Haïti, dialogue politique oui, mais avec qui ?

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Dialogue avec qui? Avec des chaises vides

Il existe depuis quelques semaines un quiproquo entre les deux têtes du pouvoir exécutif haïtien. Ce quiproquo se traduit par une sorte de méfiance d’une part et de doute d’autre part. C’est une double problématique à laquelle il faudra vite trouver des solutions sinon le Président de la République Jovenel Moïse et son Premier ministre Jean Henry Céant vont s’installer dans une guerre de position dont les conséquences seront fatales pour le pays. Tout d’abord, le Palais national craint que le Notaire du haut Bourdon trouve, en dépit de tout, son compte dans la mission qu’on lui a confiée, c’est-à-dire entrer en pourparlers avec l’opposition plurielle. Le Pacte de gouvernabilité que le Premier ministre s’apprête à rendre public énerve davantage la présidence de la République que de lui donner la confiance. Certains dans l’entourage du Jovenel Moïse voient d’un mauvais œil cette sortie qui risque de mettre le Premier ministre sous les projecteurs, en clair faire de l’ombre au chef de l’Etat. Du coup, au Palais national, on cogite énormément pour trouver une parade afin de donner moins de relief à ce Pacte de gouvernabilité auquel, cela dit, ils ne croient pas une seconde.

Au Palais national, personne n’est dupe.

Ils se rappellent d’ailleurs du fameux Pacte de gouvernabilité déjà imaginé sous la présidence de René Préval. Cela n’avait rien donné de concret en terme de stabilité politique ou économique. Sinon ce pacte avait juste permis à certains partis politiques ou personnalités connues de faire leur entrée dans un gouvernement dit d’ouverture. N’empêche, cette affaire de Pacte de gouvernabilité de Jean Henry Céant annoncé pour bientôt, puisque le document est prêt, inquiète au plus haut niveau la présidence de la République.

Mais, de l’autre côté, il y a le doute qui s’installe aussi de plus en plus sur la capacité réelle du Premier ministre Jean Henry Céant à trouver la bonne piste pour entamer avec l’opposition un vrai dialogue  dans lequel le mandat de Jovenel Moïse ne sera pas mis en cause. Surtout après une fin de non recevoir du Secteur Démocratique et Populaire (SDP) de s’asseoir avec lui, en tout cas, publiquement, depuis qu’il a reçu du Président Jovenel Moïse et des deux autres pouvoirs (législatif et judiciaire) la mission d’entamer le dialogue avec toute l’opposition à la recherche de solution à la crise. Au Palais national, personne n’est dupe.

Le Président de la République Jovenel Moïse et son Premier ministre Jean Henry Céant

Et certaines initiatives venues de la présidence de la République le font comprendre au staff de la Primature. Si le chef du gouvernement s’est lancé depuis quelques semaines dans une série d’opérations à caractère social qui consistent à calmer les esprits dans les quartiers populaires et les ghettos aux environs de la capitale, rien ne semble indiquer pour autant que cette opération de communication pourrait vraiment ramener une trêve politique entre le pouvoir et l’opposition même si, discrètement, selon des sources fiables venues de l’entourage du chef de gouvernement, les rencontres et contacts vont bon train avec toutes les franges de la société. En vérité, Jovenel Moïse, méfiant et douteux, ne croit guère en la capacité de son Premier ministre d’entrer en pourparlers qui puisse déboucher sur quelque chose de sérieux avec ses opposants. D’où la montée en première ligne du maire de la ville des Cayes, Jean Gabriel Fortuné, qui se vante d’être plus qu’un simple Conseiller du chef de l’Etat.

En effet, ce soutien de la première heure de Jovenel Moïse se voit confier par son ami, depuis quelques semaines, deux mandats. Premièrement, déminer le terrain pour Jean Henry Céant qui, pour le moment, fait plutôt de la communication avec des activités sociales et populaires. Ou en donnant des conférences de presse soit directement soit par le biais du Ministre de la Communication pour faire des annonces sur l’avancée des travaux relatifs au dialogue avec les différents secteurs, etc. Deuxièmement, surveiller de près les faits et gestes de Céant et de ses collaborateurs en espionnant, si possible, toutes les démarches devant aboutir à ce dialogue avec des gens dont le Palais national n’a aucun contrôle sur leur positionnement par rapport au Président de la République ou qui jouent un double jeu, voire ayant un double langage vis-à-vis de la présidence de Jovenel Moïse.

