Haïti: la première révolution sociale victorieuse a tracé la voie de l’indépendance

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En Haïti, l'histoire ne peut cacher que l'indépendance et la création de l'État national sont le fruit de la lutte de classe, le produit d'une profonde La révolution haïtienne a provoqué un bouleversement mondial aux proportions gigantesques, dont nous avons oublié la vraie dimension aujourd'hui, puisque ce qui nous est montré d'Haïti est sa situation actuelle, d'extrême misère et de dégradation.

Le 1er janvier 1804, l’indépendance d’Haïti du système colonialiste français a été proclamée, créant un précédent que l’Amérique espagnole n’atteindra que deux décennies plus tard. Haïti était le deuxième pays indépendant du continent américain, après les États-Unis, qui l’avaient proclamé en 1776, mais ce fait avait un impact social et politique plus profond sur l’île des Caraïbes qu’en Amérique du Nord.

L‘émergence d’Haïti en tant qu’État-nation est le produit diaphane d’un processus de révolution sociale: la lutte pour la liberté contre le mode de production esclavagiste du système de plantation et contre toutes les formes de racisme.

C’est précisément pour cette raison que l’historiographie libérale hispano-américaine a tenté d’ignorer l’indépendance et la révolution haïtienne car ce qu’ils ont le plus craint, depuis et jusqu’à maintenant, c’est que les sentiments, les aspirations et les méthodes qui ont ému les secteurs les plus exploités, opprimés et sociaux les discriminés de l’île de Saint-Domingue se propagent aux classes populaires du reste du continent.

En Haïti, l’histoire ne peut cacher que l’indépendance et la création de l’État national sont le fruit de la lutte de classe, le produit d’une profonde révolution sociale contre le système esclavagiste. L’indépendance est une conséquence, quand il est démontré que la métropole française ne veut pas tolérer les garanties démocratiques minimales pour ses colonies, si ce n’est la liberté, l’égalité et la fraternité qu’elle proclame.

Dans l’histoire hispano-américaine, la lutte des classes était aussi le moteur dont a surgi l’indépendance, mais l’historiographie a réussi à cacher le fait derrière des mythes nationaux, des mythes qui masquent les intérêts et le rôle joué par les classes dirigeantes, déformant les événements.

Le peuple haïtien a dû payer une facture très chère, que le monde lui a imposée depuis lors, pour avoir été un véritable phare de civilisation, de liberté, d’égalité et de fraternité, et pour avoir montré à quel point ces mêmes concepts sonnaient hypocrites dans la bouche des hommes politiques français et des personnes éclairées, sauf le cas très exceptionnel de Robespierre peut-être.

Pour cette raison, au XXIe siècle, il est nécessaire de remettre en question les allégations déguisées de républicanisme et de laïcité des élites dirigeantes de France, pour justifier leurs politiques racistes et de domination des peuples musulmans de leurs anciennes colonies. Il faut distinguer les mots vides ou les mots pleins d’autres contenus, des faits concrets. C’est une leçon de l’histoire d’Haïti.

Indépendance ou la mort

La proclamation de l’indépendance d’Haïti, faite par Jean Jacques Dessalines, non seulement établit les objectifs de la lutte pour la liberté du «peuple indigène d’Haïti» (comme il identifie son peuple), mais révèle aussi l’hypocrisie avec laquelle l’État français (les barbares, il les appelle) les tenaient enthousiasmés par une égalité et une liberté qui ne se sont jamais réalisées:

« Citoyens,

Il ne suffit pas d’avoir expulsé de votre pays les barbares qui l’ont ensanglantée pendant deux siècles; il ne suffit pas d’avoir arrêté les factions toujours renaissantes qui vous ont successivement présenté le spectre de la liberté que la France exposait sous vos yeux. Un dernier acte d’autorité nationale est nécessaire: assurer à jamais la règle de la liberté dans le pays qui nous a donné naissance; arracher au gouvernement inhumain, qui depuis si longtemps a gardé nos esprits dans la maladresse la plus humiliante, tout espoir de nous soumettre. En bref, vous devez vivre de manière indépendante ou mourir.

