« Vous vous effrayez de notre intention d’abolir la propriété privée. Mais dans votre société actuelle, la propriété privée est abolie pour les neuf dixièmes de ses membres; elle existe précisément, parce que pour neuf dixièmes elle n’existe pas. Vous nous reprochez donc de vouloir abolir une propriété qui suppose comme condition nécessaire que l’immense majorité de la société n’est pas propriétaire. En un mot vous nous reprochez de vouloir abolir votre propriété à vous. Certes, c’est bien cela que nous voulons. »
Karl Marx et Friedrich Engels,
Le Manifeste du Parti communiste
Le titre de cette réflexion politique reprend la question qui a conclu notre dernière analyse des événements sanglants qui se sont déroulés le 17 octobre 2018 à travers le pays. La population haïtienne s’est mise debout pour exprimer son mépris envers Jovenel Moïse et le mercenariat que celui-ci représente au pouvoir. Le Conseil électoral provisoire (CEP) d’Opont et de Berlanger, l’Organisation des États américains (OEA), le Core Group, notamment les États-Unis, la France, le Canada, qui ont planifié, organisé et ratifié les scrutins honteux du 9 août et du 25 octobre 2015 est responsable du chaos sociopolitique et économique actuel. Les Haïtiens se dirigent vers des jours et des nuits apocalyptiques. Opont et Berlanger – pas seulement Yolette Mengual – doivent répondre de leur « crime de haute trahison » par-devant un tribunal national populaire (TNP). N’ont-ils pas tous œuvré – comme les dilapidateurs des 3 milliards 800 millions de dollars du fonds PetroCaribe – à l’accélération de la descente aux enfers de la société haïtienne?
La République d’Haïti, depuis le règne du « parti rose », est entré dans un état de débâcle générale et mortifère. Ce constat est donc à la base des réserves que nous avons émises, des hypothèses que nous avons formulées sur la capacité réelle des militants politiques que l’on retrouve au sein des mouvements dits « démocratiques » de parvenir à aiguiller le train du soulèvement populaire, de la révolte généralisée sur les rails d’une « Révolution » politique radicale.
Il n’y a pas de « Révolution » spontanée. Pour nous en convaincre, nous pouvons revisiter toutes les périodes de l’histoire des peuples qui ont franchi les frontières du désasservissement colonial, du désenchaînement esclavagiste, de l’affranchissement impérial ou néolibéral. Ce ne sont pas des manifestations massives programmées au rythme d’un jour par mois qui ont mis un terme au règne de Louis XVI en France. Ni à celui du tsar Nicolas II en Russie. Sans oublier Cuba et Nicaragua.
Dès la fin du XVIIIe siècle le vent du mécontentement soufflait déjà fort sur les villes et les villages de la France. La population commençait à développer des sentiments d’hostilités à l’égard de la « monarchie de droit divin ». Les philosophes de cette période agitaient les problèmes liés à la concentration du pouvoir entre les mains d’une famille, d’un homme qui serait choisi par Dieu pour régner sur d’autres êtres humains simplement reconnus comme étant des vulgaires sujets au service d’un royaume. Le « souverain » exerçait tous les droits. Et le peuple lui devait obéissance aveugle et soumission absolue. Des philosophes ont réfléchi sur les conditions d’aliénation dans lesquelles se retranchaient les gens simples qui étaient pourtant, eux aussi, des « créatures » du ciel. Ils construisaient et conceptualisaient des approches philosophiques sur les droits naturels, c’est-à-dire, les droits acquis à la naissance. Ils ont développé des réflexions et rationalisé des pensées qui sont devenues des postulats sur l’égalité de l’espèce humaine.
La contribution de l’écrivain et philosophe genevois Jean-Jacques Rousseau à ce sujet demeure remarquable et essentielle. Dans le type d’État prôné par le rousseauisme, le peuple accepte de se soumettre par un besoin de bien-être social. Il confie donc à des représentants légitimes le droit de légiférer et d’administrer les biens de la société à sa place. Ce système raisonné et pratique aurait dû déboucher sur l’exercice de ce que Jean-Jacques Rousseau qualifie de « véritable démocratie » dans son livre maître, Du Contrat social. Cependant, nous ouvrons une petite parenthèse : nous avons des réserves par rapport au qualifiant « véritable » qui accompagne le substantif « démocratie ». Sans vouloir reprendre l’excellent théoricien, nous aurions nous-mêmes tendance à croire que le concept « démocratie » était déjà porté au degré absolu. Bref, qu’importe! Il s’agit d’un autre aspect du débat.
