Le chaos et l’inquiétude politique actuels indiquent que le véritable ennemi du peuple haïtien est tombé dans son propre piège. Pendant longtemps, Washington s’est retranché derrière une classe politique moribonde et une élite économique antinationale pour diriger le pays à sa guise. Aujourd’hui, le pays se trouve à la croisée des chemins, où ni l’élite politique et intellectuelle, ni l’élite économique, cupide, violente et avide de pouvoir, ne peuvent être ramenées au pouvoir. Elles ne font que récolter les fruits de leur labeur mesquin, perfide, ce qui n’est qu’une illustration de ce qui arrive à un pays sous la domination barbare d’une puissance étrangère. Pour ceux qui l’ignorent encore, aucune solution imposée de l’extérieur n’a jamais servi à aucun pays.
Le Département d’État américain pour cacher le vrai et horrible visage de sa politique étrangère a tenté toutes sortes de manœuvres par l’intermédiaire de l’OEA, de l’ONU et de la CARICOM pour nous modeler à sa guise, le moins qu’on puisse dire, c’est que la mayonnaise n’a pas pris. La dernière tentative de sauvetage en date avait rassemblé tous les dirigeants dans un même panier, comme des crabes, espérant qu’ils pourraient au moins former une force unifiée capable de contrer les masses. Mais la situation et la poursuite du chaos avec leurs politiques antipopulaires restent inchangées, vu qu’ils n’ont pas la moindre intention de modifier ou de supprimer les effets irritants et néfastes de leur conception de l’État. L’étau qui se resserre autour du peuple et du pays en général a suscité une certaine résilience, tandis que, les groupes armés issus des classes défavorisées, bombardés d’étiquettes et d’épithètes désobligeantes, eux, résistent tout en continuant, de défier le régime vassal de l’impérialisme. Soyons clairs : le peuple a clairement démontré qu’il ne suivrait pas les ordres des autorités gouvernementales, véritables fantoches de droite comme de gauche dont la soumission à l’impérialisme américain est sans précédent.
En clair, cela signifie qu’elles n’ont aucune autorité sur les masses. Par exemple, les habitants n’ont pas obéi aux ordres du gouvernement sous l’ombrelle de la police qui les déconseille de ne pas retourner chez eux dans les quartiers libérés par les groupes armés. Un désaveu qui aurait dû pousser les marionnettes du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et leurs maitres à l’étrangers à réfléchir. En guise de cela, ils ripostent de façon inquiétante. Le patron impérialiste est mécontent que ses employés grassement soudoyés ne lui aient pas donné satisfaction. Estimant, qu’avec tous les moyens mis à leur disposition, ils n’arrivent pas tromper la vigilance populaire pour la convaincre et l’amadouer. Dans cette situation, le patron ne peut plus se cacher derrière eux.
Faute d’alternative, l’impérialisme est contraint de se montrer ouvertement, déployant toutes ses forces offensives pour tenter de sauvegarder ce qui lui reste. L’ambassadeur américain à Port-au-Prince a été contraint d’intervenir en personne en convoquant des journalistes à une conférence de presse pour propager la propagande impérialiste, car il ne peut compter ni sur ses agents, notamment le Conseil Présidentiel de Transition, ni sur l’équipe corrompue des oligarques. Acculé, Washington va même jusqu’à emprisonner à Miami, l’une de ses figures clés, l’un des valets politiques le plus influent du pays, Pierre Reginald Boulos, pour exprimer son mécontentement et du fait que les gens ont découvert qu’il est la source de l’augmentation drastique des niveaux de pauvreté et de misère dans le pays. Sa déception est du fait que leurs laquais sont incapables de gérer le système et de dissimuler la vérité, afin de tromper la majorité populaire et d’entretenir perpétuellement le bluff, le mensonge et la peur.
Ce sont ceux qui dirigent l’Etat qui doivent assumer la conséquence de leur inconséquence, la responsabilité de leur irresponsabilité et non les groupes armés. Ces derniers ne font que se rebeller contre le chaos engendré par le système inhumain, cruel instauré par l’impérialisme et ses complices locaux.
S’il y a assassinat, l’assassin c’est donc l’impérialisme, principal fournisseur d’armes et de munitions au pays. Tout ce qui se passe – jours de sang, de fureur, de feu et de tueries – est la responsabilité des puissances dominantes et de la classe dirigeante qui les sert. Ainsi, deux options se présentent : soit le peuple se résigne à la voie actuelle de la domination impérialiste, soit il reconnaît qu’il doit lutter pour recouvrer sa liberté et sa souveraineté perdue. Sauver un peuple victime de plus d’un siècle de crimes commis par l’impérialisme américain ne se fait pas par un vocabulaire de haine, d’exclusion, de destruction, de déportations, de mensonges, de bombes, de drones kamikazes et de forces militaires d’occupation. De telles méthodes ne servent qu’à cacher la vérité, afin de ne pas identifier le véritable coupable !
De ces nombreuses manœuvres politiques réactionnaires, le masque tombe pour une certaine gauche. En s’identifiant comme partie intégrante de la classe politique corrompue, elle a démontré sa complicité en ne dénonçant pas l’agression impérialiste contre le pays, avec le recours à Blackwater et à la prétendue Force de suppression des gangs, que l’Administration impériale américaine souhaite mettre en place pour réprimer le peuple et protéger ses intérêts. Au lieu de s’engager sur la voie de la rupture avec l’État génocidaire au service du système capitaliste déchu, cette gauche se contente désespérément de relayer les politiques de l’impérialisme contre les groupes armés.
Rien ne saurait justifier l’opportunisme de cette soi-disant gauche qui se laisse faire tout en approuvant ouvertement les politiques impérialistes américaines. La crise actuelle ne vient pas du pied de l’échelle pour arriver à la tête. Elle part, au contraire, d’en haut pour en arriver jusqu’en bas, dévastant la classe exploitée et opprimée. La présente réalité dans les ghettos et les bidonvilles est une réponse concrète aux abus malhonnêtes et honteux des classes dirigeantes contre le peuple.
Bien que la vérité soit criante, face à toute l’hypocrisie du système capitaliste, elle est indigeste et difficile à avaler. Le seul souci de l’impérialisme est de décapiter les groupes armés qui ont réussi à maintenir une opposition active, farouche face au pouvoir de sorte qu’ils ne retournent pas leurs armes contre les défenseurs et les travailleurs locaux favorisant la mise sous tutelle du pays. C’est la domination impérialiste qui est à l’origine de tous les maux du peuple. Le seul coupable est l’impérialisme américain et ses corollaires, et nous devons les combattre sans demi-mesure jusqu’à leur éradication complète du pays.