Alors que l’opposition toujours vent débout contre le Président ne souhaite même pas le rencontrer voire s’asseoir pour discuter de quoi que ce soit. Jean Gabriel Fortuné est en mission de déminage pour le compte du locataire de la Primature à la demande de la présidence. Le chef du gouvernement espérait qu’après le grande démonstration populaire et médiatique opérée juste devant le palais présidentiel sur le Champ de Mars, il y a quelques semaines en distribuant des petits boulots d’assainissement à la population dans cette période de fêtes de fin d’année, avoir éteint en partie le feu de l’opposition par ce pas vers le dialogue social dans la mesure où la Primature s’est  rapprochée des partisans de l’opposition. La présidence, toujours méfiante, qui surveille et observe de près tous les mouvements du Premier ministre dans le cadre de cette mission quasi impossible de se rapprocher de l’opposition dite radicale, a compris que même avec ce geste très social envers la population, Jean Henry Céant est loin de pouvoir convaincre ses adversaires.

On copie les mêmes vieilles recettes des anciens régimes bien que peu efficaces en termes de stabilité sociale et politique.

Pire, en guise de réponse, une partie de l’opposition a immédiatement fait sortir un calendrier de manifestation afin de maintenir la mobilisation contre le pouvoir. Du coup, le Président a fait appel à Gabriel Fortuné, ce vieux routier de la politique qu’il espère pouvoir lui donner un coup de main sinon court-circuiter son Premier ministre qui le moins que l’on puisse dire emploie les mêmes méthodes que ses prédécesseurs à chaque fois que le Président de la République se trouve en mauvaise posture avec son opposition. Hier, c’était le Palais national qui utilisait ce qu’on a appelé dans le temps : les PTP (Petits Travaux de la Présidence) afin d’apaiser sur une courte durée la misère de la population. Le feu Président René Préval qui a inventé cette politique sociale à court terme fut un grand utilisateur de ce procédé pour avoir la paix sur un laps de temps. C’est la théorie « lapè nan vant, lapè nan tèt », la paix dans le ventre, la paix dans la tête de l’ex-Président Jean-Bertrand Aristide. Car, avec cette politique d’emploi à durée limité, il avait le temps de négocier avec les chefs d’organisations populaires (OP) qui, en général, sont de grands pourvoyeurs de militants dans les manifestations publiques et tiennent les flambeaux des mobilisations contre le pouvoir.

Il n’y a aucun doute en lançant, même en CDD (Contrat à duré déterminé), ce processus d’embauche à grande échelle puisque la démarche ne concerne pas seulement Port-au-Prince et la région métropolitaine. La Primature cherche, en fait, à gagner du temps sur l’opposition et surtout puiser dans la réserve naturelle de celle-ci pour casser l’élan des plus radicaux. Dans le cabinet du Premier ministre, on est du genre paresseux. Ils ne vont pas chercher ailleurs de nouveaux modèles d’entraide sociale ni une nouvelle façon de faire la politique de la ville. On copie les mêmes vieilles recettes des anciens régimes bien que peu efficaces en termes de stabilité sociale et politique. Et surtout, il ne faut pas confondre Partis Politiques et Organisations Populaires, même s’ils possèdent le même mode opératoire en profitant de la faiblesse et de la détresse de la population pour mener leurs actions. Les « Petits Travaux de la Présidence » en dépit de tout demeurent limités par leur caractère très éphémère et très peu valorisant pour ceux qui en bénéficient. Sur les gouvernements précédents, surtout du temps de René Préval, il y a eu deux sortes d’opposition au pouvoir.

