Des membres de la diaspora haïtienne de Montréal ont occupé le bureau de campagne électorale de Justin Trudeau ce matin du lundi 30 septembre. Le groupe de solidarité Haïti-Québec demande au Canada de dénoncer le régime du président Jovénel Moïse.
L’organisateur de la manifestation Frantz André s’est rendu dans le compté de Papineau avec des pancartes signées «arrêtez de soutenir le président corrompu et répressif en Haïti».
En entrevue avec Métro, Monsieur André soutient avoir interpellé le gouvernement libéral a maintes reprises sur la situation en Haïti. Il n’est pas satisfait des actions du gouvernement et du traitement des réfugiés haïtiens au Canada. «Il y a un historique d’événements qui auraient justifié que le gouvernement canadien dénonce la situation en Haïti où le président est accusé de corruption» fait valoir Frantz André.
Le Canada fait actuellement partie du Core Groupe composé des Ambassadeurs du Canada, d’Allemagne, du Brésil, d’Espagne, des États-Unis, de France, de l’Union européenne, du Représentant spécial de l’Organisation des États américains et de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations-Unis.
Le 30 mai dernier, le Core Groupe a exprimé sont inquiétude face à la crise politique qui secoue Haïti. Il a demandé la tenue d’un débat national pour résoudre le problème. Selon Frantz André ces mesures ne sont pas suffisantes. «C’est une guerre civile par proxy qui se fait présentement en Haïti», lance-t-il au bout du fil.
Annulation de l’Entente de tiers pays sûrs
Le groupe demande aussi une annulation de l’accord de tiers pays sûrs, une promesse que les chefs du NPD et du Bloc québécois ont soutenue. Le Parti libéral de Justin Trudeau ne s’est pas encore prononcé sur cette question.
En vertu de l’entente sur les tiers pays sûrs, adoptée en 2004, les États-Unis et le Canada se désignent comme des pays sûrs pour les demandeurs d’asile. Cela ferme la porte à la plupart des demandeurs du statut de réfugiés à la frontière américano-canadienne. Selon M. André cela a pour but de réduire le nombre de réfugiés qui peuvent demander la protection du Canada. «Avec le sursis contre les déportations, les réfugiés risquent de ne pas pouvoir travailler», conclut-il.
Métro 30 septembre 2019