Collaboration de classe ou lutte de classes ?

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Disons-le tout net puisque loin d’être clos, le débat sur la façon d’aborder la lutte haïtienne ne fait à peine que commencer. De graves menaces continuent encore de peser sur la manière dont le peuple haïtien se comporte face à l’agression perpétuelle qu’il est en train de subir depuis le jour historique où il décida de rompre le système barbare d’esclavage et de colonisation dans l’esprit d’arracher non seulement sa liberté mais sa souveraineté et son indépendance.

Le jeu cynique qui se joue depuis lors est multiple : conspirations, élections truquées, coups d’état, assassinats, chantage, complots, sabotage économique, occupations et corruption, tous orchestrés pour imposer un arrêt constant à toute progression du peuple, en un sens briser tous ses mouvements d’émancipation pour un lendemain meilleur.

L’illustration la plus parfaite et qui constitue le témoignage le plus évident de cette calamité demeure la domination impériale.  Tout le monde y trouve son compte : pouvoir tout comme opposition légale ou officielle.  Ce qui fait que la réalité politique fondamentale n’a jamais changé. Elle reste une poudre de maquillage démocratique pour mystifier le peuple. C’est en quelque sorte un ballon d’oxygène pour permettre aux masses de respirer juste un peu, tandis que le statu quo reste le même, bien surveillé par les chiens de garde de l’impérialisme.

En effet, dans toute lutte, il y a deux tendances contradictoires. D’un côté, il y  a l’alignement actif dans le camp impérialiste d’exploitation que préconisent toujours les partis politiques traditionnels qui utilisent le vote des masses pour accéder au pouvoir,  mais sans leur rendre la pareille, sans jamais chercher à améliorer leur sort.  A ce compte, le pouvoir parait drapé du voile de la légitimité populaire, pourtant, hélas! ce n’est qu’un paravent pour permettre aux élites du pays de pavoiser au nom et sur le dos du peuple avec un discours de Conférence Nationale de façon à prôner plutôt une Collaboration de classe pour faciliter en quelque sorte une quelconque Réconciliation nationale.

En vérité, c’est le même discours de l’actuel Rassemblement pour la reconstruction de l’unité démocratique et populaire (RRUDP) concocté par Fanmi Lavalas, Pitit Desalin et un amalgame de personnalités telles que : André Michel, Anthony Barbier, Chavannes Jean-Baptiste, Marjorie Michel pour ne citer que ceux-là et dont les positions ou déclarations fracassantes ne sont destinées qu’à la consommation nationale. Ce ramassis de politiciens véreux, pervers,  inféodés au Capital international, trait d’union entre les classes dominantes et les masses défavorisées,  est comptable de tant et tant de trahisons, de déviations, de compromis, de compromissions, entravant ainsi tout avènement possible de forces nouvelles, de forces démocratiques, socialistes et progressistes.

D’un autre côté, il y a le peuple, celui du pays réel et profond, en l’occurrence les masses populaires paysannes et ouvrières toujours absentes des calculs politiques officiels et des appareils d’Etat. Avec elles, il y a une certaine volonté de s’organiser pour se hisser au pouvoir, portées non seulement par leurs aspirations et revendications de masse mais aussi par leur désir révolutionnaire de construire un pouvoir des masses, par les masses et pour les masses, basé sur une politique d’indépendance nationale, anti-impérialiste et de solidarité internationaliste.

De ces deux tendances, laquelle prévaut donc dans le quotidien de la politique politicienne haïtienne, si ce n’est qu’un ensemble hétéroclite et boiteux de machinations et manœuvres de toutes sortes pour tromper les masses laborieuses!

Nous disons Non à la sauce RRUDP  puisque la collaboration de classe ne fait pas de la lutte des classes le moteur de l’histoire des peuples, mais réduit toujours celle-ci à des conflits secondaires, des querelles byzantines, des antagonismes personnels, antipatriotiques comme ceux d’Aristide/Moise Jean-Charles.

Elle n’aide à développer aucune vraie conscience de classe mais bien de clans, de division, de confusion et par-dessus le marché d’incommensurables malheurs et de grands obstacles hypothéquant en somme l’avenir du pays.

Dans tout système de classe, la force créatrice des masses populaires est le maitre, le constructeur et l’exécuteur même du changement révolutionnaire. L’histoire de l’humanité a toujours montré que les masses opprimées de la classe ouvrière triomphèrent immanquablement dans leur juste et noble lutte contre l’exploitation et l’oppression pour la libération nationale.

Disons-nous donc : Non à la collaboration de classe !

 

 

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