L’hypocrisie et la manipulation du capitalisme en Haïti !

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Les avocats haïtiens du système capitaliste tentent toujours d’identifier cette idéologie avec la démocratie, qui est le pouvoir de la majorité populaire. Cependant, chaque jour qui passe, nous ne pouvons que constater l’aggravation de la situation au profit de la petite minorité dirigeante. Les problèmes qui se posent aujourd’hui s’inscrivent-ils dans la dynamique de la lutte pour la transformation sociale du pays ? Nous, du journal Haïti Liberté, un organe qui lutte au sein de la classe ouvrière pour accompagner les masses laborieuses dans leur lutte de briser les chaînes de l’exploitation capitaliste, nous avons du mal à y croire ! Dans la mesure où à tout moment, les oligarques et les options choisies par les représentants de la classe politique rétrograde, bourgeoise, pro-impérialiste, revalorisés par le Conseil Présidentiel de Transition, ne peuvent en aucun cas nous amener aux résultats auxquels aspirent les masses populaires.

La Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948 stipule que « Quiconque travaille a le droit de recevoir un salaire équitable qui lui permette d’assurer une vie conforme au principe de la dignité humaine, tant pour lui-même que pour sa famille ». Cette loi universelle n’est pas appliquée en Haïti, et en tant que militants révolutionnaires, nous nous battons nous-mêmes pour mettre fin à ce système d’exploitation et établir d’autres rapports de production dans le cadre d’un autre mode de production afin que la richesse soit redistribuée à ceux qui travaillent et produisent et non à ceux qui possèdent tous les moyens de production.

Il est évident que la relation entre le secteur privé des affaires et les détenteurs de l’appareil d’État arrange la classe capitaliste, offrant des opportunités d’enrichissement illégal à l’oligarchie au détriment de la classe ouvrière. Cette lutte contre la bourgeoisie consiste simplement à défendre un peu de meilleures conditions de vie, de travail et de salaires. Depuis la crise multidimensionnelle qui fait rage après l’assassinat odieux du président Jovenel Moïse, on ne fait plus mention du coût élevé de la vie, et surtout de la pitance de salaires des travailleurs de diverses catégories de la société, notamment ceux de la sous-traitance. Le salaire minimum pour une journée de travail de 8 heures stagne et ne vaut plus rien face à l’augmentation croissante de l’inflation.

C’est une collusion entre le monde des affaires et le monde politique haïtien qui aboutit à la destruction des modes de régulation des conditions de vie, et à l’affaiblissement de l’État par des politiques néolibérales concentrant à la fois le pouvoir économique et politique entre les mains de l’oligarchie réactionnaire. Ces corrupteurs s’engagent systématiquement, par tous les moyens, à voler, piller les richesses créées par les travailleurs et le peuple qu’ils considèrent comme des gens méprisables, des déchets à jeter dans les poubelles. L’État se désengage davantage et tant qu’on ne remet pas en cause le capitalisme qui produit la corruption, la privatisation, l’impunité, la violence, le chômage, toutes les mesures prises ne seront que de la poudre lancée aux yeux du peuple.

Elles ne font que prolonger un système qui alimente et se développe mais qui est totalement assujetti et contrôlé par l’aile la plus réactionnaire de l’oligarchie haïtienne. C’est dans ce sens que cette classe, sans faire le moindre effort pour prendre en main notre destin, a fait le choix de soumettre le pays aux quatre volontés des puissances capitalistes et de l’impérialisme. Cette approche ne nous mènera nulle part et c’est pourquoi la classe dirigeante s’est lancée dans des pratiques frauduleuses et même dans la criminalité financière. L’essentiel pour nous autres est de nous unir aux masses défavorisées pour qu’ensemble nous puissions enfin combattre la classe qui nous opprime et détruire tout le système de corruption et d’agression.

En aucun cas les travailleurs ne doivent prendre position en faveur du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et de son gouvernement ayant une ligne politique qui varie au gré des vents et des subventions occidentaux. Il n’est en rien d’un pouvoir populaire agissant dans l’intérêt de la majorité misérable. Le rôle des masses est de s’organiser pour les combattre, allant si nécessaire jusqu’à bloquer leurs projets de référendum sur la Constitution et d’élections soi-disant libres et démocratiques qui n’auront aucune crédibilité. Agir autrement, c’est être complice de l’ennemi, comme partie essentielle de l’hégémonie bourgeoise. Alors même qu’un président élu Jovenel Moïse, selon eux, n’avait aucune légitimité pour les organiser, comment un Conseil Présidentiel de Transition peut-il avoir la légitimité populaire et constitutionnelle et même prétendre pouvoir agir dans ce sens ? Tout cela ne fait-il pas partie de la manipulation et de l’hypocrisie de l’empire américain et de son système capitaliste pour consolider sa domination sur le pays ?

A cette étape, la réalité se trouve dans une phase : celle de chambarder ce système d’exploitation sans pour autant hypothéquer notre souveraineté en fronçant nos sourcils au Secrétaire d’État américain Marco Rubio qui a souligné l’intérêt de la politique aberrante de l’empire, quand il nous réitère cette détermination hypocrite des États-Unis à notre égard en déclarant : « qu’ils n’ont aucune idée d’ignorer la situation actuelle en Haïti ». Ironiquement et en toute logique, c’est le président dominicain, Luis Abinader, qui apporte la réponse en faisant cette allusion : « Il n’y a pas de solution dominicaine à la crise en Haïti ».

Tandis que notre principal adversaire, le petit Trump, le guzano Rubio, nous fait la leçon en poursuivant : « la solution pour Haïti est entre les mains du peuple haïtien, entre les mains de l’élite haïtienne. Son avenir, son destin sont entre ses mains ». Et il faudrait être  particulièrement naïf pour ne pas répondre à ces deux compères, qu’il n’y aura pas non plus de solution américaine, française, canadienne ou autre. La solution est justement haïtienne, forcément haïtienne, exclusivement haïtienne. Que toutes ces puissances impérialistes nous laissent en paix, qu’elles cessent de nous affaiblir afin que nous prenions notre destin en main.

Notre seul espoir de sortir de la nuit du sous-développement est que la lutte du peuple haïtien nourrisse l’aspiration politique de maintenir bien haut l’étendard de la dignité afin de contrecarrer l’hypocrisie et la manipulation du système! En termes d’organisation pour chasser ce gouvernement d’exploiteurs, de profiteurs au service de l’impérialisme américain, la première chose à faire c’est de se mobiliser. Car, il est impératif d’en finir avec ces gouvernements mendiants qui n’ont qu’un seul programme : demander aux organismes internationaux qui ne sont que des entreprises impérialistes des subsides pour pallier aux problèmes qu’ils ont eux-mêmes créés dans le pays. Quel cercle vicieux !

 

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