Faux prétextes et vraies raisons

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L’appareil d’État pourri et corrompu haïtien est fait de politiciens véreux, d’agents serviles et intéressés d’un système capitaliste qui leur a assuré une quelconque fortune politique et matérielle. Ces politiciens sont en train de s’entredéchirer en engageant des polémiques orageuses, fielleuses, reflet de contradictions qui n’ont rien à voir avec la réalité quotidienne et les aspirations des masses populaires.

L’animosité qui existe entre l’exécutif croupion, le législatif parasitaire et le judiciaire en réserve de la République reste une simple querelle interne entre des individus de même acabit appartenant à une même classe sociale défendant leurs petits intérêts personnels et ceux des puissances exploiteuses.

Ils n’ont pas été imposés au timon de l’appareil d’État pour servir le pays encore moins les masses défavorisées. Au contraire, leur rôle est de  creuser de leurs mains criminelles, ensanglantées, le tombeau de l’État qu’ils ont édifié sur les ruines, les souffrances des masses laborieuses et aux dépens duquel ils s’enrichissent.

Les trois pouvoirs de l’Etat n’ont aucun souci des conditions dans lesquelles vivent les travailleurs, les paysans et même les chômeurs, ils ne font que gérer la politique au bénéfice économique d’une classe bien déterminée dont le but est clair, favoriser une agitation  déstabilisatrice constante, y compris par le recours même aux groupes marginalisés, de façon à brouiller davantage l’avenir du pays.

La campagne de mobilisation au sein de l’opposition,  n’est-ce pas de fallacieux prétextes fomentés pour dire  à leurs patrons qu’il y en a d’autres parmi eux qui peuvent mieux les servir dans l’entreprise de liquidation systématique de la cause du peuple. Cette perspective politicienne apparait telle une espèce de connivence, une position de classe entre la dite opposition, le régime en place et l’appui indéfectible des puissances impérialistes pour neutraliser sinon casser la résistance des masses populaires.

Leurs vraies raisons sont de masquer la réalité pour confondre le peuple en lutte. Voilà pourquoi l’extraordinaire résistance populaire haïtienne entamée au mois de juillet 2018 doit continuer  tout en se démarquant coûte que coûte de ces représentants authentiques des classes dominantes qui ne font que dévier la lutte vers d’autres horizons.

Puisque toute politique qui exclut l’intérêt de la majorité de la population est à moyen ou à long terme suicidaire, le vrai antagonisme qui s’est développé est justement de désorienter la lutte des masses pour un changement fondamental à travers des manœuvres, des coups bas, des trahisons et autres mesquineries tous azimuts. En fait, tous leurs ingrédients étant réunis pour nous jeter dans les griffes de l’impérialisme.

A ce stade, le rôle des organisations populaires et anti-impérialistes est de les dénoncer sans désemparer de sorte qu’ils s’affaiblissent et ne trouvent jamais  temps pour se mobiliser contre leur ennemi historique : le peuple haïtien.

La résistance populaire ne devrait pas s’apitoyer sur leur sort puisque  nos revendications ne sont guère identiques. Au contraire, le sens de la lutte du peuple serait de profiter de  leurs contradictions, d’aiguiser davantage leurs contradictions de sorte que l’avenir de la lutte reste irrévocablement aux mains des combattants pour la vérité, la liberté et la souveraineté nationale.

Notre seule issue est la destruction de cette classe de parasites. Tant qu’on ne sera pas conscient de ce facteur, toute forme de lutte incluant cette classe d’hommes et de femmes sera irrémédiablement vouée à l’échec.

Nous devrons lutter pour qu’enfin un mal n’engendre pas un autre mal. Il nous faut éviter de faire le jeu de l’ennemi à savoir prendre parti pour Jovenel Moise ou pour Youri Latortue, pour André Michel ou pour  Dejean Bélizaire en d’autres termes pour  Marriott ou Kinam II, ce sont deux faces de la même médaille de classe ; pour  l’Exécutif, le Législatif ou le Judiciaire, ce ne sont que des structures d’oppression sous un vernis de démocratie pour masquer le caractère de classe de l’Etat et bafouer la lutte de libération nationale.

Ce que demande la lutte du peuple haïtien,  ce ne sont pas des laquais, instruments zélés au service des puissances impérialistes, mais des hommes dignes et dynamiques capables de transformer la lutte populaire et la faire avancer sur le chemin du développement et du socialisme.

 

 

 

 

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