Face à l’histoire : le grand défi !

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L’événement qui fait la une aujourd’hui dans notre pays est sans précédent. Une fois de plus l’impérialisme américain a réagi non seulement par le chantage économique, mais par la provocation même et de manière forte, faisant fi de l’ampleur et de la vigueur de la contestation populaire qui s’était exprimée dans les rues du pays au sujet des dernières mascarades électorales.

Le fait que les Etats-Unis se soient officiellement déclarés contre la commission de vérification électorale exigée par le peuple devrait révolter tous les dirigeants politiques conséquents, s’il en existe encore.  Cette obstination à vouloir braver un peuple chaque fois que celui-ci réclame le droit à la liberté, à la justice, à l’auto-affirmation et à l’autodétermination devrait susciter l’indignation de tous les vrais patriotes progressistes. Ils devraient tous élever leur voix à l’unisson pour dénoncer l’hostilité ouverte des Etats-Unis contre les aspirations nationales et montrer combien cette politique nuit à la santé de notre pays. C’est un acte foncièrement anti-démocratique que les Etats-Unis veulent imposer au pays, vu que leurs objectifs se situent dans la continuité du pouvoir précédent pour nous imposer ses deux laquais, Jude ou Jovenel, afin qu’ils continuent leur pillage systématique et brutal de toutes nos ressources naturelles, de toutes nos richesses minières et agricoles.

Accepter la continuité de ce régime est un suicide collectif pour l’ensemble de la population qui meurt de faim et de maladie : un peuple sans défense dans un pays aux richesses immenses. A vrai dire, toute une série d’éléments se sont évidemment conjugués pour nous amener à ce degré de délabrement. Là, il y a une menace fatale contre laquelle ni Fanmi Lavalas, ni Pitit Desalin, ni le Mopod et autres ne peuvent se prémunir, voire y parer. Ils ne peuvent rien isolément à moins de mettre de coté ou dans la poubelle leurs divergences secondaires et sans fondement pour réaliser un front commun, seul capable de nous faire cesser d’agir en éternels dupes. Dès lors, ils seraient en mesure de vulgariser leur stratégie de résistance au bénéfice des masses populaires et d’inviter le peuple à se mobiliser massivement dans tout le pays pour combattre par tous les moyens possibles l’impérialisme et ses valets sous toutes ses formes.

C’est mal comprendre la réalité  quand chacun de ces secteurs politiques pense qu’il peut réussir grâce à une quelconque collaboration avec les forces exploiteuses. Certes, cela se pourrait ; mais ce serait sans satisfaire les revendications des masses populaires! La prise du pouvoir politique ne signifie pas nécessairement changement ou qu’il y ait révolution et n’implique pas automatiquement la libération économique et du relèvement de la justice sociale. Cela prend du temps, encore faut-il s’y mettre.

Nos ennemis n’abdiqueront jamais aussi facilement quand l’enjeu qui se déroule actuellement est la lutte des masses populaires pour reconquérir les droits qu’ont usurpés une minorité de privilégiés nationaux alliés aux intérêts étrangers.  A ce stade, si ces secteurs ne se montrent pas intraitables face à ceux qui ne manqueront aucune occasion pour frapper le peuple, cela ne signifierait-il pas qu’ils sont du même sillage politique, du même camp que celui des adversaires du peuple. Ceux  qui jouissent encore sous le joug de la colonisation jusqu’à devenir des assoiffés de pouvoir ne pensent qu’à leur être et à leur profit, car ils ont placé, sans conditions, toute leur confiance dans les vautours impériaux.

C’est enfin un combat face à l’Histoire, un combat sans relâche contre toute tentative de négation des droits des masses, contre toute tentative d’imposer au peuple la volonté d’une minorité toujours occupée à violer le droit de la majorité à diriger les destinées de la Nation. Il n’y a pas plusieurs chemins, il n’y en a que deux qui soient possibles: ou bien l’on combat le système qui maintient les masses dans la misère et dans la pauvreté abjectes, ou bien l’on se sert de ses outils, de ses projets qui se conjuguent avec des stratégies électorales pour maintenir intact le statu quo.

Dans, ce cas, notre défi majeur est de nous atteler, dans  un nouvel élan, à la bataille de l’avenir : celle de défendre notre souveraineté, notre indépendance et la  liberté de choisir le système social et la forme de gouvernement qu’il nous faut afin de mettre un terme à cette constante instabilité politique programmée.

Tant qu’il y aura un seul homme opprimé en Haïti, la lutte pour le changement ne devra pas connaitre de répit ! Si l’impérialisme est vraiment notre ennemi, et si nous voulons réellement connaitre des jours meilleurs, alors il est bien temps de nous réveiller et de nous liguer contre cet ennemi commun : l’aigle étoilé.

Haiti Liberté Vol 9 # 39 

 

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