Pour sa responsabilité dans l’assassinat du président Jovenel Moïse, Jaar risque la réclusion à perpétuité.
Rodolphe Jaar, accusé d’avoir participé à l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse, a reconnu sa culpabilité vendredi après avoir avoué avoir fourni des armes et des munitions aux mercenaires colombiens qui sont entrés dans la résidence du président et ont tenté de les aider à se cacher dans les ambassades d’autres pays après l’assassinat.
Jaar, 49 ans, un Haïtien-Chilien qui a été arrêté mercredi dernier à Miami, aux États-Unis, subira une audience de détention le mercredi 26 janvier et une mise en accusation formelle le 3 février.
Sur la base de son implication dans l’assassinat, il sera accusé de « complot en vue de commettre un meurtre ou un enlèvement en dehors des États-Unis (États-Unis) et d’avoir fourni un soutien matériel entraînant la mort ».
Des documents judiciaires publiés par la division de la sécurité nationale du ministère américain de la Justice détaillent que Jaar a invoqué son droit de garder le silence lors de sa comparution jeudi lors d’une audience préliminaire devant la juge Lauren Fleischer Louis.
Cependant, plus tôt le 9 décembre 2021, il avait avoué aux autorités américaines sa participation directe à l’assassinat, alléguant la fourniture d’armes à feu et de munitions pour soutenir l’opération d’assassinat de Moïse.
L’accusé a en outre expliqué que l’opération était passée d’une opération d’arrestation à une opération d’assassinat après que le plan initial visant à kidnapper le président à l’aéroport et à l’emmener par avion ne s’est pas concrétisé.
Pour sa part, le bureau du procureur américain a déclaré que, s’il était reconnu coupable, Jaar pourrait encourir une peine maximale d’emprisonnement à perpétuité ; dans le même temps, il a indiqué qu’il est le deuxième accusé dans ce pays pour l’assassinat de Moïse, après que l’ex-officier militaire colombien Mario Antonio Palacios a été inculpé le 4 janvier par un tribunal de Miami.
Par ailleurs, l’instance judiciaire américaine estime qu’une vingtaine de ressortissants colombiens et plusieurs haïtiens-américains sont impliqués dans le complot d’enlèvement et de meurtre. Rodolphe Jaar est un homme d’affaires qui a travaillé comme ancien informateur pour la Drug Enforcement Administration (DEA) des États-Unis. Il a rompu les liens après avoir été reconnu coupable de trafic de drogue.
Concernant l’instruction de cette affaire d’assassinat en Haïti, le juge d’instruction Gary Orélien s’est officiellement retiré ce vendredi de l’enquête sur l’assassinat, invoquant des raisons personnelles, mais sans donner de détails.
Cet incident est survenu après que le Réseau National de Défense des Droits Humains (Rnddh) a certifié qu’Orélien avait reçu des pots-de-vin d’environ deux millions de gourdes (un peu moins de 20 000 dollars) de la part d’un présumé impliqué dans l’assassinat, ajoutant qu’au moins un des quatre policiers récemment libéré par le juge lui a remis une somme de 25 000 dollars.
Telesur 22 Janvier 2022