Indépendance ou la mort … que ces paroles sacrées nous unissent, et puissent-elles être le signe des combats et de nos retrouvailles.

Tout nous rappelle les cruautés de ce peuple barbare …

De plus, victimes depuis quatorze ans de notre crédulité et de notre indulgence; vaincu, non par les armées françaises, mais par la vaine éloquence des proclamations de leurs agents …

Comparé leur cruauté à notre patiente retenue, leur couleur à la nôtre, la grande mer qui nous sépare, notre climat vengeur, tout nous dit qu’ils ne sont pas nos frères, qu’ils ne le seront jamais, et que s’ils trouvent un asile parmi nous, ce seront eux intrigants de nos inconforts et de nos divisions.

Nous jurons à l’univers tout entier, à la postérité, à nous-mêmes, de renoncer à jamais à la France et de mourir plutôt que de vivre sous sa domination. Combattez jusqu’au dernier souffle pour l’indépendance de notre pays » (Dessalines, 1804).

Le système cruel de plantation d’esclaves

L’indépendance d’Haïti ne peut pas être expliquée à partir d’un mythe national antérieur car c’était un pays vraiment nouveau au 18ème siècle, composé de migrants français et de migrants esclaves venus d’Afrique, où ils étaient chassés et enchaînés pour être amenés à travailler dans les plantations, principalement les sucreries du nord de Saint-Domingue.

Peinture murale à l’ambassade d’Haïti au Venezuela

La partie occidentale de l’île d’Hispaniola, territoire connu aujourd’hui sous le nom d’Haïti, a été cédée par l’Espagne à la France par le traité de Ryswick de 1697. Ainsi, Saint-Domingue, colonie française, avait à peine plus d’un siècle d’existence au moment de l’indépendance en 1804. Au cours de ce siècle, la France confie à sa partie de l’île la tâche de produire du sucre, principalement, de l’indigo et du tabac. Cette production organisée dans le cadre du système de plantation était basée sur l’exploitation du travail forcé.

Le professeur Félix Morales, de l’Université du Panama, souligne dans son mémoire de maîtrise en histoire américaine, que les esclaves étaient considérés comme des éléments substituables de la chaîne de production qui, lorsqu’ils mouraient ou étaient incapables de travailler, étaient remplacés par d’autres directement importés d’Afrique. Morales estime qu’entre 1764 et 1771, 10 à 15 000 esclaves en moyenne ont été importés par an; en 1786, ils atteignirent 28 000; et à partir de 1887, le chiffre de 40000 esclaves par an était dépassé (Morales Torres, 2017).

Morales cite une phrase de Carl Marx du premier volume de Le Capital dans laquelle il déclare: «….Dans les pays importateurs d’esclaves, c’est l’exploitation maximale des esclaves le système le plus efficace qui consiste à presser le bétail humain pour obtenir le plus grand rendement possible dans le temps le plus court.  Dans les pays tropicaux, où les bénéfices annuels sont souvent égaux au capital mondial des plantations, c’est précisément là que la vie des Noirs est sacrifiée le plus impitoyablement ».

 Vers 1789, lorsque la Révolution française a commencé et que la Révolution haïtienne a commencé, la population et la structure sociale étaient les suivantes: 30 000 colons blancs, répartis entre propriétaires de grandes et petites plantations; 40 000 mulâtres ou affranchis, situés pour la plupart au sud de l’île, qui occupaient un rang intermédiaire, étant libres et certains d’entre eux propriétaires de moyennes et petites fermes, dont certaines utilisaient le travail des esclaves; 550 000 esclaves noirs, pour la plupart affectés aux plantations du nord de l’île.

