organisation du peuple en lutte (OPL) n’ont-elles pas décrédibilisé la conclusion du rapport de la Commission d’enquête administrative  présidée par Paul Denis, le bras droit de Gérard Pierre-Charles? Ce document a révélé à l’opinion internationale un président Jean-Bertrand Aristide à l’image d’Idi Amin Dada. Gérard Latortue, qui a commandité cette enquête, est lui-même un serpent venimeux au service de la CIA et de l’Organisation des Nations unies. Cette tâche, pour si importante qu’elle fût, n’aurait pas dû être confiée à une « science sans conscience ». L’ancien sénateur de Fanmi Lavalas, Louis Gérald Gilles [3], évoquait dans cette affaire « l’instrumentalisation de la Justice… »

Agiter l’océan de la corruption qui gangrène les différents secteurs  d’activités des sociétés du globe terrestre, – comme le Christ remuait les eaux de la piscine de Bethesda pour guérir les paralytiques –, est une initiative – nous l’avons reconnu au départ – itérative, répétitive. Tous les livres rédigés par Jean Ziegler dénoncent la dichotomie constatée au niveau de la redistribution des ressources collectives gérées par l’État bourgeois. Les dirigeants du secteur public savent comment contourner les lois pour construire leur fortune personnelle. Ils obtiennent des pots-de-vin substantiels sur les contrats sans appel d’offres, les contrats gré à gré, qu’ils octroient à des firmes privées, nationales et internationales. Vous nous voyez certainement y arriver tranquillement.

Nous n’aimons pas trop puiser dans les rapports des organisations internationales procapitalistes. Elles publient des statistiques de style en veux-tu en voilà sur une base régulière dans lesquelles elles tentent de faire comprendre aux citoyens simplistes, vulnérables à la désinformation que les pays de l’Afrique, de l’Asie, de l’Amérique latine figurent au premier rang des États corrompus. Comme si les puissances occidentales étaient l’incarnation même de l’honnêteté, de la démocratie, de la justice sociale, de l’équité économique et financière. Transparency International ne nous inspire pas vraiment confiance.

Des journalistes occidentaux pointent toujours du doigt Fidel Castro, Vladimir Poutine, Nicolas Maduro, Saddam Hussein, Mouammar Kadhafi,  et d’autres chefs d’État du Moyen-Orient, de l’Afrique et de L’Asie pour apporter des preuves de l’enrichissement individuel, illicite et irrégulier à leurs lecteurs naïfs. Les photos prises des résidences privées de Robert Mugabe servent à prouver que les présidents africains sont des voleurs, des prévaricateurs. Mais jamais ils ne remettront en question l’origine et l’étendue de la fortune colossale et scandaleuse des « gens riches et célèbres » de l’Occident, particulièrement celle de ceux qui résident au Palais de  Buckingham, au château de Windsor, au château de Balmoral… Au Nord comme au Sud, la corruption enrichit une oligarchie et appauvrit une large majorité de personnes.

Les « tondeurs » des classes ouvrières  sont coupables et méprisables au même niveau. Eux aussi, les journalistes dont on parle, font partie de la horde des « corrompus » qui pratiquent la désinformation ciblée pour blanchir les biens mal acquis des oligarques qui tirent les ficelles derrière les présidents fantoches, les marionnettes comme Donald Trump, Emmanuel Macron, Jovenel Moïse…

Il n’est pas du tout aisé de faire admettre que les individus, les pays périphériques sont pauvres, parce qu’ils sont corrompus, parce qu’ils sont dirigés par des autorités politiques, législatives et judiciaires qui sont elles-mêmes corrompues. Ce sont les « corrupteurs » qui produisent les « corrompus ». Et qui sont-ils? Ne sont-ce pas les puissances étatiques rapaces du Nord? Elles utilisent les armes des raretés alimentaires pour contraindre les peuples affamés à céder les richesses naturelles  de leur pays pour une bouchée de pain.

