Haïti est « kidnappé » par divers acteurs !

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Haïti est « kidnappé » par divers acteurs, affirme Fritz Alphonse Jean, actuel président du Conseil présidentiel dont le mandat prendra fin le 7 août 2025

Haïti est « kidnappé » par divers acteurs, affirme Fritz Alphonse Jean, actuel président du Conseil présidentiel dont le mandat prendra fin le 7 août 2025

 

Haïti est « kidnappé

Le président du Conseil présidentiel de transition (CPT) d’Haïti, Fritz Alphonse Jean, a averti mardi que le pays était confronté à un chaos qui s’installait depuis des années, tout en dénonçant la mainmise de l’État par divers acteurs. « Le chaos que traverse actuellement Haïti n’est pas tombé du ciel ; c’est un chaos qui s’est construit au cours des 15 ou 20 dernières années », a dénoncé Jean lors d’un entretien avec des journalistes étrangers, quelques jours avant la fin de son mandat à la tête de l’institution, le 7 août.

« Ce que nous vivons actuellement, c’est que les Haïtiens prennent l’État en otage et nous mettent dans cette situation », a-t-il insisté.

Il a soutenu que pour résoudre la crise, l’État haïtien doit comprendre que ce type de relation « incestueuse », notamment entre l’État et une branche du secteur privé, entre l’État et une série de politiciens, est une relation qui doit être rompue.

Il y a deux ans, la police n’était pas suffisamment impliquée. C’est clair. Personne ne peut le nier (…). La nature de la violence en Haïti a été sous-estimée. Nous sommes confrontés à la pénétration de la criminalité transnationale en Haïti », a-t-il déclaré.

Pour le président de la CPT, il y a une pénétration des institutions étatiques par ceux-là mêmes qui ont pris l’État en otage. « Il y a un détournement des institutions étatiques. C’est ce détournement de l’État qui nous place dans une situation où des acteurs du secteur privé, des politiciens et des membres de la société civile prennent l’État en otage, le privant ainsi des ressources nécessaires pour fournir des services à la population, notamment dans les domaines de la sécurité, de l’éducation et de la santé », a-t-il expliqué.

Jean a souligné qu’il est nécessaire d’agir dans les quartiers où des milliers de personnes ont été déplacées en raison des violences afin d’assurer leur retour.

Le président du Conseil présidentiel de transition (CPT) d’Haïti, Fritz Alphonse Jean

Appel à la collaboration internationale

« Nous sommes confrontés à une menace de criminalité transnationale. La coopération entre les différents pays est nécessaire », a-t-il estimé.

Le président du CPT a promis de tout mettre en œuvre pour que les élections se tiennent dans le pays d’ici la fin de l’année.

Il a assuré que des efforts considérables étaient déployés pour renforcer les forces de police et l’armée haïtiennes, afin qu’elles soient en mesure de faire face au défi sécuritaire.  « En raison de nos lacunes technologiques et institutionnelles, ainsi que dans la formation de nos forces de l’ordre, nous nous sommes toujours tournés vers des pays comme les États-Unis, le Canada, le Mexique et d’autres. Au-delà de ces pays, nous faisons appel à des professionnels pour soutenir nos forces de l’ordre », a-t-il admis.

Avec un effectif de 10 000 policiers et entre 1 200 et 1 300 soldats dans une armée en cours de reconstitution, ce nombre est jugé insuffisant pour faire face à la violence. « En termes de personnel, nous sommes confrontés à un sérieux problème. Au-delà du problème de personnel, nous avons un problème de formation, de logistique, d’équipement et de développement technologique par rapport à ce qui se fait actuellement », a déclaré Jean.

En ce sens, il estime qu’il est nécessaire de « résoudre » le problème des gangs avant les élections, afin qu’ils ne menacent pas la souveraineté des États. « Il existe des gangs dans différents pays, mais ils ne menacent pas la souveraineté des États », a-t-il ajouté.

 

Acento 29 juillet 2025

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