Pour comprendre les hauts et les bas du processus révolutionnaire en Haïti, il convient de saisir deux particularités: les colons blancs étaient pour la plupart des monarchistes et des défenseurs de l’Ancien Régime, c’est pourquoi ils se sont affrontés à plusieurs reprises avec les autorités issues de la révolution, et de Paris ils ont dû envoyer des soldats pour les contrôler  ainsi que les Haïtiens eux-mêmes; la division de la population racialisée entre noirs et mulâtres, qui exprimaient des classes différentes, a également produit des conflits entre eux qui ont conduit à des guerres civiles.

Toussaint Louverture, âme, cerveau et bras de la révolution haïtienne

Le grand sociologue haïtien Gérard Pierre Charles, décrit avec les mots suivants celui qu’on avait appelé “Le Premier des Noirs” ou le “Spartacus Noir”: «Toussaint Bréda, esclave domestique de la maison Bréda, qui jusqu’à ses 50 ans avait été un étranger, a eu accès aux valeurs de la société créole, y compris la philosophie du siècle des lumières, à partir de la lecture des encyclopédistes. Il avait également accès à l’art de la politique et de la guerre. Il a été entraîné par l’extraordinaire dynamisme de la société coloniale, en pleine mutation révolutionnaire, à jouer un rôle politique et militaire de premier ordre. Sous le nom de Toussaint Louverture, il prend la direction de 500 000 esclaves qui se révoltent à partir de 1791, animés par les idées de liberté et d’égalité de la Révolution française. Il a vaincu les troupes espagnoles et britanniques qui, dans le cadre de rivalités entre métropoles, voulaient prendre le contrôle de cette colonie prospère. Il a ainsi réussi à restaurer la paix et la prospérité dans un territoire dévasté par une décennie de guerre et de conflits sociaux.

De cette manière, en raison de son talent politique et militaire, il s’impose aux autorités de la France révolutionnaire, qui le nomme général de France et gouverneur de la colonie. En 180l, il proclame sa propre Constitution. Par cet acte, il rompt avec les règles du pacte colonial, établit des relations diplomatiques avec l’Angleterre et les États-Unis et accorde à Saint Domingue un statut d’autonomie » (Charles, s.f.).

Le sort de François Dominique Toussaint est celui d’un esclave domestique, ce qui lui permet d’éviter la pire forme d’exploitation des esclaves dans les plantations, qui conduit à l’épuisement physique et mental. Ainsi, grâce à cette forme d’esclavage plus “bénigne”, il a pu accéder à la lecture et à une formation culturelle interdite à la plupart.

Un monument en hommage aux héros de Vertières

En 1776, à l’âge de 33 ans, âge mûr à ce moment-là, il put accéder à son émancipation en tant qu’homme libre, devenant lui-même propriétaire agricole qui à son tour exploita jusqu’à 13 esclaves, dont l’un était JJ Dessalines, qui proclamera plus tard l’indépendance de Haïti (Lamrani, 2019). Évidemment, son attitude de maître n’était pas sévère comme celle des autres, ce qui lui a permis de prendre la tête du mouvement antiesclavagiste et de faire devenir ses lieutenants ceux qui, comme Dessalines, avaient travaillé pour lui.

Dès que le processus révolutionnaire a éclaté à Paris, la littérature et les informations à son sujet sont arrivées et ont eu des répercussions à Saint-Domingue. L’un de ces documents qui a eu un grand impact parmi les Haïtiens fut la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen approuvée par l’Assemblée nationale constituante française le 26 août 1789.

Le premier impact sur l’île eut lieu le 28 octobre 1790, lorsque 350 mulâtres se rendirent à l’Assemblée de Port-au-Prince pour réclamer l’égalité des droits, dirigées par Vincent Ogé et Jean-Baptiste Chavannes. Cette manifestation fut durement réprimée par les colons blancs, Ogé, Chavannes et des dizaines de participants payèrent de leur vie. Première preuve que les soi-disant «droits de l’homme» ne s’appliquaient pas aux hommes noirs.

