La réalité politique quotidienne dans notre pays relève d’une situation créée, orchestrée, programmée, pour nous déstabiliser davantage et nous transformer en un pion au service de l’idéologie bourgeoise dominante et également au profit des forces hégémoniques mondiales qui ne vivent que par l’accaparement des richesses populaires afin de mieux régner en maitre et seigneur. Ne l’oublions pas !
Tout est mis en œuvre pour nous tenir dans une crise profonde et structurelle. Les effets de cette crise constituent une arme concrète pour nous abattre afin que notre pays soit considéré à jamais comme un endroit d’exploitation de richesses, de sous-développé chronique dépendant éternellement d’eux.
La rencontre de certains dirigeants caribéens, instruments privilégiés et dociles, y compris le fossoyeur haïtien Jovenel Moise, au salon du tuteur américain Donald Trump, dans une ambiance « bon enfant » à Miami, en est une illustration éclatante. Il s’agit d’une campagne d’intoxication, de déformation aux ordres de l’empire pour consolider ses manœuvres contre le Venezuela et contribuer aussi à l’élimination de tous les régimes populaires, progressistes, anti-impérialistes qui refusent de se soumettre à son influence.
La visite du très réactionnaire sénateur de la Floride, le républicain Marco Rubio en Haïti qui a réuni sur la même table des courtiers, affairistes de l’opposition et ceux du pouvoir décrié, marque ainsi la volonté des forces obscures à une paix capitularde dans le pays.
Dans ces conditions, rien d’étonnant, on comprend aisément les raisons tragiques pour lesquelles la présence de Rubio dans le pays n’a même pas suscité l’idée d’une manifestation pour dénoncer ce fils de colon !
Conscient des graves difficultés dans lesquelles se débat la couche sociale la plus exploitée et la plus humiliée du pays, voilà pourquoi, nous de Haïti Liberté, nous avons mis en cause l’ensemble de la classe politique et du système social sur lequel elle s’appuie de manière à susciter l’apport agissant des ouvriers et des paysans exploités non pas pour les transformer en collabos, mais pour qu’ils puissent insuffler un sang nouveau, une idée nouvelle à savoir : un changement possible, car une autre forme d’appareil d’État au service du peuple est possible.
Notre souci prioritaire est de dénoncer la répression, la violence orchestrée par les forces capitalistes de dépendance et de maintien des intolérables injustices contre les masses populaires. En dépit des conditions défavorables actuelles, nous ne saurions nous perdre dans des détails à caractère vague et ambigüe. Nous n’avons pas de temps à perdre, et nous ne pouvons pas également nous errer dans des tractations internes entre le gouvernement et ses commanditaires internationaux.
Nous ne préconiserons aucune fausse vérité équilibriste. La vérité doit être révolutionnaire pour faire avancer et renforcer la cause idéale des masses à l’égard de leur adversaire de classe, pour que la conscience populaire haïtienne se réveille dans la direction de l’honneur, dans l’unité face à l’ennemi au point de se rebeller, car l’impasse actuelle ne sert que les impérialistes.
A ce stade, notre préoccupation majeure est non seulement de participer à la construction d’une alternative d’unité populaire fiable et viable, mais de proposer prochainement une démarche organisationnelle allant dans le sens de la construction d’une telle alternative capable de nous sortir de cette impasse.
Notre objectif est de briser cet appareil d’État pourri pour le transformer complètement. Un tel acte de combat politique du peuple est essentiel pour accélérer et sceller l’échec politique de l’alliance nouée entre l’opposition et le pouvoir qui ne fait que créer des confusions au détriment de la lutte des masses.
L’un des éléments les plus significatifs, pour nous autres, est de ne pas lésiner dans la recherche et la création des moyens pour encadrer et activer l’organisation conséquente et sérieuse des masses assoiffées de changement de sorte que nous renforcions les militants organisés pour balayer tout régime impopulaire et discrédité.
Quoi qu’il en soit notre position ne devrait souffrir d’aucune équivoque. Nous ne saurions en aucune circonstance apporter notre soutien et notre confiance à un régime imposé par les Etats-Unis et qui a résolument choisi le camp impérialiste.
Notre préoccupation majeure est de conjurer définitivement la menace impériale en aidant à raviver l’espoir et l’enthousiasme chez les travailleurs, les paysans et la jeunesse du pays qui vivent déjà en état de révolte permanente. Nos options révolutionnaires sont irréversibles de façon à faire progresser la dynamique de la légitime défense populaire dans une perspective de résistance de classe, et de profondes convictions socialistes de façon à crever l’abcès pour qu’enfin les masses haïtiennes soient libres de toute tension et de toute domination.