Allons-nous vers un renouveau politique ?

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Il n’est certes pas très facile de porter un jugement sur les diverses propositions de sortie de crise des différentes organisations politiques, tellement elles se ressemblent, et ce qui les différencie est insignifiant pour ne pas dire inexistant.

La marge de manœuvre du régime en place semble étroite et se réduit de plus en plus, cela augmente en quelque sorte les ambitions individuelles chez certains dirigeants. C’est en tout cas le sentiment qui prévaut actuellement et qui illustre bien la mentalité d’une classe moyenne qui a fondé son pari politique sur la détresse populaire.

Une certaine mésentente se déroule actuellement entre les différentes tendances politiques prétendant à la succession éventuelle de Jovenel Moise au pouvoir.  La dynamique en cours est là pour témoigner qu’elles se sont lancées consciemment dans une tentative de déstabilisation de la lutte qu’elles prétendent orchestrer, à en juger par les dénonciations ouvertes de certains de leurs cadres qui se rendent compte des graves dangers les menaçant. Et pour toute solution, ils cherchent à établir un certain équilibre même en sourdine pour leur survie.

Malgré toutes ces marches et démarches en cours, personne ne peut prédire de quelle façon cette crise sera conjurée. L’opposition va-t-elle vraiment ouvrir les portes d’un changement pour les masses populaires tel que l’exprime le profond mécontentement des masses ?

Au sujet des forces présentes de l’opposition, tout ce qui explique leur embarras, leur incapacité à s’unir même temporairement, c’est du fait elles n’ont rien dans leur ADN de lutte  qui correspond aux revendications des masses laborieuses voire un projet national.

Toutes leurs déclarations ne sont que masturbations politiques qui n’ont rien de substantiel, rien de fondamental sauf satisfaire leur propre personnalité. En effet, qu’il s’agit de gouvernement de transition, d’unité nationale, de salut public, d’entente ou de dialogue,  ces déclarations n’ont qu’une seule visée (inavouée) : barrer la route à la seule force militante ayant un objectif concret, le peuple.

Aussi, que les propositions se nomment gouvernement de transition, dialogue ou autre baliverne, elles auront toutes misérablement échoué face aux masses populaires parce qu’elles seront bâties sur les mêmes critères exigés par le système néolibéral,  à dessein de continuer à  maintenir les classes déshéritées dans la misère, la corruption, l’oppression,  la pauvreté et l’exploitation de façon à refermer et renforcer davantage l’étau d’acier impérial  sur les aspirations sociales du peuple.

L’opposition doit savoir que le peuple manifestant dans les rues, à l’ombre d’une certaine unité, est déterminé à lutter inlassablement non pas contre l’insignifiante personne de Jovenel  Moise, mais contre la politique néolibérale dont il est un agent et pour exiger de meilleures conditions de vie.

La sagesse populaire haïtienne l’exprime ainsi bien clairement : c’est la veille d’une fête qu’on  peut augurer de son succès ou de son échec. Aussi, du train où vont les choses, les masses en lutte ne peuvent oser compter sur les forces d’autrui mais sur leurs propres forces. La lutte contre le régime du PHTK doit être une lutte anti-impérialiste de classe. Point barre.

A ce compte, les masses populaires doivent s’organiser davantage puisque la lutte commence à peine et de nouvelles et douloureuses épreuves seront encore à endurer. En aucune circonstance, les masses laborieuses ne doivent miser sur quelque classe politique inféodée aux puissances capitalistes qui n’apporteront aucun changement fondamental à leur vie, sauf de petites réformes de façade et de mirobolantes promesses. Qui pis est, demain nous serons en grande confrontation face à ces hommes et femmes de l’actuelle opposition  puisque leur intérêt de classe n’est pas identique aux intérêts de ceux vivant dans les zones de non-droit.

Le peuple impatient de gouter aux fruits du changement exige sur ses barricades érigées dans les rues du pays  un  renouveau de système et de direction politique, rompant catégoriquement  avec la continuité de la domination historique de l’oligarchie haïtienne, décadente, incompétente, corrompue et criminelle.  Nous sommes fiers que nos sacrifices consentis soient au service d’une cause  noble et juste et non pour des objectifs douteux et confus.

L’histoire montre que les masses populaires opprimées, organisées triomphent immanquablement dans leur juste lutte contre l’exploitation pour la liberté et la libération nationale.

Sans une conscience révolutionnaire selon laquelle on est le maitre de son destin, on ne saurait construire une Haïti nouvelle de changement, de prospérité et de progrès.

Dans cette conjoncture, allons-nous vers un renouveau politique ? Il est permis d’en douter.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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