L’épisode décisif a eu lieu le 14 août 1791, dans le cadre d’une cérémonie religieuse à Bois Caïman où un soulèvement massif d’esclaves dirigé par Dutty Boukman, George Biassou et Jean F. Papillon eut lieu. La rébellion a détruit des dizaines de plantations et tué plus de 2 000 Blancs. Ils ont été rejoints par Toussaint, d’abord comme médecin, puis comme assistant de Biassou.

Le chef de la révolution haïtienne :
Jean-Jacques Dessalines

Tôt, Toussaint se fit remarquer au combat par sa bravoure et son intelligence, ce qui lui permit de développer un système d’attaque contre l’ennemi ce pour quoi il acquiert le surnom «Louverture» (The Opening) qu’on lui connaît.

Suite à l’exécution de Louis XVI, le 21 janvier 1793, l’Espagne intervint dans la guerre civile de Saint-Domingue, offrant un soutien aux rebelles, ce qui fut accepté par Toussaint, devenu le chef visible de la révolution. Le 29 août 1793, Toussaint proclame: «Je veux que la liberté et l’égalité règnent à Saint-Domingue. Je travaille pour qu’ils existent. Unissez-vous, frères, et combattez avec moi pour la même cause. Déracinez avec moi l’arbre de l’esclavage » (Lamrani, 2019).

Maximilien Robespierre, qui était membre de la société des «Amis des Noirs», proposa et approuva l’abolition de l’esclavage en France et dans ses colonies, le 4 février 1794. «A partir du moment où dans l’un des vos décrets, vous aurez prononcé le mot «esclave», vous aurez prononcé à la fois votre déshonneur et le renversement de votre Constitution », déclara Robespierre (Lamrani, 2019).

Lorsque ce décret accorda la citoyenneté et la liberté aux esclaves d’Haïti, la République française envoya le général Lavaux négocier avec Toussaint pour qu’il se sépare de l’Espagne et rejoigne le côté français, ce pour qui il obtint le grade de général.. Toussaint accepta, changea en faveur de la république, combattit les Espagnols et les expulsa vers le côté français de l’île tout en les forçant à signer un traité de paix en 1795. Trois ans plus tard, il répéta avec succès la m~me manœuvre contre les envahisseurs anglais. Ce qui lui valut d’être nommé gouverneur de Saint-Domingue.

La perfidie de la France républicaine

Il fallait saper l’autorité du grand leader haïtien pour le remplacer par une marionnette. Pour ce, l le Directoire, en 1798, envoya le général Hédouville fomenter la division entre Toussaint, qui contrôlait le nord de l’île, et le général André Rigaud, mulâtre et propriétaire de domaines, qui contrôlait le sud.  Une guerre civile a éclaté entre 1799 et 1800, jusqu’à ce que Toussaint réussisse finalement à expulser Rigaud.

Le 2 juillet 1801, Toussaint et l’Assemblée générale de Saint-Domingue proclament une constitution politique dans laquelle un régime autonome est établi, mais pas l’indépendance de la France.

Par le troisième article, il était déclaré “Il ne peut y avoir d’esclaves sur ce territoire”; le quatrième élimine toute discrimination raciale pour accéder à un emploi; et cinquièmement, il consacre la véritable égalité en déclarant qu’«il n’y a pas d’autre distinction que les vertus ou les talents» (Lamrani, 2019).

Le 2 janvier 1816, Simón Bolívar rencontra le président haïtien Alexandre
Pétion, qui lui a fourni les ressources nécessaires pour mener à bien ce que
serait l’expédition Los Cayos, qui comprenait 1000 membres d’équipage
patriotiques et 1000 volontaires haïtiens. Peinture d’Alexandra Barbot

Mais Toussaint commit l’erreur de continuer à faire confiance à la République française et a envoyé le texte de la constitution à Napoléon Bonaparte pour son approbation. Au lieu de cela, Napoléon fit envoyer son beau-frère, le général Leclerc, avec plus de 20 000 soldats pour écraser le gouvernement de Toussaint. Celui-là débarqua au Cap le 29 janvier 1802 pour exiger la reddition de la garnison. Au même moment, le 20 mai 1802, Napoléon Bonaparte lui-même par décret rétablit l’esclavage.

