Ce n’est pas que nous soyons concernés par les élections qui ont lieu le dimanche 19 mai en République Dominicaine, mais ce qui nous inquiète le plus, c’est le traitement accordé aux travailleurs migrants haïtiens. Vu que les discours électoraux ont été justement très musclés contre la migration haïtienne.
Quelles seront les retombées de ce second mandat quand le président avait eu à déclarer au mois de mars dernier « Nous n’arrêterons pas les déportations vers Haïti et nous n’autoriserons pas les camps de réfugiés » ?
Certainement, la majorité de la population immigrante haïtienne résidant en République Dominicaine n’a pas le cœur gai considérant les résultats officiels de cette présidentielle qui s’est soldée par la réélection du président raciste Luis Abinader pour un nouveau mandat de 4 ans. Vu que ce dernier, à travers la politique d’immigration du gouvernement dominicain, a fait voir aux haïtiens toutes les couleurs de l’arc-en-ciel du racisme qui l’habite.
Cela signifie que le calvaire de nos travailleurs n’aura pas d’accalmie. La politique d’expulsion manu militari de nos ressortissants va sans doute se renforcer davantage. L’inquiétude régnant, Abinader depuis son arrivée au pouvoir en 2020, a imposé une politique ferme contre l’immigration haïtienne avec des raids et des expulsions. Il a renforcé la présence de la force armée à la frontière et construit un mur de la honte long de 164 km, qu’il a même promis de prolonger davantage au cours de son deuxième mandat.
Pire, sa politique migratoire raciste ne fait pas de différence entre les détenteurs de documents légaux et ceux qui fonctionnent dans l’illégalité. Il suffit que vous soyez noir pour être taxé d’haïtien et être accablé de toutes les injures du monde, sans oublier les bastonnades et le dépouillement de tous vos effets précieux avant d’être déporté vers le territoire haïtien à l’autre extrémité de la frontière.
Il est évident que sa victoire est une justification de sa politique criminelle dure contre l’immigration en provenance d’Haïti, pays appauvri par les puissances impérialistes qui ne cessent de promouvoir chez les dirigeants haïtiens, la politique de mauvaise gouvernance, de corruption et de pillage des ressources.
« Cette victoire électorale, dans mon cas, est la dernière, car je respecterai la Constitution », a déclaré le président élu. Selon des observateurs avisés, comme Abinader ne peut pas être candidat pour un troisième mandat, cela semblerait indiquer qu’il ne va pas se comporter de la même façon, il sera moins acide qu’avant. D’autres en doutent pourtant.
En fait, toutes ses acrobaties nationalistes ont été tout bonnement pour amadouer son peuple puisque la discrimination et la déportation des haïtiens sont des atouts politiques considérables, lorsqu’il y a des élections. Voilà pourquoi, tous les candidats sans exception se sont accordés sur la nécessité de renforcer les politiques contre la migration irrégulière des haïtiens.
Par ailleurs, le Conseil Présidentiel de transition a, dans un communiqué, félicité le président Luis Abinader en ces termes pour sa réélection. « Tout en souhaitant au président réélu et au peuple dominicain plein succès au cours de son nouveau mandat, le Conseil présidentiel de transition est disposé à travailler avec lui, dans un esprit de respect mutuel, pour relancer la coopération entre les deux pays ».
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