Panique au sein des nantis !

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1997

La vie politique haïtienne est actuellement dominée entièrement par la perspective du départ des forces occupantes de la Minustah. Impatiemment attendue et voulue par la majorité du peuple haïtien, même quand ce ne serait pas tout à fait une victoire populaire puisque le peuple n’arrive pas  jusqu’à présent de ses propres forces à mettre hors du pays ces criminels, ces hors-la-loi internationaux  pour prendre en main les destinées de sa Nation.

En revanche, ce bruit de départ ne fait que lever un grand vent d’inquiétude chez les anciens et nouveaux barons de l’oligarchie économique et politique. Cette élite dirigeante a entrepris en contre-offensive un lobby en règle pour essayer de contourner ce projet ou de mettre un frein à ce processus de retrait des forces des Nations-Unies dans notre pays entamé du fait que les Etats-Unis de Trump ne veulent plus payer leur facture.

Alors, quel sera l’impact de la décision de la nouvelle administration américaine sur l’ensemble des camps réactionnaires antinationaux travaillant au service des forces impériales ? Il est encore trop tôt pour en juger ; mais pour l’instant déjà la bourgeoisie patripoche, parasite, antinationale a pris peur.

Elle a peur de se réveiller un matin pour constater qu’elle a perdu la mémoire événementielle de son histoire, la mémoire de ses affections militaires, puisqu’elle reste attachée aux forces armées, véritable garant de sa lutte contre les masses défavorisées.  Elle ne veut pas se lever un jour pour apprendre que les soldats de la Minustah ont réellement déménagé et de se trouver au bas de la ville, face aux manifestants des « émeutes de la faim »,  des marchés incendiés,  venus leur adresser d’innombrables requêtes et des revendications.

Il est évident, en effet, qu’un grand malaise subsiste quant à cet éventuel départ allant jusqu’à pousser les patrons à se demander si les ambigüités antérieures qui ont forcé à l’établissement de cette force de stabilisation sont suffisamment déjà réglées pour qu’un véritable départ puisse se produire. « Quelle sera la suite ? Comment allons-nous sauvegarder nos privilèges ?  Une telle démarche, est notre effondrement total,  n’est-ce pas par ailleurs nous jeter dans la gueule des lions affamés de Cité Soleil, de Raboteau etc ; vu que la fin des élections et le nouveau gouvernement Moise/Lafontant ne donnent pas pour l’heure des indications claires sur un climat politique calme où notre sécurité et nos biens seront assurés » Quelle peur bleue !

Cette panique de la bourgeoisie est symptomatique, elle est la résultante de la manifestation au grand jour d’une lutte de  classe acharnée, sans merci entre les deux camps adverses : les dominants et les dominés ; les exploitants et les surexploités ; les forces obscures et les suropprimés. Jamais le pays n’a été témoin d’un contraste aussi considérable entre une classe privilégiée composée de quelques dizaines de familles qui baignent dans l’opulence ne vivant que pour le maintien de l’état de fait  à l’opposé de l’immense majorité de la population qui ne rêve que de mettre un terme à sa souffrance.

Le casse-tête de cette classe de nantis est donc loin d’être résolu. Elle considère dans son âme et son cœur de Conzé que le désengagement de l’occupation du territoire national est d’ores et déjà un échec annoncé pour ne pas dire un complot contre l’actuel pouvoir. Le gouvernement en place sans le dévoiler publiquement interprète cette attitude internationale comme inamicale. En d’autres termes, pour eux c’est laisser libre cours aux forces hostiles de façon qu’elles puissent travailler avec acharnement pour empêcher la continuation de la bonne coopération néocoloniale en marche depuis le coup de force de 2004.  En somme, les milieux patronaux du pays craignent tout bonnement qu’une désoccupation ne donne l’occasion aux masses populaires de passer à l’offensive. Ainsi, justement et pour cela, la  question d’une nouvelle Force armée d’Haïti n’est pas épargnée. Elle est à l’étude par les forces anti-changement afin de faire face aux défis que constituera un quelconque départ des forces occupantes.

Treize années, c’est déjà trop ! Les masses défavorisées garantes de la souveraineté du pays doivent rester vigilantes en continuant non seulement d’exiger le départ inconditionnel des forces occupantes de la Minustah mais de combattre la domination impérialiste des Etats-Unis. L’exploitation et l’oppression du peuple par les firmes multinationales en accord avec les cliques gouvernantes  du pays ont longtemps atteint leur paroxysme. C’est à nous maintenant de ne jamais cesser de  résister tant qu’il y aura un seul soldat ou policier étranger sur le sol national. Aujourd’hui encore plus que hier, le peuple doit se tenir debout pour faire face à toute tentative récidiviste  de l’impérialisme et de ses vassaux locaux.

Non au renouvellement du mandat de la Minustah !

 

 

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