L’armée française a utilisé contre Toussaint toutes les méthodes développées par les empires pour soumettre leurs colonies: crimes contre l’humanité contre la population civile, corruption de subordonnés pour que certains le trahissent, et apparemment Rigaud, Pétion et Dessalines sont même tombés dans ce piège. Napoléon a même envoyé aux enfants de Toussaint, qui étudiaient en France, un message soi-disant flatteur, pour voir s’il pouvait le contrôler. 

Comme Leclerc ne pouvait livrer la défaite militaire qu’il voulait, il proposa à Toussaint un accord de paix,  par médiation d’une lettre de Napoléon reconnaissant les «services rendus au peuple français» et le proclamant parmi «les citoyens les plus illustres», etc., et la promesse de ne pas restaurer l’esclavage. Toussaint a accepté l’accord qui comprenait la préservation de son état-major et qu’il pût se retirer dans la ville d’Ennery.

L’armée française ne lui obéit pas et commença à le harceler jusqu’à ce qu’en juin 1802, il fut arrêté avec toute sa famille et déporté en France, où il resta en état d’arrestation jusqu’au 7 avril 1803, date de sa mort. Il avait 60 ans.

Enfin, l’indépendance

Beau-frère de Napoléon, le général Leclerc a payé de sa vie ses crimes contre le peuple haïtien, non aux mains d’un combattant, mais grâce à la fièvre jaune qui l’a tué en 1802 sur l’île de la Tortue, en Haïti. Avertissant les Français de la trahison de leurs engagements et ne souhaitant pas faire demi-tour, noirs et mulâtres, menés par JJ Dessalines et Henri Christophe, s’associèrent lors d’une réunion secrète dite du “Congrès de l’Arcahaie”. En mai 1803, ils se sont révoltés, déclenchant la guerre d’indépendance.

Ils avaient en leur faveur la guerre de la Grande-Bretagne contre la France, qui empêchait cette dernière d’envoyer des troupes sur l’île. En octobre 1803, Dessalines prend Port-au-Prince et le 19 novembre de cette année, il bat les Français à la bataille de Vertières, dix jours plus tard, les troupes vaincues quittent l’île.

Toussaint Louverture

L’indépendance définitive sera proclamée quelques semaines plus tard, le 1er janvier 1804. Le gouvernement français mettra plusieurs décennies à reconnaître son indépendance, ce qu’il fit finalement en exigeant des compensations pour dédommager les colons blancs propriétaires d’esclaves qui avaient été expropriés et expulsés de l’île.

La prédiction de Toussaint s’était réalisée: «En me renversant, seul le tronc de l’arbre de la liberté noire a été renversé à Saint-Domingue; il repoussera car ses racines sont profondes et nombreuses ».

Le soutien d’Haïti à l’indépendance hispano-américaine

Indépendante, Haïti a fourni un soutien constant à la lutte pour l’indépendance hispano-américaine. Francisco de Miranda lui-même, au cours de son expédition de libération ratée au Venezuela, avait débarqué au port de Jacmel, en février 1806, où il avait reçu le soutien de Jean Jacques Dessalines.

Plus tard, en 1815, pendant son exil en Jamaïque, Simón Bolívar écrivit à Pétion pour lui demander son soutien, et il le reçut en janvier 1816, avec l’aide duquel Bolívar dirigea la célèbre expédition de Los Cayos. Lequel soutien comprenait la participation de jusqu’à 1 000 Haïtiens pour prendre l’est du Venezuela.