Charles de Secondat, plus connu sous le surnom de Montesquieu, publia en 1734 un livre intitulé « Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence ». L’auteur y aborda les multiples causes et les conséquences qui provoquèrent la défaillance de l’Empire. Et parmi lesquelles, nous retrouvons la « corruption », la « succession de mauvais princes » sur le trône, la « soif du grand confort et du luxe exagéré »… Après quatorze années, soit en 1748, il acheva son précieux ouvrage « De l’esprit des lois » qui connut un succès immédiat.
Pour Montesquieu, une république se caractérise par le principe de la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. « Le pouvoir arrête le pouvoir ». Même s’il fut critiqué comme Machiavel dès la sortie de son ouvrage, les politiques français ont reconnu un peu plus tard l’utilité de la logique sociale, politique et économique établie par Montesquieu pour construire la France de la Révolution de 1789.
« De l’esprit des lois » a servi de guide à la rédaction de la constitution française de 1791. Ainsi que « Le contrat social » de Jean-Jacques Rousseau. Charles de Secondat dit Montesquieu décéda le 10 février 1755. Et Jean-Jacques Rousseau le 2 juillet 1778. Pourtant, leur apport dans cette quête de l’équité sociale en faveur des populations périphériques est inestimable. Les historiens Charles Mozaré et Philippe Wolff écrivent : « La France entrera sans s’en douter dans cette Révolution que fera éclater la coïncidence dans le mécontentement des « élites » et les crises mettant en péril la subsistance des masses populaires, et que prolongera la diversité des intérêts en cause. »
Les penseurs méthodiques posent des regards éclairés sur le passé et le présent dans le but d’indiquer les changements que nécessite l’avenir. Les virages idéologiques à effectuer pour éviter l’enlisement de la machine étatique. Dans le cas de la France, c’est la croissance démographique et la pénurie des denrées agricoles qui déclenchèrent les hostilités qui conduisirent à la décapitation du roi et de la reine. La disette et la famine eurent donc raison de Louis XVI et de Marie Antoinette qui gaspillaient les trésors du royaume, alors que le peuple mangeait des aliments avariés, croquaient des pommes pourries. Alors que les soldats portaient des uniformes déchirés. Et traînaient des bottes avec des semelles trouées. Dans la Russie de 1917, le même cas de figure se présenta.
Nous avons abordé ces deux chapitres historiques dans notre dernier ouvrage, Les tigres sont encore lâchés. Nous avons écrit à la page 105 : « Des soldats en guenilles, pieds nus ont participé à la révolution de 1789 en France. Ils ont dirigé le peuple vers la Bastille. Et vous connaissez la suite. En 1917, en Russie, la monarchie s’effondra. Au milieu de la population en furie, il y avait encore des soldats humiliés dans leur pauvreté. Et révoltés dans leur conscience. Ils ont protégé la population contre les forces fidèles au Tsar Nicolas II. Nous savons ce qui s’est passé par la suite le 17 juillet 1917 à Ekaterinbourg. La famille impériale fut exécutée au complet par les révolutionnaires bolcheviks. Raspoutine avait prévenu le dernier héritier de la dynastie des Romanov. Et il disait vrai… Quand on cultive la misère, on récolte la révolte. »
Mais tout cela ne fut pas arrivé un matin. Lénine, Trotski et leurs camarades avaient préparé la chute du tsarisme. Ils écrivaient des livres dans lesquels ils exposaient, marquaient leur choix idéologique basé sur le « marxisme » et l’ « engelsisme ». Durant les douze années que Lénine vécut en exil, il avait entrevu la Russie qu’il voulait reconstruire avec les bolchevicks. Il n’avait pas attendu les événements d’octobre pour choisir le type d’état par lequel il voulait remplacer la monarchie. Une fois le but atteint, qui est l’explosion de l’État bourgeois, une fois la colère du peuple apaisée, et sa vengeance rassasiée, il fallait disposer de matériau idéologique, sortir la nouvelle constitution, déballer le projet de société viable pour commencer à construire, puis à faire fonctionner le nouvel État révolutionnaire.