L’une, très politique, ne visait qu’à succéder au pouvoir en place. Elle est menée par des leaders politiques dont beaucoup cherchaient à négocier l’intégration de leurs partis ou mouvements politiques au régime en place. Ces formations politiques financent elles-mêmes leurs manifestations avec des fonds venus soit de l’étranger soit du secteur des affaires ou de la bourgeoisie cherchant à renverser le pouvoir ou le gouvernement. En revanche, l’autre, opposition, conduite par les OP ne cherche en réalité qu’à faire vivre les chefs et quelques membres de ces mouvements sociaux. Ces Organisations Populaires sont utilisées parfois par divers secteurs du pays pour déstabiliser le pouvoir ou le régime. Moins organisées et très volatiles, les OP ne vivent justement que de ces : PTP qui sont en gros des travaux d’assainissements, de nettoyage des rues et de constructions des canaux de drainage.

D’où l’erreur du Notaire de Bourdon de penser que les travaux à haute intensité de mains d’œuvres que son gouvernement a lancé pourraient avoir un impact sur la mobilisation contre le pouvoir dans le cadre de sa mission de trouver un accord avec l’opposition. Ce ne sont pas des OP qui font face au Président Jovenel Moïse aujourd’hui. C’est une opposition menée par des leaders politiques, certes un peu démagogiques pour certains, mais qui n’entendent nullement entrer dans le jeu du partage des ministères. Bien sûr le Premier ministre qui arrive, semble-t-il, à parler même avec l’opposition radicale compte bien intégrer certains leaders dans le prochain cabinet ministériel qui sera issu de son fameux Pacte de gouvernabilité de l’ère Jovenel Moïse qui se résume à sept propositions qui feront nécessairement l’objet de discussions et de modification lors des hypothétiques dialogues avec les opposants de Jovenel Moïse. Et c’est là la méfiance de celui-ci vis-à-vis du Notaire Jean Henry Céant qui, selon certains du Palais national, cherche à tirer la couverture sur lui tout en prenant le crédit politique et le bénéfice de ce plan de sortie de crise en cas de succès.

N’oublions pas que dès le départ, cette opposition dite radicale avait annoncé la couleur contre la présidence de Jovenel Moïse. Elle ne reconnaît pas son élection, donc la légitimité du successeur de Michel Martelly. D’où son refus catégorique de dialoguer si le départ du chef de l’Etat ne fait pas partie des préalables à ces pourparlers. C’est aussi là toute la difficulté pour Jean Henry Céant de trouver des interlocuteurs qui veulent bien s’asseoir avec lui publiquement sous l’œil des caméras en prenant l’opinion publique à témoins. Et c’est peut-être cela qu’ont compris les Conseillers du Palais national pour aller chercher dans le Sud du pays ce fin connaisseur, un pro-Jovenel convaincu, en la personne de l’ancien sénateur Jean Gabriel Fortuné, pour aplanir le terrain pour le locataire de la Villa d’Accueil tout en ayant les interlocuteurs sous contrôle. Mais, en Haïti plus qu’ailleurs, la gestion politique n’a jamais été simple. Ce choix pose là aussi énormément de problème dans la mesure où le maire des Cayes est un brut de décoffrage.

Il n’est jamais tendre avec ses adversaires politiques et très peu malléable avec ses interlocuteurs. Les opposants au leader du Parti Pitit Dessalines savourent encore la sortie sur les réseaux sociaux de l’ex-Délégué Départemental sous Martelly contre Jean-Charles Moïse après son coup de théâtre de faire hisser le drapeau Noir et Rouge sur le monument aux héros de Vertières. Gabriel Fortuné est un homme entier. Il ne fait jamais dans les détails. C’est tout le contraire de Jean Henry Céant un modéré et calme. Lui est conflictuel et un sang chaud. Il dit tout haut ce qu’il pense de ses adversaires quand les autres disent sous les manteaux ce qu’ils pensent de leurs pires ennemis. Grande gueule et bête politique à sa manière, Gabriel Fortuné est trop proche de Jovenel Moïse et trop à cheval sur sa position politique, voire trop abrupt, pour pouvoir faire mieux que le Premier ministre Jean Henry Céant plus pondéré et plus consensuel politiquement.

