Les larmes de crocodile de l’impérialisme

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Il faut le dire d’emblée : les Etats-Unis défenseurs du pillage et des biens mal acquis et son gouvernement de bandits légaux imposé dans le pays n’ont aucune qualité morale d’être, selon une note de la diplomatie impérialiste, « profondément préoccupés par les pertes en vies humaines dans les communautés marginalisées du fait de la violence liée aux gangs ». « Nous constatons que les gangs armés violent systématiquement les droits humains des habitants de communautés telles que Cité Soleil, La Saline, Bel Air, Martissant et Village de Dieu. Les  États-Unis encouragent le gouvernement haïtien à protéger ses citoyens les plus vulnérables en luttant contre la prolifération des gangs et en tenant les auteurs de violence et leurs complices responsables. La violence, la corruption et l’impunité ont entravé les objectifs de développement d’Haïti et les aspirations du peuple haïtien à une vie meilleure pendant bien trop longtemps » a poursuivi la note.

Une telle déclaration est une manœuvre visant à rendre responsable du mal du pays le seul banditisme des quartiers populaires. Cela signifie que les Etats-Unis n’ont pas le courage et l’honnêteté de dire qu’ils sont les premiers responsables politiques à précipiter dans un abîme insondable ce pays qu’ils ont pris en otage, puis endossé, créé et alimenté la malédiction qui le ruine et conduit au banditisme les laissés-pour-compte.

C’est par la filière de la bourgeoisie locale pro-impérialiste qu’ils ont orchestré leurs multiples occupations et maintenu une domination sanglante et cruelle plus que centenaire, sans oublier les nombreux coups d’état qu’ils ont fomentés pour perpétuer leur stratégie de déstabilisation, véritable créatrice de la misère et de la pauvreté. Le président américain Bill Clinton n’a-t-il pas fait son mea culpa pour avoir volontairement saboté le développement de notre agriculture nationale tombé dans un état de délabrement et de gabegie économiques?

L’histoire de l’impérialisme ne cherche jamais le bonheur des peuples, elle ne fait que les conduire à la misère.

La grande portée de cette déclaration du Département d’Etat, sur l’insécurité en Haïti relayée par l’Union européenne pourrait être, en fait, l’annonciateur d’une provocation irréparable de façon à plonger le pays dans une attaque meurtrière contre les quartiers populaires pareille à celle de la MINUSTAH à Cité Soleil au mois de juillet 2005.

N’est-il pas évident de rappeler que l’interventionnisme dominant des Etats-Unis en Haïti est un phénomène permanent qui date de longtemps notamment par le recrutement et l’envoi de mercenaires dans le pays. Leur rôle cynique est de se présenter comme notre bienfaiteur ayant des soucis de progrès pour l’avenir du peuple haïtien alors qu’ils ne sont que nos agresseurs facilitant des menées criminelles contre le pays et le peuple en général.

Faut-il rappeler également, certains aspects sinistres d’une politique impérialiste qui de par sa nature représente la privation des masses populaires du fruit du travail et des ressources de leur pays. L’histoire de l’impérialisme ne cherche jamais le bonheur des peuples, elle ne fait que les conduire à la misère. C’est-ce qui explique, par exemple, le rôle infâme qu’ils ont joué avec les dirigeants du pays en trahissant toutes les aspirations légitimes du peuple haïtien dans la dilapidation des fonds de la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH) et ceux de Petro Caribe qui ont été alloués au peuple haïtien par la révolution bolivarienne au Venezuela.

Luttant pour un changement fondamental, le peuple haïtien ne doit pas se laisser bercer par ces sirènes trompeuses des Etats-Unis, l’auteur dans le monde de crimes dépassant tout entendement humain. Laissons cet attrape-nigaud à ceux qui sont à leur service, ou bien parce que  frappés de cécité politique ou bien attendant qu’ils les imposent au pouvoir par des élections frauduleuses. En vérité, tous ceux-là qui, aujourd’hui, font mine de voler au secours du peuple ne sont-ils pas les principaux artisans de sa descente en enfer ?

Le peuple haïtien doit continuer à lutter pour recouvrer ses droits les plus élémentaires à la vie et sa personnalité bafouée. Il faut qu’il n’y ait aucun amalgame : la lutte doit être claire entre les forces impérialistes, leurs alliés, leurs fantoches des classes dominantes et les forces progressistes, de concert avec leurs alliés au sein des masses exploitées et dominées. C’est une lutte qui oppose oppresseurs et opprimés, exploiteurs et exploités, en d’autres termes, c’est une lutte de classes et seules les masses populaires organisées peuvent mettre fin au banditisme qui n’est que l’arme des mercenaires occidentaux, de leur agent au pouvoir et de ceux qui se font leur porte-voix.

Il n’y a que deux forces qui s’affrontent dans le pays. D’une part l’impérialisme avec ses alliés et fantoches réactionnaires et d’autre part les forces populaires et ses alliés de la classe ouvrière, la paysannerie misérable, les forces vives endurcies par les injustices, les frustrations, les répressions et la misère programmée par les monstres occidentaux.  Il n’y a également que deux véritables choix : la continuation catastrophique de la politique capitaliste de dépendance et de maintien des intolérables injustices socio-économiques existantes, ou la ligne populaire révolutionnaire scellée dans le sang et la foi dans une lutte révolutionnaire. N’est-ce pas seulement le choix révolutionnaire, l’unique, qui peut sauver le pays de l’enfer capitaliste, néocolonialiste américain ?

Les impérialismes américain et européen ainsi que leur instrument local ne font que verser des larmes de crocodile en disant s’élever contre l’insécurité et le banditisme dont ils sont les moteurs, les créateurs de la stratégie de faire sombrer le pays dans le chaos et le désordre. Cette entreprise visant à augmenter encore leurs profits, faire marcher leurs usines d’armements et étouffer le combat libérateur, démantibuler la résistance haïtienne ne cessera jamais sauf quand le rapport de force ne leur permettra aucun espoir.

A ce compte, il ne faut voir dans les déclarations de l’ambassade Américaine en Haïti qu’un marché de dupes qu’il faut rejeter avec vigueur, rigueur et sans ambigüité.  Ces larmes de crocodile ne visent qu’à faciliter la tâche des ennemis du peuple de sorte qu’ils continuent à s’enraciner dans le pays, renforcer la confusion, consolider les forces réactionnaires et affaiblir les forces patriotiques luttant pour un changement fondamental.

Non aux larmes de crocodile de l’impérialisme ! Non à l’ingérence impérialiste ! Non au  pouvoir corrompu ! Vive la lutte du peuple haïtien !

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