Dans la Sierra Maestra, Fidel, Guevara, Raul, Camilo… ne faisaient pas que fourbir leurs mitraillettes et leurs revolvers. Ils réfléchissaient. Théorisaient le système de société à mettre en place après la prise de la Havane. Le soir même du 1er janvier 1959, l’équipe, avec des documents en main, rédigés bien sûr dans la forêt montagneuse, – et même à Mexico avant le débarquement –, s’était mise au travail. Le peuple devait comprendre tout de suite la nécessité de cette lutte violente et l’utilité de toutes ces vies sacrifiées sur les champs de bataille. Il fallait lui redonner confiance en l’État. Il s’agissait d’un nouvel État fondé sur les principes de la justice sociale et sur la sauvegarde de la dignité humaine.
Devenir un militant, un combattant de la « Révolution » exige une bonne et longue préparation mentale et physique.
Pour avoir construit en si peu de temps tous ces forts et ces forteresses, les esclaves révoltés avaient certainement un projet de pays. Dessalines, Christophe, Capois… ne se battaient pas pour retourner en Afrique. Mais pour fonder une patrie. Créer un État libre et souverain au sein de l’Amérique. Cette Amérique témoin de leurs souffrances. De leurs misères. Des conditions humiliantes du phénomène de la bestialisation de l’être humain prisonnier du « Capital ». Et ils se donnaient les moyens de combattre leurs ennemis européens. De Vaincre ou de Mourir. Les armes à la main.
Dans le film « Les brutes sont dans la ville » des réalisateurs Robert Parrish et Irving Lerner, un pseudo-curé, ancien dirigeant des combattants pour la désoccupation du territoire mexicain, déclare que « la voie de la révolution doit nécessairement passer par la voie de la violence. » En clair, Ce mystérieux Aguila, qui a exécuté un prêtre bourgeois dans l’enceinte même de son église, nous rappelle indirectement que c’est par la violence que des femmes et des hommes puissants tiennent les démunis, les misérables en laisse dans leurs champs agricoles, dans leurs usines de sous-traitance, dans leurs prisons d’Alcatraz; et c’est par la violence que les innombrables victimes parviendront à casser les chaînes de l’esclavage, à faire sauter les verrous de l’exploitation, à exorciser les démons du néolibéralisme.
Les Boulos, les Apaid, les Brand, les Mevs, Les Baker, les Madsen, les Bigio… sont des créatures sans âme et sans cœur. Au lieu de compatir au sort des ouvriers, ils font appel aux bras répressifs de l’État pour éteindre les feux des manifestations revendicatives. Pour qu’ils entendent raison, le salariat doit acculer les « monstres » et les « vautours » jusqu’aux murailles de la faillite économique. Si les travailleurs ne peuvent pas obtenir les 1 000 gourdes pour la journée de travail, ils n’auront d’autre choix que d’arrêter les machines, de bloquer le fonctionnement des parcs industriels. Cette confrontation inégale pour l’augmentation du salaire minimum a trop duré en Haïti. Le gouvernement de Jovenel Moïse a pris fait et cause pour le secteur patronal, au détriment des paysans prolétarisés. Des métayers arrachés de leurs milieux naturels pour enrichir les syro-libanais avides de plus-values, qui bénéficient de tous les privilèges de l’État et de toutes les protections des policiers et des juges.
Un climat politique explosif et une situation sociale confuse
L’arrestation de l’ex-directeur général de la police nationale (PNH), Godson Orélus, dans une affaire d’importation illégale d’armes en provenance des États-Unis, ne peuvent que renforcer nos points de vue et nos croyances. Les autorités de l’État bourgeois, les représentants de l’impérialisme, les gourous des sectes occidentales ont « bokohamisé » les bidonvilles de Port-au-Prince et des autres villes du pays. Ils distribuent encore des armes et des munitions aux « voyous analphabètes » qui les retournent contre la population sans défense. Président, Premier ministre, sénateurs, députés, juges, magistrats, chefs de groupement politique… sont impliqués dans le gangstérisme national et international. N’avons-nous pas entendu dernièrement le terrible bandit de « Savane Pistache », le dénommé « Ti je », vanter les mérites d’Éric Jean-Baptiste, l’« héritier » ou l’« acquisiteur » du RDNP, le mouvement politique de Lesly François Manigat? Éric Jean-Baptiste, le « maître borlettier » millionnaire – peut-être le futur président de ce pays transformé en bordel par le PHTK – irait-il, lui aussi, jusqu’à commettre l’imprudence de se faire des alliés parmi les criminels notoires de Grand-Ravine, Cité de l’Éternel, Ti Bwa, Village de Dieu, tous des vampires des « vallées du mal » soi-disant recherchés par la Direction centrale de la police judiciaire d’Haïti (DCPJ)? Hier encore, ces scélérats armés ont assassiné, dépecé, mutilé un journaliste en plein jour, sans qu’il y ait la moindre explication de la part de Michel-Ange Gédéon.