Certains ne voient pas comment Jean Gabriel Fortuné peut réussir à convaincre les adversaires résolus du Président Jovenel Moïse à accepter de dialoguer là où le Notaire de Bourdon qui détient un carnet d’adresses bien rempli peine à rendre public quelques noms des membres des secteurs qu’il a déjà rencontrés sans pour autant entrer dans les détails. Plusieurs semaines sont passées, la Primature n’a toujours rien annoncé de concret sur cette mission à part l’annonce du document dans lequel on note les sept Pactes de gouvernabilité définis comme suit : Pacte politique, Pacte social, Pacte économique, Pacte sur la lutte contre le gaspillage, Pacte de justice, Pacte sur le procès PetroCaribe, enfin, Pacte sur les lois à réviser ou à mettre en place en 2019. Un document  sur lequel on aura à revenir prochainement plus en détail pour l’édification de nos lecteurs. Certaines sources auprès du Premier ministre laissent entendre qu’il continue à travailler en silence et en toute discrétion tant les obstacles sont nombreux. Quant au maire des Cayes, d’entrée de jeu, il ouvre une polémique avec un secteur clé de la vie nationale qu’il est censé rencontrer dans le cadre de sa mission.

C’est le secteur des affaires à travers Dr Réginald Boulos et Bernard Craan, les deux piliers du Forum économique, qui a été visé. Jean Gabriel Fortuné les accuse, en tout cas, accuse leur organisation, de vouloir faire pression sur son ami Jovenel Moïse pour qu’il démissionne de la présidence et propose aussi la dissolution du Parlement. Ce que, bien évidemment, les deux hommes, au nom du Forum économique, ont démenti catégoriquement. Mais, Jean Gabriel Fortuné ne s’arrête pas à ce premier couac dans sa mission de sauver le « soldat Jovenel ». Le premier qui a fait les frais de ses tirs groupés n’est autre que le Premier ministre qu’il soupçonne d’être très amer à cause de sa nomination comme missionnaire. Selon Gabriel Fortuné qui a de la peine pour Céant, celui-ci devait être choqué contre l’initiative des ambassades et du Dr Réginald Boulos de rencontrer tous les secteurs concernés par la crise. Bref, dans cette mission, le maire des Cayes ne va pas se faire que des partisans ou amis. Surtout, pour commercer, il écarte d’un revers de main et exclut d’office toutes discussions sur le mandat du chef de l’Etat qui serait non négociable.

Peut-on vraiment entrer en négociation quand personne ne veut discuter avec aucun de ceux ayant l’autorité pour le faire ?

Même sur le dossier PetroCaribe, pourtant très en cours dans les manifestations, Gabriel Fortuné n’entend pas dialoguer non plus. En revanche, il croit que le partage des responsabilités dans un gouvernement d’ouverture est un impératif si l’on veut avancer. Tout en se défendant de prendre la place du Premier ministre dont la mission est de trouver un accord, lui il veut juste aider, faciliter et établir les contacts avec les membres de l’opposition et tous les secteurs sociopolitiques pour le Premier ministre afin de sortir de la crise. Mais, avec son caractère de « cochon » comme on dit en français pour expliquer son sale caractère, la mission du maire des Cayes est déjà compromise avant même d’avoir débutée. Mais si Gabriel Fortuné paraît confiant sur sa mission qui est complémentaire d’après ses dires, dans la recherche de compromis afin de déboucher sur un dialogue entre l’opposition et le PM Céant au nom de la présidence, tout le monde ne semble pas partager cet optimisme. C’est le cas d’un autre vieux de la vieille de la politique haïtienne et ancien sénateur de la République, Jean Hector Anacasis. Pour lui, la crise est partie pour durer.

Il reproche aux uns et aux autres, c’est-à-dire au gouvernement et à l’opposition, d’être incapables de trouver une solution durable de sortie de crise. Le temps ne joue pour aucun des protagonistes, selon l’ancien chef de la Plateforme politique LAPEH, qui portait la candidature de Jude Célestin à la présidence de la République en 2015-2016. D’un côté, selon l’ancien sénateur de l’Ouest, le Président Jovenel Moïse a fait preuve de son incapacité à trouver un terrain d’entente avec l’opposition pour entamer le dialogue. De l’autre côté, cette dernière n’a aucun représentant sérieux pouvant porter un vrai discours. Résultat, celui qui maitrise parfaitement les vices et coutumes de la classe politique haïtienne et les cercles politiques de Port-au-Prince, Ana comme l’appellent ses amis, craint le pire pour l’avenir du pays. Car, dit-il, Jovenel Moïse n’a que deux ans au pouvoir, il lui reste trois longues années. Il ne voit pas comment les acteurs vont s’entendent pour que les choses évoluent dans le bon sens. Du coup, il prévoit une nette remontée de la violence dans le pays surtout qu’on va rentrer dans une période électorale.

