Les choses vont vraiment très mal dans le pays et le gouvernement mystificateur du peuple de Moise-Lafontant ne sait à quel saint se vouer pour essayer de sortir de son labyrinthe. Ce n’est un secret pour personne. Il est pris à son propre piège, d’autant que la situation ne manque pas d’être inquiétante.
Le pays est en parfaite faillite et les perspectives comptent parmi les plus sombres du continent. Rien n’a changé pour les masses populaires, vu que les va-nu-pieds des villes, les paysans faméliques dans leurs régions vivent de plus en plus dans des conditions pires. Rien n’a changé d’une constitution à une autre, d’un président à un autre pour les gagne-petit, ces nombreuses familles qui constituent l’écrasante majorité de la population qu’on ne cesse de bafouer et de violer dans l’impunité. Le paradoxe du régime et de ce système, c’est qu’ils font la part belle au secteur privé antinational ; alors qu’au vu de tous, y compris eux-mêmes, les masses populaires croupissent dans le désespoir.
Une fois de plus, le pouvoir continue dans la provocation et de manière forte. Sous prétexte de constitutionnalité, il prétend réhabiliter l’armée ; mais le gouvernement reste ébranlé car il sait l’ampleur et la vigueur de la contestation populaire qui s’est exprimée dans les foyers comme dans les rues.
Rien n’a changé pour les masses populaires, vu que les va-nu-pieds des villes, les paysans faméliques dans leurs régions vivent de plus en plus dans des conditions pires.
De toute évidence, nous assistons à la comédie la plus macabre qui ait jamais été jouée dans le pays. La clarification est également manifeste sur le plan de la politique étrangère. Alors qu’il n’existe aucune perspective d’une amélioration des rapports humains à l’égard des ressortissants haïtiens, le président du Parlement, le sénateur Joseph Lambert ne s’estime-t-il pas heureux jusqu’à même crier victoire après avoir supplié le gouvernement dominicain de baisser le prix de son visa ? Une telle proposition est-elle dans l’intérêt d’Haïti ou de celui de la République voisine ? C’est, certainement là, un pur fantasme qui prouve davantage que le régime haïtien n’a aucun rêve d’un projet allant dans le sens d’un quelconque développement national pouvant tenir les masses haïtiennes chez elles, loin de la frontière pour éviter enfin toute forme d’humiliation.
Ainsi donc, le cynisme de ce gouvernement est sans limite. Ce qui semble être plus inquiétant, c’est quand des solutions draconiennes ont été envisagées telles que l’installation des membres d’une fumisterie baptisée États généraux sectoriels. De quels États généraux sectoriels parle Jovenel l’inculpé, si ce n’est qu’il vise à mobiliser ses pions pour neutraliser les masses populaires afin de mieux couvrir la trahison des élites et de continuer à livrer au pillage toutes nos ressources tant à la réaction intérieure qu’à l’impérialisme international.
Dans le même ordre d’idées, quelques autres points méritent d’être soulignés. Comment interpréter alors les dernières rumeurs de remaniement ministériel au sein de ce régime corrompu ! Il n’y en a encore aucune version officielle, sauf des refrains de certains députés et sénateurs proches du pouvoir annonçant triomphalement cette réforme gouvernementale comme une sorte de bond en avant gigantesque. Une stratégie consistant à changer les hommes tout en gardant le même chapeau. L’idée est de créer l’illusion que ce sont les anciens ministres qui n’ont pas été à la hauteur et que le Président et son Premier ministre avaient la volonté de bien faire et de résoudre les problèmes. Hélas !
La blague de la «Caravane de changement» qui n’a donné aucun résultat en est un vivant exemple.
Se frayer un chemin dans l’acquisition de richesses mal acquises, quitte à être les seuls à en profiter, demeure le véritable objectif de ces mercenaires qui s’amusent à créer des combines mensongères mal ficelées. La blague de la «Caravane de changement» qui n’a donné aucun résultat en est un vivant exemple. A-t-on le droit de laisser mourir ainsi un peuple dépourvu de besoins primaires, coincé dans la faim et la maladie et de vendre un pays aux richesses immenses juste pour satisfaire les caprices d’un système d’exploitation? Accepter la continuité d’un tel régime de fossoyeurs n’est-ce pas un crime contre l’humanité?
Ne nous y trompons pas. Malgré cette course vers l’abime dans lequel nous entrainent le régime au pouvoir et l’opposition parasite, instruments au service des forces capitalistes, viendra pourtant le jour où la colère du peuple éclatera au point de dire : Basta! Nous en avons assez de ces formules et discours démobilisateurs que sont «pacifisme», « dialogue », « conférence » de sourds et autres balivernes du genre. Vous avez fait assez de manœuvres comme ça sans nous !
C’est à notre tour maintenant de guider les destinées de notre pays dans la direction de l’honneur de chaque ouvrier, de chaque étudiant, et de chaque paysan : dans la rupture avec un passé néocolonial ; mais dans l’unité de façon à traduire et à cristalliser dans l’action concrète les espoirs et les aspirations des masses exploitées, opprimées et dominées.