Y aura-t-il l’érection d’un tribunal national populaire pour juger et incarcérer ceux qui sont responsables des conditions de misérabilité de la Nation haïtienne?
Pour déloger « les brutes dans la ville », il faut, à notre avis, utiliser les moyens que les « brutes » privilégient eux-mêmes pour accomplir leurs mauvaises actions? Nous le tenons de Machiavel. De Kim Jong-un aussi, de la Corée du Nord. Ceux qui ont l’habitude d’utiliser le fouet, la corde et le fusil pour imposer leurs lois sont insensibles aux paroles et aux supplications de leurs « victimes ». N’est-ce pas pour cela qu’on les appelle « Bourreaux »? Les « lions » ne savent parler que le langage de la force. En 2004, ils sont intervenus brutalement en Haïti, et ils ont déporté le président et sa famille. Ensuite, ils ont envahi l’Irak sous de fausses accusations. Ils ont pendu Saddam Hussein. Et y ont installé le bordel, le chaos, le chômage, la pauvreté, la guerre civile…
Devenir un militant, un combattant de la « Révolution » exige une bonne et longue préparation mentale et physique. On ne s’improvise pas Emiliano Zapata, Pancho Villa, Thomas Sankara, Patrice Lumumba, etc. Fidel maîtrisait tous les concepts de la philosophie marxienne. Avocat, il avait lu aussi les grands penseurs du contractualisme. Et ce n’était pas tout. Ce Géant fut un grand stratège, un génie militaire. Guevara, Raul, Camilo également. Nous ne pouvons pas oublier le célébrissime commandant Hugo Chavez du Venezuela. Et même le socialiste Salvador Allende du Chili, qui serait mort le 11 septembre 1973 avec la mitraillette que son camarade Fidel lui avait offerte le jour de son investiture à la présidence. Non, il ne s’agit pas de faire l’apologie de la violence. Mais d’avoir une approche cartésienne, réaliste de l’environnement politique interne et externe. Celui qui revendique la « lutte révolutionnaire » doit connaître l’ampleur du défi qu’il s’apprête à relever. Toutes les couches sociales dominantes de la République d’Haïti sont armées jusqu’aux dents. Excepté les masses défavorisées qui sont les premières victimes de l’insécurité publique. Elles doivent traverser le bicentenaire, passer devant l’église Sainte Bernadette pour se rendre le matin au boulot, et regagner le soir leur pauvre logis.
Les organisateurs de la manifestation du 17 octobre 2018 baptisée « PetroCaribe Challenge » avaient-ils envisagé d’offrir une protection minimale aux différents participants? Et pourtant, le carnage était nettement prévisible. La police a ouvert le feu. Le bilan provisoire fait état de 7 morts et des dizaines de blessés à Port-au-Prince. Les villes des autres départements ont subi les mêmes traitements. Comme à Gaza, les riverains ont riposté avec des jets de pierres. Le 31 octobre 2018, à la chapelle Notre Dame du Perpétuel Secours du Bel-Air, les policiers de Michel-Ange Gédéon ont récidivé. Les goujats en uniforme sont revenus tirer froidement sur les compatriotes rassemblés à l’occasion de la célébration des funérailles des personnes assassinées le 17 octobre 2018 qui réclamaient elles aussi des explications sur la mauvaise gestion et utilisation du fonds PetroCaribe. Il y a eu encore ce matin-là des blessés graves, et 1 mort. Le mécontentement général est à son comble. Les conditions objectives pour une insurrection à la grandeur du pays sont définitivement réunies.
