L’impérialisme ne badine pas

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Il faudrait être très naïf pour ne pas prendre toutes les précautions possibles et même inimaginables quand il s’agit de faire face au grand bourreau, au monstre sacrificateur des peuples, l’architecte et le responsable des attaques meurtrières et sanglantes contre les mouvements de libération nationale.

Le coup d’état en Bolivie vient à point nommé pour illustrer cette mise en garde. C’est dans un domaine bien précis, les élections présidentielles,  terrain contrôlé par excellence par l’impérialisme, financièrement et stratégiquement,  que le « laboratoire » a pu en arriver à une polémique électorale engageant le président Evo Morales à faire des concessions jusqu’à  ce qu’il renonce à sa réélection. Ce piège concocté et fomenté par l’impérialisme a pu finalement forcer le premier dirigeant à la démission.

La lutte pour le changement qu’incarne le peuple haïtien ne peut être édifiée ni réalisée par des laquais de Washington.

Dans ce genre de manœuvre, le laboratoire impérial n’est pas à son coup d’essai. Il prouve une fois de plus qu’il ne chôme jamais et attaque sans répit les peuples dans une guerre d’usure permanente. Il est toujours mobilisé de façon à salir, se venger jusqu’à la destruction même de tous ceux qui refusent de se plier aux diktats et aux desseins de sa stratégie hégémonique. Le coup d’État en Bolivie a visé l’élimination d’un régime progressiste anti-impérialiste qui avait réussi à galvaniser les masses paysannes boliviennes et à placer les réactionnaires  sur la défensive.

En fait, tout cela  se ramène à la lutte entre deux tendances, deux forces opposées : celles qui veulent détruire la vie des peuples, et celles qui luttent pour la protection et un avenir meilleur pour les masses populaires dans le monde.

En conséquence, la défense d’un pouvoir populaire ou n’importe quel acquis des masses devrait être défendue du bec et des ongles,  puisque l’impérialisme destructeur ne donne pas de cadeau et ne joue pas à cache-cache lubin. L’impérialisme lui, en plus de l’exploitation éhontée des ressources des masses populaires et paysannes, recourt de façon permanente et catégorique à la répression sous toutes ses formes de sorte que le pays reste soumis, inféodé à sa stratégie toujours active sur les plans politique, économique et social. En ce sens, la responsabilité première incombe certainement à la mise sur pied d’une véritable indépendance politique et économique.

La crise haïtienne n’a rien de comparable avec celle tragique qui vient de se dérouler en Bolivie, puisque l’équation est quasiment différente, mais elle n’en est pas moins téléguidée par le triumvirat Etats-Unis, France et Canada.

Bien qu’il y ait un laps de temps depuis que le peuple haïtien se mobilise contre le pouvoir des mercenaires parrainés par les forces impériales, le dénouement  reste indécis. Ce n’est pas un banal fait divers quand l’opposition, toutes couches confondues et disant  partager le malheur du peuple haïtien, s’adonne à faire les yeux doux et à même prendre langue avec l’impérialisme américain de sorte qu’il les accompagne dans la lutte contre son poulain  Jovenel Moise.

Le danger le plus grave est que et l’opposition et le pouvoir  jouissent tous deux des faveurs des dirigeants de la Maison Blanche en raison de leurs communs sentiments antipopulaires. Ce qui implique que toute position de classe dans leur entente doit être tout simplement écartée.  « Le prolétariat lutte, la bourgeoisie se faufile vers le pouvoir »  C’est la politique du pire et toute politique du pire doit être systématiquement rejetée.

A quel changement réel doit-on s’attendre dans une telle position de classe partagée ? Aucun, sinon celui qui contribue toujours à édifier une société d’injustice, anti-démocratique et antipopulaire garante d’une résignation pérenne et de désespoir. Nous ne pouvons sous aucun prétexte nous rallier à cette opposition bourgeoise et petite-bourgeoise antinationaliste et antisocialiste, ni lui faire aucune confiance, car elle n’a pas la capacité requise pour la transformation totale de la société.

La lutte pour le changement qu’incarne le peuple haïtien ne peut être édifiée ni réalisée par des laquais de Washington. Le peuple haïtien dans sa lutte pour le changement a besoin d’une énergie créatrice et motrice pour l’orienter et le rassurer que ceux qui sont en train de mourir n’étouffent guère ceux qui vivent.

L’impérialisme n’a qu’une seule nature, celle d’essayer par tous les moyens indignes d’étouffer l’espoir des peuples en déstabilisant les régimes progressistes et révolutionnaires pour alimenter les manœuvres, coup bas et autres mesquineries tous azimuts d’un système pourri et corrompu.

De par sa composante sociale, son idéologie et ses intérêts, l’impérialisme ne plaisante guère.  Face à cette réalité, c’est tout ou rien pour instaurer la dignité et l’objectif socialiste. Ainsi les voix prolétariennes, seules garantes de la justice, du progrès et de la liberté des peuples doivent s’élever de partout pour combattre constamment l’impérialisme.

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