L’ordre du jour est la lutte idéologique qui se fait autour de la crise la plus explosive que traverse le pays où le conflit de classe a atteint son paroxysme. Chacun propose sa solution de sortie de crise ; gouvernement de transition, un tas de palabres, sans fondement et aucun d’entre eux n’a choisi de diagnostiquer le mal pour essayer avant tout d’identifier l’ennemi principal du peuple haïtien.
C’est une stratégie calculée, un choix politique des uns et des autres politiciens pour ne pas antagoniser l’opinion populaire contre le laboratoire qui leur indique quelle voie à suivre.
Il n’est peut-être pas sans intérêt de rappeler, n’en déplaise à quiconque, qu’il s’agit bien de lutte des classes. La lutte entre deux projets sociaux antagoniques: d’un côté, les intérêts de la classe capitaliste qui dicte sa loi au gouvernement haïtien ; et de l’autre, les intérêts des prolétaires, également appelés la classe des travailleurs ou des exploités. Parmi les travailleurs exploités, les paysans pauvres sont les seuls à ne pouvoir même pas obtenir la reconnaissance, la solidarité et la défense des structures syndicales.
En un sens, rien de ce qui se passe n’obéit au hasard. Ce n’est pas sans raison que les différentes propositions n’ont pas accordé une priorité primordiale à la lutte organisée contre le système, puisque tous ces politiciens se reconnaissent dans le projet d’exploitation de l’homme par l’homme que véhicule le capitalisme. Ainsi, au lieu de combattre le mal à sa racine, ils s’adonnent plutôt à des palliatifs, des machinations et manœuvres pour chercher à enterrer la réalité dans des discours creux et des déclarations conjoncturelles de circonstance. Toutes leurs luttes ne seraient que pour obliger les exploités à se soumettre davantage et se plier aux desiderata des puissances occidentales.
La lutte des classes ! Voilà l’aspect qu’ils refusent d’aborder pour organiser les masses de façon à combattre le système capitaliste et ses tentacules d’incompétence, sachant que le rôle d’une organisation révolutionnaire est de donner aux masses, en particulier aux ouvriers et aux paysans, une orientation de classe leur permettant d’aborder les différentes étapes de la lutte.
Si les masses ne sont pas organisées contre leur adversaire, la faute revient à ceux qui se déclarent avant-gardiste…
Si les masses ne sont pas organisées contre leur adversaire, ce n’est pas la faute des masses. Au contraire, la faute revient à ceux qui se déclarent avant-gardiste, ces petits bourgeois qui n’ont jamais dégagé aucune technique d’approche pour se fondre dans les masses. Ils restent tout bonnement sur leur piédestal, pensant que cela est suffisant. Beaucoup d’entre eux ont même pensé qu’ils ont déjà trop fait, pas précisément pour fonctionner aux cotés du peuple mais tout simplement pour se faire accepter ex-cathedra.
Nul, se réclamant du mouvement révolutionnaire, ne peut se dérober à l’impérieux devoir d’encadrer, d’accompagner les masses et de s’identifier à leurs aspirations, vu qu’elles sont les éléments de classe essentiels pour un changement radical dans un pays où sévissent l’injustice, la faim et la corruption.
Le véritable rôle de l’État haïtien et du système capitaliste qui le soutient reste nettement l’incompétence, la violence et le mépris envers la population. Nous ne pouvons pas nous laisser noyer dans l’équivoque et l’ambigüité, laissant le champ libre à Réginald Boulos, Charles-Henry Baker, Chavannes Jean-Baptiste et tant d’autres sur l’échiquier politique. Voilà pourquoi, ces divers partenaires des capitalistes s’orientent tous vers le dialogue national puisqu’ils sont appelés à coopérer pour étouffer la volonté de la lutte du peuple.
Ces laquais et agents sournois de l’impérialisme doivent-être constamment et vaillamment dénoncés et combattus par les forces authentiques populaires, révolutionnaires et anti-impérialistes. Les prolétaires misérables paysans et travailleurs victimes du système d’exploitation ne sauraient en aucune circonstance être les zélés fanatiques ou bourreaux du système qui les opprime.
Notre rôle est d’accompagner les masses prolétariennes pour infliger au gouvernement, valet des puissances capitalistes la défaite qu’il mérite, à savoir prendre le pouvoir avec les masses et pour les masses.