C’était ce jour-là…

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Harriett Tubman: la plus grande de toutes les héroïnes qui ont lutté contre l'esclavage dont elle s'est libérée.

Le 10 mars 1913, jour du décès de l’héroïne afro-américaine Harriett Tubman, esclave passée à la liberté grâce à une incomparable force d’âme, une tenace détermination, un immense courage à vaincre l’adversité.

Esclave devenue militante abolitionniste et combattante durant la guerre de Sécession, Harriett a marqué l’histoire de la ségrégation aux Etats-Unis. Elle est née vers 1821 dans le comté de Dorchester dans le Maryland, mais elle a ensuite adopté le nom de Harriet (de sa mère) et de Tubman (de son premier mariage). Elle faisait partie des dix enfants d’un couple d’esclaves, Benjamin Ross et Harriet Greene.

Harriet Tubman est la plus grande de toutes les héroïnes qui ont lutté contre l’esclavage dont elle s’est libérée et qui a ensuite aidé pendant des années des dizaines, voire des centaines d’autres opprimé(e)s à traverser les routes clandestines qui les séparaient de la liberté. Comme tous les héros et héroïnes, Harriet possédait des qualités exceptionnelles qui lui ont permis d’accomplir des actes non moins exceptionnels.

Sa grand-mère, venue d’Afrique (probablement du Ghana) débarque d’un navire négrier dans l’effroi ségrégationniste du Maryland, à la fin du XVIIIsiècle. La famille qu’elle fonde est séparée au gré du commerce d’esclaves des riches exploitants du coin. A l’âge de 5 ans, sa petite-fille, Harriet, est louée par une femme qui lui intime de veiller sur le sommeil de son enfant. Lorsque celui-ci pleure, elle se retrouve fouettée jusqu’au sang. Sur sa peau, les cicatrices de ces sévices ne s’estomperont jamais.

Elle estimera plus tard avoir guidé 70 esclaves vers le nord « sans avoir jamais perdu un seul »

À 12 ans, elle travaillait comme ouvrière agricole. Dans le champ, alors qu’ils travaillaient, un esclave s’est enfui. Elle l’a aidé à s’échapper en se plaçant dans l’embrasure d’une porte pour empêcher le surveillant de l’attraper. Le contremaître a soulevé une charge de douze livres qu’il a lancée sur le fugitif pour tenter de l’arrêter le fugitif. En s’interposant, Harriet a été touchée, à sa place. Elle a eu une fracture du crâne, ce qui lui a laissé des épisodes de somnolence toute sa vie. Elle endura des années de traitements inhumains de la part de son maître Brodess et d’autres maîtres,

C’était une travailleuse acharnée. Après que sa blessure ait guéri et qu’elle se soit remise de l’accident, Harriet a servi dans la maison de John Stewart pendant cinq à six ans. Au début, elle était femme de ménage, mais plus tard, elle a effectué d’autres tâches pénibles pour gagner 50 à 60 dollars, ce qui était normalement le cas pour une femme de sa stature à cette époque. Elle labourait le champ, conduisait des bœufs, coupait du bois et bien d’autres travaux encore.  Plus tard dans sa vie, elle se souvient de ces travaux pénibles comme d’une bénédiction, car ils lui ont donné une base solide pour les épreuves qu’elle a dû affronter par la suite.

En 1849, alors que son maître vient de mourir, Harriet Tubman réussit à s’échapper, laissant derrière elle ses frères et son mari. Elle fut assistée dans sa fuite par des sympathisants quakers et d’autres membres du mouvement abolitionniste, Noirs comme Blancs, qui avaient organisé un vaste réseau d’évasion connu sous le nom de Chemin de fer clandestin (Underground Railroad en anglais) dont elle fut une « conductrice ». On sait peu de choses sur les circonstances exactes de son départ ; il était en effet nécessaire qu’elle conservât secrète une route qui a continué à être utilisée par d’autres fugitifs après elle. Elle traverse un bout du Delaware et parvient jusqu’en Pennsylvanie, enfin libre. Mais à peine arrivée, la voilà qui nourrit de nouvelles ambitions. La jeune affranchie va fomenter une idée folle : élaborer des allers et retours vers son ancienne terre pour en libérer des membres de sa famille, puis de sa communauté. Ainsi, elle libéra sa mère, quatre frères, une nièce et ses deux enfants. Elle estimera plus tard avoir guidé 70 esclaves vers le nord « sans avoir jamais perdu un seul » selon ses conversations avec Frederick Douglas..  .

En 1856, le raid de la rivière Combahee, en Caroline du Sud, lui permet de libérer 700 esclaves dans une scène d’affreux chaos qui la marquera à vie.

Au commencement de la guerre de Sécession, en 1861, Harriet Tubman rejoint un groupe de combattants en Caroline du Sud. Elle remplit le rôle d’infirmière, de cuisinière, puis de guide, avant, deux ans plus tard, de former ses propres troupes d’espions. Ses hommes partent en éclaireurs, cartographient le terrain des futures batailles et des éventuels chemins de fuite. Leur expertise s’avère extrêmement précieuse pour les régiments de l’Union. Elle participe par ailleurs aux combats. En 1856, le raid de la rivière Combahee, en Caroline du Sud, lui permet de libérer 700 esclaves dans une scène d’affreux chaos qui la marquera à vie. La lutte ne prend pas fin en même temps que la guerre. La militante convaincue continue son combat dans l’antiracisme, puis en faveur du droit des femmes. A New York, Washington ou Boston, elle prend la parole pour revendiquer leur droit à voter. Au soir de sa vie Harriett s’installe à Auburn, dans l’État de New York, et ouvre une pension où elle s’est occupée de ses parents et d’autres personnes, malgré une situation financière souvent précaire car sa pension de l’armée n’avait pas été approuvée. À l’âge de 90 ans, elle meurt finalement le 10 mars 1913 dans un hôpital pour Afro-Américains qu’elle avait elle-même contribué à fonder. En 2015, il avait été proposé que les billets de $20.00 portent sa photo en lieu et celle de l’ancien  président Andrew Jackson, la référence politique du raciste Donald Trump qui a fait reculer le projet à 2024. Joe Biden tiendra-t-il sa promesse de reprendre le processus jusqu’à fruition.

Repose en paix, sœur d’immense courage pour avoir contribué à la lutte contre le racisme, les droits humains, les droits des femmes en particulier.

 

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