L’essayiste Suzan George, dans « Comment meurt l’autre moitié du monde? », sous le sous-titre « Le mythe de la population », écrit : « La faim, l’apathie et la mort rapide caractérisent la vie d’un petit cultivateur ou d’un paysan sans terres dans les pays pauvres. Il ne peut contrôler les forces qui modèlent sa vie. Mais ce qui est pire, dans un sens, c’est que les riches se considèrent comme les mieux armés pour résoudre ses problèmes. Cela peut être fait dans un esprit de compréhension « charitable », ou pour des raisons moins fréquemment admises ou admissibles. L’un des objectifs principaux de l’Occident est de réduire la population du Tiers-monde. Ces gens-là, dit-on, sont trop nombreux. »

Un monde sans « corruption » est-il possible? Ou même imaginable? Beaucoup d’auteurs économistes se sont posé la question à peu près sous cette forme. Les individus sont nés avec des vertus et des défauts. L’équilibre de la nature repose justement sur des piliers de contradictions. Cependant, cela ne nous empêche pas de condamner ce qui est mal, et de récompenser ce qui est bien. Les sociétés humaines ne peuvent pas échapper aux démons de l’imperfectionnisme. Souvenez-vous de Blaise Pascal : « L’homme n’est ni ange ni bête. » Alors, ne serait-il pas les deux à la fois? Que pourrait-on inventer pour éradiquer le virus de la « corruption » sur l’ensemble de la planète?

Ce sont les « corrupteurs » qui produisent les « corrompus ». Et qui sont-ils? Ne sont-ce pas les puissances étatiques rapaces du Nord?

Nicolas Machiavel a lui aussi réfléchi sur les causes de ce vice qui prend sa source dans la genèse même de l’humanité. Le 13 juin 2015, la québécoise Mariève Mauger-Lavigne [4] a publié un article dans le quotidien Le Devoir. Elle a écrit : «  Les institutions représentent alors un atout pour deux raisons. D’abord, elles ont la caractéristique d’être stables et constantes, contrairement aux lois, à la merci du pouvoir en place et des événements : « Si les lois varient dans une cité en fonction des événements, les institutions ne varient jamais ou rarement » (p. 227). Ensuite, en étant communément partagées, elles font de la lutte contre la corruption le fardeau de tous les citoyens. Machiavel confie avoir une totale confiance en une solution institutionnelle dont le peuple est partie prenante, puisque, pour lui, c’est comme « confier un dépôt à ceux qui ont moins le désir de s’en emparer » (p. 198). Il est logique de remettre le remède à la corruption dans les mains du peuple, parce que sa nature est d’être désintéressée par le fait de diriger et de dominer. Cependant, Machiavel ne s’arrête pas là : précisément, il souhaite voir la mise en place d’instances en mesure de recevoir des accusations, car il n’est « d’autorité plus utile et nécessaire que celle de pouvoir accuser les citoyens devant le peuple, devant un magistrat ou un conseil, quand ils ont commis quelque faux contre la liberté » (p. 203). »

Selon les Écritures, le mensonge a pris naissance dans le jardin d’Eden. Ève s’est laissé tenter par le diable métamorphosé en serpent. Et elle a entraîné son compagnon Adam dans sa chute. Dieu les a maudits et condamné leur existence aux souffrances et à la mort. Est-ce cette révélation biblique qui a fait dire au philosophe des Lumières Jean-Jacques Rousseau que « l’homme est né bon, et que c’est la société qui le corrompt? »

André Maurois, repris par Benjamin Lisan [5] constate que  « La corruption est un vice aussi vieux que la nature humaine. [Elle serait un] trait permanent de la nature humaine.»  Et l’auteur de « Peut-on lutter contre la corruption » ajoute pour sa part : «  Elle serait aussi vieille que l’humanité. La lutte contre elle s’apparente à une lutte contre une hydre, dont les têtes repoussent sans cesse, lutte qui n’aurait pas de fin, à l’image du mythe de Sisyphe ou du mythe de la Méduse. »

Le système de société capitaliste a été conçu avec les germes de l’exploitation des marginalisés majoritaires. Vivre dans un monde relativement honnête est toujours possible. Certaines « Révolutions » sociales, politiques et  économiques ont fait ce pari, et ils l’ont gagné. Le dépérissement de l’État bourgeois est l’unique solution pour décapiter les spectres de la « corruption » qui maintiennent la classe ouvrière universelle dans les chaînes de la misère.     

(À suivre)

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Notes et références

[1] Les marines américains ont tué des dizaines de femmes, d’enfants et de vieillards dans ce village vietnamien.

[2] Jacques Roumain, Gouverneurs de la rosée, 1947.

[3] RA/HPN, Haïti-Justice : Rapport Paul Denis, Gérald Gilles craint une instrumentalisation de la Justice, mardi 24 mars 2015.

[4] Mariève Mauger-Lavigne, Le remède de Machiavel contre la corruption, Le Devoir, 13 juin 2015.

[5] Benjamin Lisan, Peut-on lutter contre la corruption?, 31 octobre 2014.

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