On dit que Pétion a donné à Bolívar non seulement des armes, de l’argent et du soda, mais aussi l’épée symbole de la liberté d’Haïti, et qu’il l’a fait à une condition: «Je vous demande qu’à votre arrivée au Venezuela, votre premier ordre soit la Déclaration des droits de l’homme et la liberté des esclaves… et pour que vous puissiez remplir cette mission, vous remettiez le symbole de l’émancipation d’Haïti: c’est l ‘«Épée Libératrice d’Haïti», la même qu’il a brandie pendant la guerre contre les Français, celle utilisée par Miranda dans ses deux tentatives infructueuses pour libérer sa patrie, et celle qui en 1807 lui a permis d’établir une République dans le sud et l’ouest de Haïti dont il a été nommé président à vie… »(Morales Torres, 2017).

Bolívar n’a respecté que partiellement cet engagement, puisqu’il a décrété à son arrivée la liberté des esclaves de rejoindre l’armée de libération, mais pas de tous les esclaves. Bien qu’il ait libéré les esclaves de leurs domaines familiaux, un décret général n’a jamais été publié, sans doute pour ne pas affronter les propriétaires créoles. Il y a controverse sur les raisons pour lesquelles, dix ans plus tard, après la proclamation de l’indépendance hispano-américaine, Simón Bolívar n’a pas invité la République d’Haïti au Congrès amphictyonique de Panama.

L’injustice et la perfidie continuent

Cela a été le cas à plusieurs reprises au cours de l’histoire, chaque fois que les forces réactionnaires ont réduit le tronc de la liberté, elle revient et grandit, comme l’avait prédit Toussaint. En 2004, l’impérialisme américain, avec le soutien de la France et du Canada «démocratiques», avec la participation du gouvernement de la République dominicaine, qui a prêté son territoire, a répété la perfidie en promouvant un coup d’État contre le président Jean B. Aristide, que les forces de ces pays ont enlevé et déporté vers la République centrafricaine. Un coup d’État qu’une grande partie de soi-disant progressistes haïtiens a appuyé alors que des latino-américain sont restés silencieux ; ce qui, en fait, a approuvé l’occupation de l’île avec des troupes déguisées sous le drapeau des Nations Unies (MINUSTAH), auquel ont collaboré des soldats du Brésil et de la Bolivie, entre autres. .

L’Etat national haïtien est formellement indépendant, mais le peuple haïtien continue son combat pour la liberté.

Bibliographie

Charles, G. P. (s.f.). Toussaint Louverture. Obtenu à partir de la Revista Mexicana de Política Extérieur.  No 40-41, 1993
Dessalines, J. J. (1er janvier 1804). Document la déclaration d’indépendance d’Haïti (1804). 
Lamrani, S. (13 juin 2019). Toussaint Louverture, la dignité rebelle. Obtenu d’Amérique latine en mouvement: https://www.alainet.org/es/articulo/200418
Morales Torres, F. A. (2017). Haïti: entre la révolution française et la révolution des esclaves (1791-1804). 

Panama 1er Janvier 2021
Tlaxcala 3 Janvier 2021

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2 COMMENTS

  1. L’injustice et la perfidie continuent

    Cela a été le cas à plusieurs reprises au cours de l’histoire, chaque fois que les forces réactionnaires ont réduit le tronc de la liberté, elle revient et grandit, comme l’avait prédit Toussaint. En 2004, l’impérialisme américain, avec le soutien de la France et du Canada «démocratiques», avec la participation du gouvernement de la République dominicaine, qui a prêté son territoire, a répété la perfidie en promouvant un coup d’État contre le président Jean B. Aristide, que les forces de ces pays ont enlevé et déporté vers la République centrafricaine. Un coup d’État qu’une grande partie de soi-disant progressistes haïtiens a appuyé alors que des latino-américain sont restés silencieux ; ce qui, en fait, a approuvé l’occupation de l’île avec des troupes déguisées sous le drapeau des Nations Unies (MINUSTAH), auquel ont collaboré des soldats du Brésil et de la Bolivie, entre autres. .

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