Malgré tout, le chemin de la Révolution est encore loin
C’est bien vrai. Les Haïtiens en ont assez de la communauté internationale, de la présidence de Jovenel Moïse, du gouvernement de Jean Henry Céant, des Chambres haute et basse. Partout où elle s’en va, la « famille présidentielle » est huée, chahutée. Comme des comédiens médiocres interprétant un rôle insignifiant dans une pièce de théâtre minable. D’autres manifestations sont annoncées pour le 18 novembre 2018. Les dirigeants du PHTK tremblent comme des feuilles mortes. La date en elle-même est éloquente. Loquace. Le pays entier se prépare cette année à commémorer la victoire des héros de l’indépendance avec le renversement brutal, l’arrestation spectaculaire et l’incarcération sévère de Jovenel et de Martine Moïse. Les noms de Sweet Micky, Sophia Micky, Olivier Micky, Wilson Laleau, Yves Germain, Jean Marx Bellerive, Jocelerme Privert, Evans Paul, Enex Jean-Charles, Laurent Lamothe… sont sur la liste dressée pour le déchouquage du 18 novembre prochain.
Même si les événements annoncés se dérouleront à la date symbolique de la manière dont ils sont prévus, rien ne nous autorise à en parler déjà sous la forme d’une « Révolution ». Quelles têtes vont rouler au Champ-de-Mars? Y aura-t-il l’érection d’un tribunal national populaire (TNP) pour juger et incarcérer ceux qui sont responsables des conditions de misérabilité de la Nation haïtienne? Guevara en a fusillé 200 à Cuba au lendemain du triomphe de la guérilla. Les prisons se remplissaient de partisans de Batista. Après la Révolution de 1949, Mao avait complètement purifié la Chine. Il avait détruit tous les nids de corruption, de prostitution et tous les repaires des bandes criminelles organisées. Il avait une vision sociale, politique, économique et culturelle pour la Chine qui deviendra la première puissance financière mondiale dans les années à venir.
L’existence des gangs armés dans les zones dites de non-droit témoigne des précautions prises par les États internationaux influents de bloquer dans l’œuf toutes les décisions qui mèneraient vers un changement radical du système de l’État haïtien.
La lutte politique menée par les individus qui se réclament de l’ « opposition démocratique » ne comporte pas des traces de velléités révolutionnaires. Schiller Louidor, André Michel, Moïse Jean-Charles et le reste de la bande des « engueuleurs » quotidiens ne peuvent pas aller plus loin que leur « gargane » dans ce combat qui semble les opposer à l’équipe du PHTK. Que proposent-ils pour remplacer l’inculpé Jovenel Moïse? Les mêmes vieilles recettes politiques inodores, incolores et insipides. Leurs propos virulents, outre-mesure, n’inquiètent pas les ambassades accréditées en Haïti. Ils ne représentent aucune menace réelle pour les intérêts du système néolibéral implanté en Haïti. Sinon, la CIA, la GRC, la DGSE… auraient déjà envoyé à Port-au-Prince les « chacals » dont parle John Perkins dans ses ouvrages confessionnels pour mettre fin à la musique. Les masses haïtiennes n’auraient-elles pas intérêt à se méfier de pareils comportements politiques irrationnels?
Ce qu’il faut retenir
L’existence des gangs armés dans les zones dites de non-droit, tels que Cité Soleil, Martissant, Fort-Mercredi témoigne des précautions prises par les États internationaux influents de bloquer dans l’œuf toutes les décisions qui mèneraient vers un changement radical du système de l’État haïtien. Les bras « contre-révolutionnaires » sont déjà dans les villes, les bourgs et les villages. Les chefs s’appellent Bougòy, Arnel, Ti je… Ils sont à la tête des dizaines d’assassins drogués, des sales mercenaires formés par des instructeurs militaires venus de l’étranger. Ces malandrins maîtrisent parfaitement l’art de la guérilla des villes et des mornes. Ils n’hésitent pas à tuer. Ils sont pires que les Billy The kid du Far West.
La classe politique de la République d’Haïti doit se rajeunir. Pour parler le langage de la « Révolution » il faut allier l’intellectualisme, l’intelligence à la force physique. L’heure est venue de mener autrement le combat contre le « néolibéralisme », l’« hégémonisme » et le « Capital ».
Sinon, il n’y aura pas de « Révolution » en Haïti…
Robert Lodimus