Une conjoncture en Haïti qui est synonyme d’insécurité et de grandes crises sociopolitiques. Le pire est devant nous à en croire les déclarations de Jean Hector Anacasis. Puisque l’opposition n’acceptera jamais d’aller aux élections avec l’actuel Conseil Electoral Provisoire (CEP). Donc, il faut s’attendre à ce que la crise s’aggrave faute de compromis. Par le fait que le Président Jovenel Moïse n’a pas pu mettre en place le CEP permanent, selon l’ancien Conseiller du feu Président Préval, il aurait dû remplacer l’actuel par un CEP de consensus. Oui mais ce qu’a oublié Ana, il faudra déjà s’asseoir pour trouver ce consensus. Et la question est de savoir avec qui dialoguer ? Peut-on vraiment entrer en négociation quand personne ne veut discuter avec aucun de ceux ayant l’autorité pour le faire ? L’opposition dite modérée composée de l’ensemble des partis et mouvances qui ne font pas de la démission de Jovenel Moïse un préalable ne peut à elle seule empêcher la poursuite de la mobilisation.

Elle n’a pas assez de force ni de légitimité pour négocier seule avec le Premier ministre encore moins d’accepter une offre d’emploi ou un Pacte de gouvernabilité de celui-ci. Dans l’hypothèse qu’elle le fera, cela ne changera rien dans la mobilisation contre le chef de l’Etat. Donc, c’est inutile de partir dans un dialogue dont on sait d’avance que l’accord serait nul et non avenu. Quant à l’opposition dite radicale, composée surtout du Secteur Démocratique et Populaire soutenue par le Parti Fanmi Lavalas et plusieurs autres groupuscules, elle fait de la surenchère justement pour ne pas aller rencontrer publiquement Jean Henry Céant. En clair, elle n’est pas prête de s’asseoir ni avec Jovenel Moïse ni avec son chef de gouvernement, sauf bien entendu pour négocier le départ, selon Me André Michel, du Président de la République. Là encore, rien ne dit que dans la probabilité d’un accord arraché seul sans l’aval de Jean-Charles Moïse le chef du Parti Pitit Dessalines cet accord allait être accepté, voire respecté. Car, si l’ancien sénateur est bien membre du SDP, il a toujours revendiqué son indépendance d’action et de parole vis-à-vis de l’ensemble de l’opposition.

Bref, dialoguer oui mais avec qui ? C’est la question. Il faudrait que Jean Henry Céant et Jean Gabriel Fortuné trouvent déjà les bons partenaires. Sinon ce serait sans compter avec tous ceux qui ne supportent ni Jovenel Moïse ni Jean Henry Céant, bien que celui-ci demeure pour la Communauté internationale le dernier recours légal et constitutionnel en cas de démission du Président. L’affaire devient compliquée de jour en jour et, comme l’a dit Jean Hector Anacasis, le pire est devant nous dans la mesure où la période électorale va s’ouvrir comme celle des cyclones. Tout le monde espère qu’il n’y aura pas d’ouragans dévastateurs durant cette période. Mais aussi vrai que la terre est ronde et tourne autour du soleil, on fait le pari que le pays n’échappera pas à une nouvelle crise électorale. Sans aucun doute, elle sera amplifiée avec cette crise politique majeure dès que les autorités auront annoncé l’ouverture du processus électoral avec l’actuel CEP qui sera forcément baptisé « KEP Jovenel la ». Ainsi, dès le début de l’année prochaine, Haïti se préparera à traverser les mêmes tempêtes électorales qui l’ont traversé il y a tout juste deux ans. Un vrai cauchemar !

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